Algérie

En dépit de la crise interne


En dépit de la crise interne
Le parti du FLN a rendu public son programme de travail pour le mandat électoral futur. Le texte se décline en 69 points touchant plusieurs aspects de la vie politique, sociale et économique du pays.
Dans une analyse pyramidale, chaque point comprend à son tour en moyenne une vingtaine de recommandations de façon à brasser large et toucher à toutes les préoccupations, et surtout tenter de convaincre et plaire en cette période de campagne.
Le volet économique occupe une bonne place dans ce programme dont les auteurs ont sciemment pris la précaution d'adopter une attitude équilibriste, c'est-à-dire tout en reconnaissant les faiblesses et les insuffisances dans l'évaluation de la période passée, de mettre l'accent sur les réalisations, notamment les grandes, pour tirer un motif de satisfaction et d'en tirer motivation pour dresser des perspectives et continuer de l'avant !
C'est une tactique qui semble avoir été payante pour le FLN dans les moments cruciaux, nous dit l'expert économiste Zahraoui, qui ajoute que le FLN, ballotté par des crises internes et des critiques externes sur la gestion de l'économie, en particulier le gaspillage des ressources, les scandales financiers et surtout la crise sociale qui ont secoué la vie économique et sociale des dernières années, est contraint de jouer à fond cette carte pour sauver la face et ensuite tenter de redorer son blason, sinon de mieux se placer, du moins de sauvegarder ses privilèges et surtout de ne pas reculer ou sombrer.
Le satisfecit des réalisations
Il ressort, en gros, dans le préambule du programme que le rendez-vous du 10 mai doit être considéré comme un rendez-vous à ne pas rater pour présenter l'évaluation des réalisations et le programme économique, social et culturel pour relever les défis de l'édification et de la construction.
C'est suffisant pour ouvrir l'euphorie à dessein dans un langage de propagande de bonne guerre : 'Ce qui a été réalisé en Algérie est traduit à travers les grandes réalisations et la construction d'état qui fait la fierté de tous les Algériens.'
Et puis le programme cite expressément sans donner de chiffres encombrants 'les écoles, les universités, les hôpitaux, le logement et l'urbanisme, les infrastructures de base pour les routes, les chemins de fer, les aéroports, les réseaux de technologie de la communication, les barrages, les stades, les infrastructures de santé, l'AEP, l'approvisionnement en gaz et électricité'.
'Toutes ces réalisations qui font la fierté des Algériens créent de nouvelles exigences', note le préambule, qui souligne que 'les nouvelles orientations du programme s'inspirent de cette situation en vue de lui trouver les solutions adéquates'.
Diminuer le recours à la rente pétrolière
Le programme expose ensuite dans le détail les points annoncés en proposant les recommandations pour chaque point.
C'est surtout le volet économique qui résume le mieux les grandes orientations sectorielles futures, axées sur la préparation de l'après-pétrole. En seize points, le programme tente de répondre à ces critiques et colmater les brèches en recommandant notamment la nécessité de la création de la richesse, entendre mettre fin ou en tout cas diminuer le recours à la rente pétrolière, et surtout la répartition équitable et l'insertion de l'informel par des canaux appropriés. D'habitude, ce secteur est très attaqué. Aucun mot méchant à son égard n'est écrit. Ces derniers temps, les pratiques de ce commerce sont tolérées ouvertement au vu et au su de tout le monde. Le programme note aussi l'appui aux deux secteurs-clés de l'économie : l'agriculture et l'industrie, devenues le parent pauvre. Malgré les programmes de soutien, ces deux secteurs n'arrivent pas à décoller. Sans proposer d'autre alternative, il est recommandé de les appuyer par la poursuite de ces soutiens. Le programme entend poursuivre l'idée d'encourager le dualisme secteur public-secteur privé pour en faire des leviers puissants de développement, sans privilégier l'un au détriment de l'autre sur la base de la compétitivité et de la concurrence, tout en veillant à la prise en charge du volet social et des effets négatifs qui peuvent résulter.
Il est également recommandé la facilitation des crédits et des procédures d'investissement, la création des PME en réduisant à moins de dix jours les délais, un défi, que donne le FLN, difficile à réaliser par ces temps de bureaucratie, voire de pratiques détournées. En direction des jeunes, un accent particulier est mis pour aider les jeunes diplômés pour qu'ils puissent s'insérer facilement dans la société par leur octroi des aides et des crédits libérés des contraintes en tenant compte de leur situation.
Enfin, le secteur productif a fait l'objet d'une recommandation qui se résume en ceci : s'efforcer de le favoriser et le développer. Sur la stratégie énergétique et ses défis futurs, curieusement ce volet a été occulté.
Le soin a été laissé aux spécialistes, nous dit un mouhafid, qui note que les recommandations dans le programme visent d'abord la prise en charge des besoins et des doléances des citoyens.
S. B.


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