Algérie

En dépit de la candidature de Marseille pour le siège du secrétariat de l'UPM : L'Elysée réaffirme «sa préférence» pour une ville du Sud



L'Union pour la Méditerranée (UPM) découvre la réalité de la quotidienneté méditerranéenne. Le défi de la création négocié avec succès, l'entité s'attaque à un premier chantier décisif pour son cheminement: désignation de la ville-hôte du secrétariat et mise en place d'une structure de direction opérationnelle. Le temps d'un instant de répit, les membres fondateurs vont poursuivre, dans les tout prochains jours, leurs négociations autour de questions urgentes et, sans doute, fâcheuses. Les «27» de l'Union européenne et les 12 pays de la rive sud de la Méditerranée ont 3 mois pour doter l'UPM d'une adresse et d'un outil de pilotage. Deux choses sans lesquelles l'entité chère à Nicolas Sarkozy ne sera qu'un acte de naissance sans prise sur la réalité méditerranéenne.

Consciente que l'essentiel reste à accomplir, l'Elysée l'a rappelé une semaine, jour pour jour, après la naissance de la dernière des organisations régionales.

Loin d'être une fin en soi, la tenue du sommet fondateur de Paris est «une incitation à aller plus loin», à travailler pour que l'UPM «devienne une réalité quotidienne», a plaidé Henri Guaino, auteur de l'idée et conseiller spécial de Nicolas Sarkozy.

Premier écueil s'il en est, la désignation de la ville-siège du secrétariat est le premier casse-tête à meubler l'agenda de l'Union. Six villes sont désormais en compétition: Tunis, Tanger -et non Rabat selon Guaino-, Barcelone, La Valette, Bruxelles et Marseille. S'il est loin de ressembler à une compétition pour l'organisation des Jeux Olympiques, ce challenge inter-villes n'est pas sans enjeux. Chacune caresse le rêve de l'emporter afin d'être à l'Euroméditerranée ce que Bruxelles est à l'Europe.

Dernière à se mettre en lice, Marseille a fait part de sa candidature cinq jours après le sommet de constitutif de Paris. Cette annonce a pris de court les observateurs euroméditerranéens, d'autant que la France n'a cessé de clamer officiellement qu'elle plaidait et défendait la candidature d'un pays du Sud (Tunisie et Maroc). L'ambassadeur de France en Tunisie, Serge Degallaix, a indiqué à la presse que la cité phocéenne n'avait «pas besoin d'une autorisation du gouvernement» français pour postuler à la compétition pour le siège de l'UPM.

A en croire la profession de foi de l'Elysée, l'entrée de Marseille dans la course ne remet pas en cause la position initiale de Paris. «La France a indiqué sa préférence pour une implantation dans un pays du Sud», a rappelé Henri Guaino, «mais cela se règlera par consensus». Le choix sera fait lors de la première rencontre des ministres des Affaires étrangères de l'UPM, les 3 et 4 novembre prochains, à Marseille.

L'ambassadeur Alain Leroy, nommé au poste de secrétaire général adjoint des Nations unies, aux opérations de maintien de la paix, Henri Guaino devient le chargé -sans partage- du dossier de l'UPM à l'Elysée. C'est dans ces habits, du reste, qu'il s'est exprimé, ce week-end, dans une interview au Point.fr. Selon la plume de Nicolas Sarkozy, «deux révolutions» restent à accomplir pour mener à bon port le navire de l'UPM. La première consiste «à partager les responsabilités entre le Nord et le Sud, en organisant la coprésidence et le secrétariat permanent». La seconde vise à «passer de la logique administrative et bureaucratique à la logique du projet».






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