Algérie

En hommage au syndicaliste Redouane Osmane Le CLA engage un débat sur l'école


En hommage au syndicaliste Redouane Osmane                                    Le CLA engage un débat sur l'école
Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) a rendu, hier, à Alger, un vibrant hommage à son fondateur, Redouane Osmane, décédé le 15 décembre 2007, à l'âge de 56 ans.
Au siège du PST, une exposition photos, des articles de presse et des posters du 'militant infatigable" recouvraient les murs de la grande salle. À l'occasion du 5e anniversaire de sa disparition, ses amis, ses collègues du lycée Emir-Abdelkader et ses compagnons de lutte étaient là pour témoigner de son 'engagement" et de ses 'compétences", mais aussi de son 'combat pour une véritable école publique" et de son implication dans les autres causes justes.
Le SG du CLA, Idir Achour, a révélé à Liberté que son syndicat a décidé de consacrer la journée d'hier à 'la réflexion autour des enjeux de l'école algérienne et des réformes initiées dans l'enseignement", des thèmes qui passionnaient Redouane. 'Redouane était un vrai militant et un vrai syndicaliste. Il était infatigable, avait une grande capacité d'écoute et tenait compte de l'avis des autres. Il avait également une vision globale sur le système éducatif ; il était très attaché à la réalité. C'était quelqu'un de très honnête", a résumé Chafik Ahmime, enseignant en sciences économiques, avant d'entamer son exposé sur le système éducatif. Intervenant comme enseignant universitaire qui accueille les nouveaux bacheliers en 1re année, ce dernier a tenu à prévenir qu'il n'est pas 'spécialiste" en matière de système éducatif, rappelant que son intervention est beaucoup plus axée sur 'les remarques" et les 'constats" établis grâce aux contacts privilégiés qu'il a avec ses étudiants. Ainsi, M. Ahmime a observé qu'outre les déperditions scolaires et les diverses 'tricheries" pour rejoindre les bancs de l'université, de nombreux étudiants ne maîtrisent ni la langue arabe, ni le français, ni les autres langues étrangères. Il a aussi noté que la plupart d'entre eux 'n'ont aucune capacité d'accumulation et d'assimilation", ni la 'capacité de réflexion", encore moins 'un esprit de synthèse" ou un 'esprit critique". 'Ils ont reçu une culture orientée et fermée aux autres civilisations", a encore soutenu l'universitaire, avant de conclure : 'Dans une société qui ne repose pas sur le travail et l'effort, mais sur le trabendisme et le 'tag ala man tag', le système éducatif est transformé en un système de gestion du nombre." De son côté, Farid Cherbal, enseignant en sciences et technologie (USTHB), s'est penché sur le système universitaire LMD. Une des formes, selon lui, de la 'contre-révolution en matière de souveraineté nationale". 'Le système LMD est entré dans les bagages de l'accord d'association avec l'UE", a-t-il déclaré, laissant entendre qu'un tel système obéit à 'une politique néolibérale au profit d'une minorité" dont la finalité est d'avoir une université à 2 vitesses. 'Une université d'excellence et des universités de seconde zone où la licence sera la limite sociale."
'Nous ne sommes pas contre les réformes en Algérie. Le problème, c'est qu'il n'y a pas d'évaluation ; on supprime tout et on reprend de zéro", a affirmé M. Cherbal. La preuve, soulignera-t-il, 'l'échec est toujours là", malgré l'entrée en scène du système LMD. Après un débat sur les enjeux et le devenir de l'école algérienne, les représentants du CLA ont remis des cadeaux à des enseignants sortis en retraite, dont l'un a été offert symboliquement à la famille Osmane.
H. A
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