Algérie

En dépit d'une hausse de 40% de leur présence en Algérie



Bien que notre championnat ne soit pas le plus relevé ni le plus prestigieux du continent, l'Algérie prend de plus en plus les allures de terre d'accueil pour les footballeurs africains de tout bord, qui y voient davantage un tremplin pour l'autre rive de la Méditerranée qu'un objectif final en matière de plan de carrière. Le bilan comptable dressé par la Ligue de football professionnel (LFP) le montre d'ailleurs clairement. Comparativement à la saison précédente, une hausse très significative de 40% a ainsi été enregistrée en matière de recrutement des joueurs étrangers, des Africains dans leur intégralité.Alors qu'ils étaient déjà dix-sept éléments à fouler les pelouses nationales lors de l'exercice 2010-2011, ils sont désormais vingt-trois officiellement enregistrés durant la phase aller et qui se répartissent, par nationalités, comme suit : six Camerounais (Biyaga, Ambane, Yabeun, Gil Ngomo, Koufana, Mobitang), trois Maliens (Diaouméténé, Maïga, Bagaoyoko), deux Ghanéens (Opong, Asamoah), deux Burkinabés (Traoré, Oussalé), un Nigérian (Bulus), deux Ivoiriens (Camara, Koffi), deux Malgaches (Amada, Andria), un Centrafricain (Dagoulou), deux Tunisiens (Bencharif, Safi), un Mauritanien (Ould Tiguidi) et un Guinéen (Camara). Mais plus que le nombre croissant d'éléments africains qui ont été recrutés cette saison, c'est paradoxalement leur relativement faible temps de jeu qui interpelle le plus. Toujours d'après l'étude effectuée par la LFP, il ressort qu'aucun des vingt-trois joueurs africains recrutés cette saison n'est allé au bout de toutes les rencontres disputées par son club durant la phase aller du championnat de Ligue 1. Mieux, il n'en existe qu'un seul qui a atteint la moyenne de 1050 minutes de temps de jeu, ce qui équivaut à soixante-dix minutes de présence sur le terrain par rencontre.
Seulement deux autres atteignent difficilement la barre symbolique d'une heure de jeu par match disputé par leurs équipes respectives, alors qu'ils ne sont, également, que sept africains à n'avoir pu jouer que l'équivalent d'une mi-temps (45 minutes) par journée de championnat. Le reste, une majorité de treize joueurs, affiche une surprenante et toute aussi inquiétante moyenne de trente minutes de jeu seulement par rencontre de championnat disputé, ce qui est loin du bilan escompté. Tout cela nous donne une maigre moyenne générale de seulement trente et une minutes (31,5 pour être plus précis) de jeu par étranger africain recruté cette saison, autrement dit un ratio de 30% du temps de jeu global disputé par leurs autres coéquipiers en club.
Face à un tel bilan accablant et intéressant à plus d'un titre, une question se pose d'elle-même : pour quelle finalité recrute-t-on ces joueurs africains s'ils ne disputent qu'un tiers du temps de jeu que durent les rencontres de championnat ' Pourquoi aller chercher des éléments de certaines contrées lointaines, les rémunérer au prix fort, les préférer à des jeunes du cru pour finalement ne les utiliser qu'avec parcimonie ' La logique économico-sportive voudrait, en ce sens, qu'une recrue fasse office de plus-value et apporte forcément une contribution positive et supplémentaire. En des termes plus crus, on ne recrute pas, qui plus est un étranger, pour cirer le banc de touche durant les deux tiers de la compétition officielle et ne disputer qu'une partie infime, voire insignifiante des rencontres ! Il serait, en effet, inutile de recruter un étranger si l'on juge qu'il est incapable de tirer vers le haut le reste du groupe dont il fait partie ou si son rayonnement, sur et en dehors du terrain, ne vaut pas un tel sacrifice financier. Encore mois lorsque son niveau est similaire ou inférieur à celui des ?autochtones?. Pour éviter justement ce genre de dérives si proches de l'absurde, la Fédération algérienne de football avait, pour rappel, clairement inclus dans ses règlements généraux l'impérativité de la qualité d'international pour tout africain candidat au recrutement. Mais, pour certains managers de pacotille dont la voracité n'a d'égale que la déloyauté, l'Afrique a ça de bon que rien ne peut résister aux sirènes de la falsification et de la triche, surtout lorsque les tentacules de ces réseaux malsains parviennent jusqu'à l'intérieur même de certaines sphères fédérales complices, pour délivrer, contre une poignée de dollars sonnants et trébuchants, le pourtant sacré document attestant de la qualité de joueur international avant de le déposer, comme si de rien n'était, sur les bureaux d'une FAF étrangement naïve sur ce dossier. Ce qui explique l'échec par grappes de ces faux internationaux qui, un court temps seulement après avoir réussi à flouer leurs dirigeants-recruteurs, sans doute pris entre l'enclume d'un mercato qui tire à sa fin et le marteau d'une galerie qui réclame toujours plus, retournent dans leur pays d'origine, pas forcément ceux dont ils s'étaient déclarés, à tort, comme porte-flambeaux.
R. B.


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