Algérie

En dépit de l’appel de leur fédération



Les cheminots poursuivent leur grève Au sixième jour de grève des cheminots, le syndicat a lancé hier un appel aux travailleurs pour une «reprise immédiate du travail». Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le bureau national du syndicat «s’engage solennellement à finaliser les négociations salariales et indemnitaires dans un délai n’excédant pas trois mois et l’effet pécuniaire sera négocié également». Dans le même communiqué, il est également précisé que les négociations porteront sur le salaire de base, les indemnités de déplacement relatif au régime général et une indemnité de déplacement relative au régime particulier. Egalement une indéfinité de rendement kilométrique, une indéfinité d’expérience professionnelle, une indemnité de panier, une indemnité de transport et, enfin, une indemnité de femme au foyer. Le communiqué du syndicat va plus loin en assurant que d’autres points liés à cette révision des salaires seraient susceptibles d’être négociés. Le syndicat s’engage par ailleurs à ce qu’il n’y aura pas de représailles administratives envers les travailleurs grévistes quel que soit leur rang. Pour le bureau syndical, cette reprise est nécessaire pour que la négociation prévue puisse se dérouler dans la sérénité. Le ton de ce communiqué tranche radicalement avec l’attitude précédente de la fédération des cheminots qui avait estimé que «la grève décidée par une poignée de travailleurs, sans préavis, est illégale». D’ailleurs, dimanche, deux des grévistes ont été présentés devant le procureur de Hussein Dey qui, après les avoir entendus, leur avait juste demandé de reprendre le travail. Mais de reprise de travail, il n’y en a eu point. Ce qui a d’ailleurs obligé la direction de la SNCF à faire appel à des anciens machinistes pour conduire les trains. Une telle option n’a pas été d’ailleurs sans aléas, puisqu’un accident a été évité de justesse dimanche dernier du côté de Aïn Defla, car le mécanicien, un retraité, était loin de maîtriser les nouvelles techniques. Mais, visiblement, le communiqué de la fédération n’a fait que radicaliser les positions, du moins à en juger par les premières réactions. «Cela fait un an et demi que nous attendons ces augmentations, l’administration en bénéficie, pas nous, ce qui est contraire à l’article 6 de son règlement intérieur. L’entreprise se porte bien financièrement mais ses employés ont du mal à subvenir aux besoins de leurs familles. Nous exerçons un métier à la fois pénible et dangereux, et ce, dans des conditions inhumaines. Parallèlement, les primes que nous percevons pour compenser cela sont dérisoires. C’est par dépit que nous avons recours à la grève et nous ne reprendrons le travail qu’après avoir eu gain de cause auprès de notre direction générale», explique un des mécaniciens grévistes. «Sur les 10.000 employés de la SNTF, 80% d’entre eux sont en grève, et ce, à travers tout le territoire national, comment peuvent-ils donc dire que la grève ne touche qu’une minorité d’employés, puis se permettre d’envoyer un pareil communiqué? Cette attitude les décrédibilise totalement», dira un autre qui lance un appel aux usagers de la SNCF pour ne pas prendre de trains, car ils sont conduits par des retraités. Ce qui représente, d’après notre interlocuteur, «un véritable danger».


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