Algérie

En librairie PUBLICATIONIqbayliyen, un roman sur la perte de l'identité



«Amputés de leur culture écrite, ils oublièrent leur culture orale. Leur soif naturelle de réussite sociale désaltéra leur condition matérielle mais sécha peu à peu leur âme amazighe.
Ils se métamorphosèrent en personnages hybrides à cheval entre leurs origines et leurs sociétés d'adoption.» Voici résumé la tonalité d'un récit dont la trame repose sur le destin croisé, le cheminement émotionnel et existentiel des protagonistes. Poussés à l'exil par les aléas de l'existence, Akli, Idir, Mokrane, Mourad, Yehya, Tamara, Ryma ou encore Tassadit et Youcef sont des Amazighes originaires d'un village de Kabylie et qui se retrouvent, au contact des autres, à Alger ou en France, à la croisée des chemins, écartelés entre désir d'enracinement, de l'affirmation de soi et l'assimilation. Les pages et les chapitres abondent en points de vue sur le délitement des valeurs et la perte de soi. Ce processus de déconstruction-reconstruction identitaire qui se réalise au gré des influences et des changements dans la vie et la personnalité de l'ensemble des protagonistes nous est donné à voir dans ce récit qui renvoie, a contrario, de la Kabylie une image de carte postale où tout (ses sites, ses rites, ses valeurs, ses femmes…) est magnifique. C'est, à l'évidence, la Kabylie rêvée de ce primo romancier. Malgré ses quelques défauts, l'ouvrage nous invite à réfléchir sur le sort des cultures minoritaires, orales et non savantes devant les assauts de la mondialisation.
S. A. M.
Iqbayliyen (Mes frères Kabyles), roman, Hamid Kessaci, Editions Le Savoir, Tizi-Ouzou, Juillet 2012.


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