Algérie

En l'absence de transport des voyageurs : Des plans B pour se déplacer



Le transport des voyageurs est quasi inexistant à Alger depuis le début du confinement sanitaire.Pour se déplacer, les citoyens sont obligés de dépenser plus et/ou recourir à des méthodes détournées, telles que le recours aux vrais clandestins ou à des «taxis» transformés en cette période de pandémie en transporteurs clandestins.
Les moins débrouillards ou faute de disponibilité, font appel aux taxis via les applications proposées sur internet. «C'est efficace, mais c'est cher», admet Hocine, père de famille, employé d'une société privée. «Dans un taxi compteur ordinaire, le trajet Ruisseau vers la Place Audin me coûtait 150 DA. Depuis le début du confinement, je paye 330 DA pour la même trajet chez un des opérateurs de taxis sur internet», ajoute-t-il, regrettant les tarifs excessifs appliqués, dépassant parfois le double.
De nombreux travailleurs sont pris à ce piège en l'absence des autres moyens de transports collectifs. Mais il n'y a pas que les travailleurs qui sont pénalisés. Des citoyens qui veulent rendre visite à des proches, d'autres qui ont des soins ou des analyses médicales, voire pour des rendez-vous de toutes natures sont obligés de «calculer» et de planifier avant de s'engager. Le deal est de trouver un transporteur à moindres frais, avec la garantie d'assurer le retour. «Je sollicite de jeunes clandestins du quartier.
Je ne vais pas tout seul, je partage les frais de la course avec une ou deux autres personnes», explique un citoyen résident à Bab El Oued. «On se protège avec des bavettes et on respecte toutes les consignes de prévention», assure-t-il, précisant que la menace que fait peser la pandémie de Covid-19 n'empêche pas de faire quelques économies. «J'ai été à Aïn Benian. Je devais payer 600 DA.
J'ai trouvé deux autres personnes avec lesquelles j'ai partagé les frais, et tant mieux?», a indiqué notre interlocuteur. D'autres usagers continuent de recourir aux taxis ordinaires.
Mais ces derniers ne font que des courses, tout en veillant à mettre un cache à leur lumineux ainsi qu'à l'immatriculation affichée sur la porte. Une façon de dire aux éléments de la sûreté nationale qu'ils ne sont pas de service et éviter ainsi d'écoper de PV. «J'ai des clients fidèles. Ce sont eux qui m'appellent. Je ne peux refuser de les déplacer.
Certains sont âgés et malades», raconte un chauffeur de taxi. Il dit faire 3 à 4 courses par jour. «Je veille scrupuleusement au strict respect des mesures d'hygiène.
C'est pour ma propre sécurité et celle de mes clients», explique-t-il. Bien d'autres taxis restent au service de leurs clients ou connaissances, bien qu'officiellement leur activité est à l'arrêt. Pour bien de citoyens, trouver une formule permettant aux transporteurs d'assurer et assumer leur service tout en veillant sur la sécurité des clients est une urgence.


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