Algérie

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C?est un intellectuel. Producteur de voyelles efféminées et de consonnes à la pelle. Il pense aussi. Enormément. A sa personne s?entend et à ce qu?on pense de lui. C?est un chercheur aussi. Il chercha la gloire en miettes qu?il picore dans les yeux de ses rares admirateurs. Pour les causes politiquement correctes et sans risque de contrecoups.En somme, un enragé des pétitions de principe et balades de contestation. A son actif, quelques dizaines de comités sans lendemain pour des combats sans utilité. Il aime le peuple. De loin et de derrière ses lunettes. Le bon petit peuple qui illustre ses rêves nocturnes de Père des peuples et d?éclaireurs d?époques qui l?ignorent. Il aime les pauvres en changeant de trottoir dès qu?il en croise. Il est généreux avec les misérables qui sont plus beaux et plus émouvants, lorsqu?il les découvre dans les livres de ses rares lectures.C?est un grand homme à l?étroit dans son siècle ingrat et qui ne le comprend pas. Souvent ainsi, il se compare à la taille que prend son ombre au crépuscule de sa vie. C?est aussi un incompris avec ce que cela suppose comme romans inachevés, essais ratés, réflexions fades, biographies falsifiées par sa mémoire qui lui chante ce qu?il veut entendre et philosophie valable pour les tuyauteries de la folie, rage qui le tourmente. Sa vraie vie est ailleurs. Sous les nuages de son crâne chauve, comme le veut la mode persistante des romantiques allemands et des intellectuels révoltés contre l?indifférence du monde à leur génie. Il a été menacé, bien entendu. Par sa femme surtout.Il a eu son visa et a emporté son cerveau sur l?autre rive. Où il s?est rivé. De là-bas, il pleure sur nous qui pleurons sur le reste. C?est un martyr en bonne et due forme qui va finir sa vie dans le cirque des lamentations télévisées. Le reste suivra. Lui survivra. Jusqu?au prochain carnaval. En attendant, il continue. Il continue d?être ce qu?il cache: un malheureux clown somptueux que les «plateux» de télés étrangères convoquent pour des pitreries en direct, avant de passer au fond de teint.


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