Algérie

En l'absence d'un organisme régulateur



L'identité numérique était le thème d'une conférence-débat organisée par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise hier à l'hôtel Sofitel d'Alger. Les intervenants y ont passé en revue les enjeux de protection des données et les mécanismes à mettre en place pour le développement de l'économie numérique.Lyas Hallas- Alger (Le Soir) Le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (CARE) a organisé hier à l'hôtel Sofitel d'Alger une conférence-débat sous le thème «Identité numérique pour la promotion de l'économie numérique». Le panel des spécialistes conviés à l'occasion ont fait l'état des lieux de la gestion des données personnelles des Algériens et leur protection comme enjeu dans la maîtrise des risques liés à la réputation des personnes et des entreprises ainsi que la prévention contre les dangers de manipulation de ces données.
Ainsi, le directeur général de la Modernisation de la documentation et des archives au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Abderrezak Henni, a rassuré quant à l'efficacité des protocoles de sécurité appliqués par son département pour la protection des attributs biométriques de l'identité numérique des Algériens et la capacité de son département à gérer les bases de données y afférentes sans recours aux fournisseurs de la technologie utilisée. Dans ce contexte, il a indiqué que «la fabrication des permis biométriques de conduire a été confiée à l'imprimerie officielle en association avec l'entreprise privée algérienne HB Technologies».
Le chef de division des opérations et de certification de cette dernière, Jamel Zerrouk, lui, a regretté que «les banques opérant en Algérie, publiques et privées, ne fassent toujours pas confiance dans son entreprise». «Nous ne fournissons pour le moment que les cartes monétiques de la poste», a-t-il ajouté. Les panelistes ont, par ailleurs, soulevé l'absence d'un organisme régulateur des données équivalent de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) en France pour protéger les données personnelles, accompagner l'innovation et préserver les libertés individuelles.
«Nous n'avons pas de lois spécifiques à la protection des données numériques», a souligné l'avocate Me Hind Benmiloud. Et si «l'identité numérique est une information sur une entité utilisée par des systèmes informatiques pour représenter un agent externe qui peut être une personne, une entreprise, une organisation, une application, un périphérique ou un objet connecté», l'Algérie ne dispose pas d'une agence de certification. «C'est justement l'absence de ce tiers de confiance qui bloque le développement de l'économie numérique», a estimé
Me Hind Benmiloud.
Abderrezak Henni a ainsi conclu que «nous donnons accès à la poste pour la lecture des informations contenues dans la carte d'identité et nous le ferons éventuellement pour les notaires qui ont exprimé ce besoin». Et d'ajouter : «Une nouvelle loi sur la protection des données, élaborée au niveau du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, sera bientôt examinée en Conseil des ministres.»


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