«La sécurité juridique» est au centre de la formation qu'assure cette
semaine l'université du notariat de France aux notaires algériens.
Inscrit dans le cadre de la mise en Å“uvre du protocole de partenariat
liant la chambre nationale des notaires et le Conseil supérieur du notariat de
France, ce cycle de formation concernera précisément 21 notaires algériens. Ces
derniers participeront à partir d'aujourd'hui, et ce jusqu'au 10 septembre
prochain, à la 27ème session de l'université du notariat de France dont les
travaux seront abrités par le Futuroscope de la ville de Poitiers. Les notaires
algériens se joindront à plus de 1.000 notaires français en plus d'autres de
leurs confrères venus d'Europe, d'Afrique et aussi d'Amérique Latine.
Organisée chaque année à
l'initiative du Conseil supérieur du notariat de France, cette université
constitue « un observatoire de l'évaluation du droit, de la jurisprudence et de
leur interprétation », estime le président de la chambre nationale des notaires
qui conduit la délégation algérienne à Poitiers. En plus d'une séance plénière,
l'université animera des ateliers pour, nous dit-il, « permettre de mieux
approfondir les connaissances et de créer des occasions de synergie, de débats
et d'échanges ». Maître Abelhamid Achite-Henni indique ainsi que « cette
université, véritable forum de formation continue, favorise les échanges entre
les notaires de divers pays et assure au plan national et international la
promotion et le développement de la pratique notariale qui privilégie la
sécurité juridique.» Notre interlocuteur explique que la sécurité juridique
dont il sera question durant ce nouveau cycle de formation « est aujourd'hui
indispensable au développement économique d'un pays ». Consacrée dans l'acte
authentique, la sécurité juridique est devenue, dit le président de la chambre
nationale des notaires, « un véritable enjeu économique ».
Les notaires algériens
découvriront en France les nouveaux outils et instruments de gestion du
patrimoine dans le cadre des sociétés civiles, la transmission patrimoniale et
la maîtrise du démembrement de la propriété de l'immobilier professionnel ainsi
que la négociation immobilière notariale et l'initiation à son évolution. Ils
prendront notamment connaissance des nouveautés dans la lutte contre le
blanchiment des capitaux.
L'université débattra d'autres
thèmes relatifs au droit notarial et à la pratique notariale, tant en France
que dans les pays dont sont originaires les notaires participants. «Cet espace
d'échange et de dialogue permettra aux participants d'afficher le niveau
scientifique et technique qu'ils ont acquis dans leur pays ainsi que les
résultats de la recherche appliquée sur la corrélation du droit évolutif et son
impact sur les techniques notariales », écrivent les notaires dans leur
communiqué de presse.
Les notaires en formation auront
aussi « la possibilité d'échanger leurs connaissances et leurs expériences
autour de thèmes aussi divers que l'acquisition de la pratique du droit
international privé de la famille (étant entendu que dans plusieurs pays, le
divorce amiable et la liquidation du patrimoine familial relève du droit
notarial) ». Autre thème à débattre à Poitiers, le droit des sociétés sur des
questions complexes d'optimisation de la fiscalité par le conseil aux chefs
d'entreprises à propos des flux patrimoniaux dans la sphère inter et
intra-sociétale ; la gestion du patrimoine et les différents mandats donnés au
notaire dans la vie quotidienne de l'étude notariale (mandat de protection des
personnes fragiles, mandat de gestion, mises en Å“uvre des succession…).
Les notaires algériens auront
aussi l'occasion de s'imprégner des nouvelles formes d'exercice de la
profession notariale à travers des sociétés libérales et des holdings. La
médiation notariale sera cet autre thème que les notaires débattront. Ils
étudieront « la gestion du stress de l'usager du droit et comment résoudre les
conflits avec et entre les usagers du droit ».
« Ce thème intéresse l'évolution
de la médiation dans notre pays, notion qui est introduite dans le code de
procédure civile et administrative», rappellent-ils.
Le président de la chambre
nationale des notaires tiendra à préciser que «l'assiduité au cours est
obligatoire pour les notaires durant toute cette formation qui sera sanctionnée
par un diplôme». Ils sont tenus, a-t-il dit, « à participer au débat, ils
doivent intervenir, ils doivent s'exprimer, l'occasion leur est donnée pour
apprendre à gérer les études et à connaître les outils et instruments qui leur
sont nécessaires pour mener à bien leur mission de notaire. Ils feront ainsi
état de leurs expertises et de leurs expériences à leurs confrères.»
Plus de 295 notaires algériens
ont été formés, depuis 2004 à ce jour, par l'université du notariat de France,
plus de 100 l'ont été par l'université africaine et 100 autres ont bénéficié
des programmes Meda 2 initiés par l'Union européenne au titre de «l'appui à la
réforme de la justice» qu'elle apporte au ministère de tutelle.
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Posté Le : 05/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : G O
Source : www.lequotidien-oran.com