Pour faire aboutir le plan du Grand Moyen-Orient (GMO) dont les néoconservateurs américains ont été les concepteurs et dont ils ont amorcé la réalisation sous la présidence de George W. Bush, les Etats-Unis ont mis en ?uvre une stratégie du chaos destinée à désagréger les entités étatiques existantes dans la région concernée par ce plan et obstacles à la concrétisation de la reconfiguration à laquelle ils veulent soumettre celle-ci qui prendra la forme d'un dépeçage permettant la création d'une multitude de mini-entités ayant pour socle l'homogénéité ethnique ou religieuse de leurs populations.Si George W. Bush a pensé atteindre cet objectif par l'engagement de la puissance militaire de l'Amérique, Barack Obama qui a pris sa relève et vise au même but a lui opté pour déchaîner des forces qui sous l'apparence de combattre la politique américaine dans la région ont plongé plus sûrement celle-ci dans le chaos désiré par les Etats-Unis qui leur permettra de justifier le dépeçage régional, but ultime du plan du GMO. L'émergence de l'organisation terroriste Daech et sa fulgurante montée en puissance ne peuvent pas ne pas avoir été en lien avec cette tactique américaine consistant à faire faire par d'autres que l'armée des Etats-Unis la situation chaotique d'où émergerait le Grand Moyen-Orient dessiné par les néoconservateurs.Qui peut penser que les Etats-Unis n'ont pas la capacité qui leur aurait permis d'éradiquer l'organisation terroriste Daech dès sa naissance s'ils considéraient qu'elle représentait une menace pour leurs intérêts et buts dans la région comme ils le prétendent depuis qu'elle a lancé ses offensives qui lui ont permis de prendre le contrôle de vastes portions des territoires irakien et syrien. La réalité est qu'ils ne veulent pas de la disparition de cette organisation qui accentue et élargit le chaos régional. Ils s'en tiennent uniquement à réduire son degré offensif par les frappes aériennes qu'ils mènent ici ou là contre ses positions à partir desquelles elle pourrait relancer sa marche en avant pour une conquête totale des territoires irakien et syrien.Cette « gestion » du péril Daech à la sauce américaine est décriée par tous ceux qui voient dans cette organisation une vraie et réelle menace pour la paix de la région et du monde et constatent que les Etats-Unis mènent contre elle une « guerre » qui n'en est pas une. En s'impliquant dans la lutte contre Daech, la Russie a mis à nu les calculs et arrière-pensées qui sous-tendent l'action des Etats-Unis contre cette organisation. Des frappes aériennes russes ont permis en effet ce que celles de la coalition pilotée par les Etats-Unis ne sont pas parvenues à réaliser : semer le désarroi et la débandade dans ses rangs. Cela parce que tout simplement l'intervention russe n'est pas conditionnée par la considération qu'ont les Américains qu'il faut garder à cette barbare organisation une quelconque capacité à poursuivre son ?uvre de nuisance menant au chaos dans la région.En rebattant ainsi les cartes au plan de la guerre contre le terrorisme, le Kremlin a contraint la Maison Blanche à étaler le cynisme du prétendu engagement américain dans celle-ci. L'on comprend que les Américains n'apprécient pas d'être ainsi démasqués et leurs intentions dévoilées et qu'ils ont tiré la grosse artillerie propagandiste pour tenter de semer le doute sur les buts de l'intervention russe en Syrie. Partie perdue pour eux dans l'opinion internationale qui n'est plus dupe des méandres machiavéliques qu'emprunte la politique américaine au Moyen-Orient et dans les autres situations de crise internationale.
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Posté Le : 07/10/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com