La souffrance des malades
Tous ces malades se déplacent régulièrement au moins une fois par semaine vers les centres anticancéreux de Blida et d?Alger, afin de subir, pour la plupart, des séances de chimiothérapie. Combien seraient-ils réellement à souffrir de cette maladie grave ? Selon certaines sources médicales, leur nombre dépasserait nettement la barre des 2000 et, encore, ce ne serait là qu?un chiffre optimiste, très en deçà de la réalité amère locale car, beaucoup de cas, notamment ceux vivant en milieu rural, ne se savent pas atteints à cause de l?absence d?un dépistage systématique. D?autres, même le sachant de façon suspecte, au hasard d?une auscultation ou d?analyses médicales, préfèrent carrément taire leur maladie pour des considérations sociales multiples, ou encore, se retrancher de la vie au quotidien pour se laisser mourir dans le silence total. Pour pallier tant bien que mal ce genre de situation et tendre vers une démarche qui permette de circonscrire le plus de cas non encore révélés, l?association caritative Lueur d?espoir, créée en 2006, est en train de réaliser un travail titanesque eu égard au peu de moyens dont elle dispose. A ce jour, plus de 150 rendez-vous ont été conclus avec le CHU de Blida pour des cas avérés, et elle ambitionne de multiplier par deux ses capacités de prise en charge l?année qui vient. Cela, en plus d?accompagner les malades dans leur existence, à vrai dire, le peu qui leur reste à vivre, afin d?atténuer leur souffrance par des séances de prise en charge sur le plan psychologique. Seulement, toutes ces bonnes intentions sont appelées, à l?usure, à se heurter à un sentiment de découragement si des âmes sensibles ne prennent pas part à cet effort humanitaire par des dons en espèces ou en organes. Elle n?a obtenu jusque-là que 600 000 DA de contribution de l?APW et 130 000 DA de l?APC de Djelfa. La participation de la population étant insignifiante, voire nulle quand on sait que la région brasse des centaines de milliards par jour. A ce rythme, elle reste loin de pouvoir atteindre l?objectif de disposer d?une structure d?appoint à Blida afin d?accueillir et de soulager les malades transportés. Depuis sa création, cette association vogue ici même, d?un endroit à un autre, élisant domicile chaque fois temporairement avec, cependant, une promesse récente de s?établir prochainement dans une aile des locaux de l?ancienne maison de la culture, actuellement désaffectés. Fort heureusement, elle a pu acquérir une ambulance flambant neuve de 9 places, ce qui la dispense, pour le moins, de certaines dépenses au titre des évacuations sur rendez- vous. Enfin, ce qui mérite d?être signalé avec force détail est certainement que le cancer s?érige en maladie à forte prépondérance dans cette wilaya, à telle enseigne que les ministres de la Santé qui se sont succédé ont déjà été plusieurs fois interpellés. Aucune enquête médicale n?a été effectuée jusqu?ici sur les raisons qui favoriseraient une telle prolifération. Pourtant, les agents incriminés, scientifiquement probables, sont nombreux : une alimentation riche en protéines, des déchets liquides et solides d?une usine bien particulière dans des oueds dont les eaux usées sont pompées pour l?aspersion de cultures maraîchères, etc. Les statistiques et les raisons apparentes sur les origines du cancer dans cette wilaya ne seraient-elles pas suffisantes pour convaincre de la nécessité de la faire bénéficier et par là, les 9 autres wilayas qui lui sont limitrophes, d?un centre d?oncologie sur les 10 de prévus au niveau national ?
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Posté Le : 23/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkader Zighem
Source : www.elwatan.com