Algérie

En l'absence du paiement électronique : Le cash a de beaux jours devant lui



La réhabilitation du chèque et surtout le développement de la monétique s'imposent comme une évidence. Il est clair que si le payement par carte était plus démocratisé, les citoyens n'auraient pas besoin de trimballer de grosses liasses de billets pour régler leurs courses. Le délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers, Abderrahmane Benkhalfa, le reconnaît. «Peu de pays brassent autant de cash que l'Algérie», dit-il, estimant qu'on «ne peut plus continuer à  en faire un usage démesuré. Il doit rester celui des dépenses domestiques».Plus facile à  dire qu'à faire quant on sait qu'il y a à  peine 3000 à  4000 terminaux de payement électronique installés qui sont loin d'être tous utilisés et dont le niveau des transactions reste faible, selon le représentant de l'ABEF. Il reconnaît qu'en matière de monétique de payement « il y a un retard et même un recul» dont la responsabilité incombe aussi bien aux «commerçants, aux banques, qu'au consommateurs». «Nous devons convaincre les uns et les autres», dit-il. Pour les professionnels du secteur de la monétique, le problème est celui de «la volonté politique». Aujourd'hui, «il faut que les pouvoirs publics instruisent les banques pour monétiser leurs portefeuilles de clients et délivrer des cartes de payement à  tous leurs usagers. Il faut que ça soit imposé et que les commerces soient tenus d'accepter tous les moyens de paiement», nous dit Tinhinen Bouzar, directrice générale adjointe de Monetal. De toute manière, si certains commerçants sont réticents de peur d'être imposés sur leur véritable chiffre d'affaires, il faut qu'ils se rassurent car «dans aucun pays du monde, le payement par carte ne représente 100% des transactions commerciales. En France, par exemple, il n'atteint que 35% à  40%. Si on peut arriver à  10% en Algérie, ce serait déjà énorme», précise-t-elle. Certains professionnels estiment qu'avec «100.000 terminaux de payement, on pourrait dire que le pays est monétisé». Or, nous en sommes qu'à 12.000 vendus et seulement 4.000 installés, selon Monetal. Et au rythme ou ça va, les terminaux installés «ne seront jamais rentabilisés parce qu'il n'y a pas beaucoup de cartes en circulation».
On estime qu'un investissement qui permettrait au pays de basculer vers la monétisation ne coûterait pas plus de 50 millions de dollars. Modique somme comparée aux 40 milliards de dollars d'importations annuelles.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)