Algérie

En l'absence du public



Il aura fallu neuf ans pour que Skikda renoue enfin avec le septième art. En effet, la onzième édition des nuits du cinéma non professionnel ou amateur, c'est selon, organisée à Collo, vient de prendre fin après quatre jours de projections et de conférences-débats à l'intention d'un public limité aux participants invités. La manifestation a, en effet, regroupé 25 participants venus de 15 wilayas du pays. Une occasion, surtout pour les cinéastes de demain, de jouer dans la cour des grands et épater les grands noms du cinéma algérien, tels Ahmed Zir, Mohamed Stiti et le grand réalisateur Ali Aissaoui. La cérémonie de clôture a été réservée exclusivement à la remise des prix aux lauréats des trois meilleurs films. Ainsi, le dauphin d'or du meilleur documentaire est revenu au réalisateur Idriss Kedidah de la wilaya de Sétif pour la biographie de Hassan Belkired. Le meilleur prix a, quant à lui, été attribué au réalisateur Omar Chouchéne de Boumerdès pour son film de fiction « Le procès », alors que le prix du jury a récompensé Abderezak Belaâbed de Collo pour son court-métrage intitulé « Le retour ». L'objectif essentiel visé par les organisateurs était avant tout de faire renaître le festival de ses cendres, comme l'a déclaré le directeur de la culture de la wilaya de Skikda, lors de son allocation d'ouverture : « Le retour des nuits cinématographiques donnera un nouveau souffle aux activités culturelles, et nous allons tout mettre en 'uvre afin que cette manifestation soit maintenue dans les années à venir et réussir à l'inscrire comme festival du cinéma amateur. »Le président du jury, qui n'est autre que Ali Aissaoui, est, pour sa part, revenu quelques années en arrière. « Il faut être lucide : un jeune amateur, même avec toutes les potentialités en main, ne pourra jamais s'en sortir sans le financement de l'Etat. Il faudrait aujourd'hui que l'Etat revienne au-devant de la scène pour relancer l'industrie cinématographique algérienne », a-t-il déclaré. Plusieurs projections de courts-métrages, reportages et documentaires ont, par ailleurs, été présentées en plein air dans la soirée au niveau de l'hôtel Bougaroun. Cependant, les critiques, venant de certains participants avertis, n'ont pas manqué, comme « Normalement, un membre du comité d'organisation ne participe pas à la compétition et encore moins arrive à décrocher le premier prix, c'est contraire aux règles déontologiques de la profession ». D'autres évoquent l'absence de présélection des films projetés au festival, comme ça se fait ailleurs. Ainsi, tous les réalisateurs sont venus directement avec leurs films sans qu'il y ait eu un prévisionnage préalable par les organisateurs qui ont découvert les films en même temps que les participants. Le véritable point noir du festival a été l'absence du public car, en effet, les organisateurs n'ont pas ouvert l'événement au grand public, le limitant uniquement aux participants.


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