«Je n'aurais
jamais écrit la vie impure d'Antonin Héliogabale, afin de laisser ignorer que
les Romains ont eu un tel prince, si l'empire n'avait été gouverné, avant lui,
par des Caligula, des Néron et des Vitellius. Mais, la terre porte à la fois
des poisons et du blé, des choses salutaires et des productions dangereuses,
des serpents et des animaux utiles.» (Elius Lampridius, dans «Désiré Nisard :
Collection des Auteurs latins, Volume 6, p. 425, Paris, Firmin Didot Frères,
1860)
Par bien des
points, la Constitution algérienne, révisée en novembre 2008, ressemble à
d'autres Constitutions des pays de la région. Ainsi, son article 74, alinéa 2,
ne diffère d'ailleurs en rien de l'article 39, alinéa 3, de la Constitution
tunisienne de 2002, maintenant en voie d'abrogation, et qui, sous le couvert
d'un processus de réélection sans limites, garantit, en fait, la présidence à
vie au Chef de l'Etat en place.
Mais, sur au moins un point, la Constitution
algérienne est l'une des rares Constitutions qui établisse les principes
fondamentaux de la politique étrangère du pays.
L'appui à la
libération des peuples : un principe constitutionnel
La Constitution,
et on ne saurait trop le répéter dans le temps présent, est la loi suprême du
pays, et la source de la légitimité et de la légalité des politiques et des
actions des autorités publiques. De plus, le chef de l'Etat est le garant de
cette Constitution (voir Article 70, renforcé par l'article 60 qui proclame que
«toute personne est tenue de respecter la Constitution et de se conformer aux
lois de la République»).
Ce texte
juridique suprême instruit de manière claire et non ambiguë dans son article 27
que :
«L'Algérie est solidaire de tous les peuples
qui luttent pour la libération politique et économique, pour le droit à
l'autodétermination et contre toute discrimination raciale.»
Cet article ne
renvoie ni à une loi, comme pour d'autres dispositions, ni à la spécification
des circonstances dans lesquelles les principes qu'il proclame pourraient être
inappliqués ou inapplicable. Il ne fait pas référence, par exemple, à la
nécessité d'une déclaration gouvernementale solennelle pour sa mise en Å“uvre.
C'est donc un
article qui édicte un principe que les autorités publiques ne sauraient ignorer
sans être en violation de la Constitution, par définition au-dessus de tous.
Des circonstances
historiques favorables à la mise en oeuvre de ce principe
Depuis le milieu
du mois de décembre 2010, différents peuples de la région, pourtant censés
vivre dans des systèmes politiques «démocratiques,» se sont soulevés, de
manière plus ou moins pacifique, mais avec un usage modéré de la violence, pour
réclamer la liberté, l'égalité et la justice que leur promettaient les
Constitutions de leurs pays respectifs.
Ces peuples, tous
placés dans un contexte géographique régional spécifique, partagent avec
l'Algérie non seulement une histoire largement commune, mais également un fonds
culturel spécifique, qui les rend proches du peuple algérien, et dont le destin
ne peut le laisser indifférent, tellement sont étroits et multiples les liens
qui les unissent, au-delà des différences qui ont fait de chacun de ces peuples
des nations modernes distinctes.
La lutte de ces
peuples pour la liberté ne peut qu'avoir un écho sympathique auprès de la population
algérienne.
On peut nier ce
fait, défendre la thèse du «particularisme» algérien, en faisant référence à la
lutte de libération nationale et aux tumultes sanglants des années noires.
Mais nier les
faits à la fois géographiques, historiques, culturels, linguistiques et
sociaux, et refuser de s'en remettre à la réalité des choses et au déroulement
des évènements, n'aboutit pas à la disparition de cette réalité. Le meilleur
prestidigitateur du monde, et ce ne sont pas les spécialistes de la prestidigitation
qui manquent dans les classes politiques, ne serait pas capable de refaire le
monde, et donc sa région et son histoire, à sa guise, et masquer les
similitudes et les causes de ces évènements et les attentes et aspirations de
ceux qui les ont provoqués et les soutiennent par leurs sacrifices.
Devant de tels
évènements, on ne prend pas acte ! On prend position !
Pour être capable
de déchiffrer la position des autorités publiques face à cette déferlante qui
est en train de relancer l'Histoire, faut-il être un spécialiste de la
politique étrangère, particulièrement astucieux, pour démêler l'écheveau des
forces, tant nationales qu'internationales en présence, des intrigues des uns,
et des intérêts des autres, des ambitions personnelles cachées, comme des
engagements convaincus?
Faut-il suivre au
jour le jour la moindre des paroles des autorités publiques pour saisir la
position officielle à l'égard de ces évènements ?
Au risque d'être
démenti par des déclarations d'indignation aussi hypocrites que malvenus, on
peut affirmer que, face à ces développements dramatiques et rapides, ces
autorités publiques sont loin d'avoir été fidèles à ce fameux article de la
Constitution, -bien qu'elles aient été également loin d'avoir suivi ces
évènements avec l'indifférence feinte de ceux qui ne se sentent ni concernés,
ni interpelés par les développements actuels dans des pays si proches
géographiquement et culturellement.
Une certaine incohérence
dans les positions officielles
On constate,
cependant, une certaine incohérence, si ce n'est une incohérence certaine, dans
cette position de passivité complice à l'égard des anciens régimes déchus ou en
voie de déchéance.
On proclame d'un
côté que les risques de «contagion» et «d'effet-domino» n'existent pas du tout,
puisque l'Algérie est historiquement, politiquement et socialement un «cas à
part,» ce qui, donc aurait dû conduire les autorités publiques à annoncer haut
et fort, et sans réserve, leur soutien complet aux mouvements populaires,
puisque ceux-ci ne pouvaient, selon la thèse officielle en cours, servir
d'exemples à la population algérienne (a-t-on besoin de se défendre contre une
maladie dont on est prémunie par définition même ?).
Mais de l'autre
côte, ces autorités, toutes fonctions et tous titres confondus, multiplient les
actes et les déclarations, -tant à usage interne que pour les audiences et
autorités étrangères,- qui ne laissent planer aucun doute sur le fait
qu'effectivement elles craignent ce qu'elles nient avec force, à savoir la
contagion et l'effet domino, tout en violant un principe établi de la
Constitution.
La révolution
populaire libyenne : une lutte de libération du despotisme imposé par une
famille
Les évènements en
Libye ont littéralement forcé les autorités publiques nationales a finalement
«sortir du bois» où elles se cachaient.
Dans ce pays,
règne en maître absolu depuis près de 44 ans un homme ( sans autre titre
officiel que celui de «Guide de la Révolution ,» mais a-t-on besoin d'un titre
quand on a la propriété privée de tout un pays, de son peuple et de ses
ressources ?) et sa famille, sous le couvert de la «démocratie de masse,» qui
prétend donner le pouvoir direct au peuple, et refuse le système de délégation
du pouvoir des citoyens à des institutions élues, on sait pertinemment que
«démocratie de masse,», tout comme la «démocratie populaire» n'est qu'un des
multiples déguisements que les théories modernes du pouvoir ouvrent aux
despotes, C'est que là, Kadhafi, car tel est son nom, et sa famille ne veulent
pas accepter une transition pacifique vers un système politique clairement
établi et donnant enfin au peuple la citoyenneté qu'il réclame et qu'il mérite
par ses sacrifices.
Les problèmes internes
libyens : des problèmes internes et externes algériens !
On ne peut plus
s'abriter ni derrière le principe hautement hypocrite de «reconnaissance des
Etats, et non des gouvernements,» ni derrière le principe de non-ingérence dans
les affaires intérieures d'un pays, car au vu de la longue frontière commune
que notre pays partage avec la Libye, ses problèmes internes sont devenus les
problèmes internes de l'Algérie, qui voit affluer sur son territoire non
seulement les refugiés libyens et étrangers, mais également les Algériennes et
Algériens qui avaient choisi de vivre et travailler en Libye.
A ce fait, qui
constitue un débordement direct des évènements se déroulant en Libye sur le
territoire algérien, vient s'ajouter un élément de stratégie majeur, qui est le
partage d'une zone géostratégique commune, particulièrement sensible, déjà plus
ou instable du fait de la présence de groupes terroristes, risque de s'enfoncer
dans l'anarchie au cas où la paix ne revient pas rapidement en Libye.
Un despote dans
la lignée d'Héliogabale
Ce despote
rappelle, par son mode de gouvernance, Héliogabale, un des membres de la
famille des Sévère, -originaires de Libye et fondateurs de la ville de Leptis
Magna- le fameux empereur syro-libyen du Troisième Siècle, qui avait, et c'est
là une des multiples liaisons avec l'histoire de l'Algérie, fait assassiner son
prédécesseur sur le trône des César, Marcinius, un Numide originaire de
Césarée, ancien gladiateur devenu avocat, puis chef de l'Armée romaine, puis
finalement empereur sur le cadavre de son prédécesseur, également !
Il est utile de rappeler le commentaire d'un
historien français sur cet empereur pour que le rapprochement soit plus
convaincant :
«La seule idée
qu'on a d'Héliogabale suffit pour persuader tout le monde qu'outre les crimes,
ça a été un monstre de somptuosité, de prodigalité et de folie. Tout ce qu'on
peut imaginer d'un homme sans esprit et sans retenue, qui ne songe qu'à abuser
des richesses immenses et du pouvoir absolu d'un Empire romain, on peut dire
c'est ce qu'il a fait» (dans «Le Nain de Tillemont : Histoire des Empereurs,
Tome 3, p. 69, Editeur : Henry Fricx, Bruxelles, 1732).
La transition pacifique
éliminée par Kadhafi
Kadhafi, qui se
pose en «propriétaire légitime de la Libye, en quelque sorte, en empereur qui
ne doit de comptes à personne, et peut agir à sa guise, sans tenir compte des
règles morales de base, a, d'entrée de jeu, exclu toute possibilité de
transition pacifique réclamée par une majeure partie de la population.
L'usage de la
violence extrême a été la voie choisie d'emblée par lui, donc la voie adoptée
par d'autres despotes de la région est fermée en Libye, ce qui complique les
choses face à ce vent de changement irrésistible qui n'épargne aucun pays de la
région.
Et, pourtant,
l'appui populaire donné à ceux qui exigent le changement est tel que tout
retour à l'ancienne situation, c'est-à-dire au statu quo en faveur du système
de «Jamahiriya» est totalement hors de question.
On ne peut pas
remonter le fleuve de l'Histoire : quels que soient les moyens mis en Å“uvre par
Kadhafi et les appuis dont il pourrait disposer, il est appelé à quitter son
trône !
Kadhafi ne
changera pas !
Il est difficile
de croire que Kadhafi va s'adapter à la nouvelle historique et changer la règle
de jeu qu'il a énoncée pour confronter la situation de révolte populaire qui
est la conséquence de son mode de gouvernance.
Lui-même, comme
son fils, n'a pas caché ses desseins et a promis de massacrer tous ceux qui ont
osé s'opposer à lui que ce soit pacifiquement ou par les armes. Et il a mis ses
menaces à exécution, utilisant des armes lourdes et l'aviation militaire pour
amener à résipiscence sa population et ne faisant aucune concession en
direction des revendications légitimes d'une large partie du peuple libyen.
En faisant preuve
d'intransigeance, Kadhafi a simplifié le problème politique de la Libye : comme
son peuple n'est pas disposé à continuer à se laisser faire, et que ceux qui
soutiennent la révolution populaire sont plus nombreux que ceux qui continuent
à suivre Kadhafi dans sa folie meurtrière, l'issue est claire et les pays qui
savent faire leurs calculs l'ont compris et ont littéralement volé au secours
de la victoire en appuyant les autorités provisoires qui assurent le leadership
de ce soulèvement.
Une attitude ambiguë,
irréfléchie et irrésolue
Nul n'a intérêt à
une lente et longue agonie du régime kadhafiste, que ce soit dans la région ou
hors de la région. On comprend alors l'empressement de certains Etats à se
placer parmi les premiers qui ont tiré toutes les conséquences du mouvement
populaire comme de l'intransigeance de Kadhafi. Quant aux autorités publiques
algériennes, quelles qu'aient été la justesse de leurs motivations et comme
elles ont jugé inutile de partager leur argumentaire avec le peuple algérien,
on ne va jouer au jeu facile de la conjecture et des hypothèses sans
fondements- leur attitude s'est clairement manifestée en faveur des actions de
violence extrême de Kadhafi contre son propre peuple. Car, au-delà des ruses
passe-partout de la diplomatie, le proverbe : «Qui ne dit mot consent» reste
valide !
On comprend les
réticences manifestées à l'égard de l'intervention étrangère, actuellement en
cours, et dont les motivations ne sont, certes, pas purement humanitaires. Mais
le statu quo auquel certains rêvent, pour différentes raisons, est simplement
intenable.
Qu'on mette donc
en oeuvre une «Doctrine Monroe» à l'africaine !
Les autorités
officielles, tout comme les pays de l'Union africaine, auraient pu éviter cette
intervention, si, au lieu de soutenir, par leur silence complice (ou duplice !)
les massacres à l'arme lourde (qu'on croyait un des privilèges réservés à
Israël contre le peuple palestinien), elles avaient exigé de Kadhafi de se
mettre à l'écoute du peuple, de cesser de le menacer de massacre généralisé ,
d'éviter les déclarations tempétueuses appelant à la guerre civile, de
reconnaître finalement le droit des Libyens à prendre en charge leur destin
comme un ensemble de citoyens.
Au lieu d'exiger
un cessez-le-feu immédiat alors que les avions de la coalition étrangère
avaient déjà commencé ses actions, ces autorités comme tous ces Etats auraient
dû intervenir, en imposant à Kadhafi d'arrêter toutes les opérations militaires
contre ses citoyens.
Si on veut rester
maître chez soi, et cela est une revendication absolument légitime et
indisputable, il aurait fallu que ces pays, qui jouent maintenant à
l'indignation, se portent à la défense du peuple libyen et fassent pression,
par tous les moyens diplomatiques acceptables, sur un homme qui a visiblement
perdu, tout comme les autres membres de sa famille avec lesquels il partage son
pouvoir, toute raison, et toute sagesse, pour ne pas en dire plus.
On ne peut pas à
la fois se proclamer pour la liberté des peuples, pour l'Afrique aux Africains,
et, lorsque l'on est mis en demeure d'appliquer ces principes, de se contenter
de répéter ce qui ressemble plus à des slogans qu'à l'expression d'une
politique, c'est-à-dire de déclarations appuyées par la mobilisation des moyens
en vue de sa mise en Å“uvre.
Qu'on ne fasse
surtout pas référence à la «diplomatie secrète et discrète.» Il y a des cas,
comme celui qui se présente actuellement, où les autorités publiques doivent
franchement préciser et déclarer «urbi et orbi» leurs positions.
Solidarité bien
ordonnée commence avec son peuple !
La religion, tout
comme l'appel à la solidarité communautaire, est trop souvent, hélas ! Le
dernier refuge des scélérats et des criminels !
Il n'en reste pas
moins que des écervelés pourraient porter foi, même si c'est après avoir reçu
de l'argent pour leur engagement, à cet appel à la solidarité arabo-musulmane
faite par Kadhafi.
La réponse qui
peu lui être faite est qu'il doit d'abord lui-même manifester cette solidarité
à l'égard de son propre peuple et s'arrêter de le massacrer, et, plus encore,
d'écouter l'appel de ce peuple à un changement de régime, et se retirer
dignement. Mais, qu'il le veuille ou non, et quel que soit le nombre de
victimes que son entêtement délirant causera, il est sur le départ, et il est
difficile de croire qu'il pourra résister longtemps à l'assaut mené contre lui
de la part de puissances étrangères comme d'une partie massive de son propre
peuple, et avec l'appui déclaré ou non, de l'opinion publique des pays de la
région.
Pour arrêter le
massacre de la population civile, pousser au départ rapide de Kadhafi !
Au lieu de
réclamer un cessez-le-feu sous le prétexte que des populations civiles sont
massacrées, ce qui, hélas, est vrai ! Mais Kadhafi est le seul à blâmer pour
cela, car c'est lui qui a proclamé que son peuple est «massacrable» à merci.
Il faudrait que
les dirigeants qui ont encore une voix auprès de lui le convainquent de quitter
rapidement le pouvoir, quitte à lui donner la garantie qu'il ne serait pas
livré à la Cour criminelle internationale.
Réclamer un
cessez-le-feu immédiat est une demande qui marque à la fois l'impuissance à
agir sur les évènements et l'incapacité de proposer une solution qui évite que
l'intervention étrangère crée un précédent utilisable dans des cas où les
considérations humanitaires pourraient mal cacher la volonté de maintenir le
statu quo militaire dans une autre sous-région sensible du monde.
Le maintien de
Kadhafi au pouvoir : un danger pour toute la région !
Le maintien de
Kadhafi au pouvoir dans les conditions actuelles, représente un danger pour
tous les pays de la région. Kadhafi n'est pas Saddam Hossein, et la Libye n'est
pas l'Irak. Et les chances pour que le régime tienne treize ans sous embargo
international, comme l'a fait l'Irak, sont nulles. Il vaut mieux donc que les
pays africains et arabes se mobilisent pour forcer Kadhafi à reconnaître que
son règne est fini, quitte à rompre avec lui immédiatement les relations
diplomatiques. Sa capacité de nuisance est plus grave par son incapacité à
contrôler son peuple, que par sa capacité de s'opposer par la force armée à
ceux qui, de l'intérieur comme de l'extérieur, ont juré, et à juste titre sa
perte. Toute l'action diplomatique doit aller dans la direction du changement
rapide de régime politique en Libye, avec le départ de Kadhafi. Tenter de tout
faire pour le maintenir au pouvoir risque d'être plus coûteux pour les pays de
la région que de continuer par tous les moyens, découverts ou clandestins, à
l'appuyer. La meilleure façon de défendre le peuple libyen et d'arrêter le
massacre de la population civile est pour les pays de la région de se liguer
contre Kadhafi afin qu'il reconnaisse rapidement sa défaite. Toute autre option
est à la fois vaine et dangereuse.
En conclusion :
1) Les autorités
publiques algériennes doivent mettre leur position à l'égard du soulèvement populaire
en Libye en conformité avec la Constitution algérienne ;
2) Kadhafi est un
despote, dont le comportement et le mode de gouvernance, qui se couvre du
concept de «démocratie directe» rappelle Héliogabale, l'empereur syro-libyen
qui a régné sur Rome au Troisième siècle, à la suite d'un empereur d'origine
numide ;
3) Au vu de
l'ampleur du soulèvement populaire contre son régime, les jours de Kadhafi au
pouvoir sont comptés, et aucune force au monde ne pourra assurer son maintien
au pouvoir ;
4) Les forces
extérieures qui interviennent actuellement ont saisi la situation qui leur a
été offerte aussi bien par la passivité plus ou moins complice de pays voisins
que par la volonté populaire irrésistible de changement qui secoue toute la
région ;
5) En agissant
ainsi, ces pays sont allés littéralement au secours de la victoire ;
6) C'est Kadhafi
qui a choisi la voie de la confrontation violente et armée contre son peuple ;
ses déclarations, aussi bien que ses actions, d'ailleurs- comme celles de son
fils préféré, constituent des preuves irréfutables de sa volonté d'en découdre
par la force avec son peuple et de n'accepter aucun changement à son mode de
gouvernance ;
7) Comme les
évènements en Libye ne peuvent qu'avoir un effet déstabilisant sur toute la région
géostratégique que l'Algérie partage avec ce pays, il est dans l'intérêt aussi
bien interne qu'externe de notre pays que la crise actuelle soit surmontée et
que le peuple libyen, enfin débarrassé de son despote, mette en place un régime
politique plus en accord avec ses aspirations ;
8) L'Algérie doit
donner son appui inconditionnel à l'effort international visant à forcer
Kadhafi à abandonner rapidement le pouvoir, et prendre toutes les mesures
d'ordre diplomatique, humanitaires ou autres pour prouver au peuple et aux
dirigeants futurs de la Libye qu'il est à leur côté et qu'il comprend et appuie
leurs revendications ;
9) Quelque pays
que ce soit, ou quelque groupe de pays que ce soit, qui n'approuve pas
l'intervention étrangère en Libye, doit proposer une solution de rechange
viable qui aboutisse à mettre fin rapidement au régime de Kadhafi ;
10) Les appels au
cessez-le-feu sont irréalistes tant que Kadhafi ne donne pas signe qu'il est
disposé à quitter le pouvoir le plus rapidement possible ;
11) Toute
tentative d'aider Kadhafi à rester au pouvoir est, d'avance, condamnée à
l'échec ;
12) Le train de
l'Histoire est de nouveau en marche ; les autorités politiques algériennes ont
une alternative très claire devant eux : le prendre ou risquer d'être écrasées
par lui ;
13) Il est encore
temps pour les autorités publiques algériennes de prendre la bonne voie et se
mettre au côté du peuple libyen tout en demeurant en cohérence avec leur
politique de «l'Afrique aux Africains.»
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Posté Le : 24/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mourad Benachenhou
Source : www.lequotidien-oran.com