Algérie

En dépit d'une conjoncture économique difficile



En dépit d'une conjoncture économique difficile
A l'instar de nombreuses entreprises publiques du pays, l'Entreprise nationale des industriels de l'électroménager (Eniem) d'Oued Aissi, est appelée à se hisser aux standards internationaux, si elle ne veut pas laisser des plumes dans un climat économique marqué par une féroce concurrence.Leader national il y a quelques années dans le domaine de l'électroménager, l'Eniem, sise à la zone industrielle d'Oued Aissi dans la wilaya de Tizi Ouzou, peine aujourd'hui à garder son leadership dans un contexte économique marqué par la rude concurrence d'entreprises privées, mais surtout face aux produits importés de l'étranger. Dans le but de sauvegarder ce fleuron de l'industrie nationale, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Saïd a, lors de sa dernière visite à l'Eniem, appelé «les entreprises économiques publiques à se mettre à niveau et à prospecter de nouveaux marchés afin d'accompagner la stratégie nationale de relance de la production nationale». A cette occasion, le patron de la centrale syndicale a insisté sur le rôle que doivent jouer les entreprises publiques afin d'accompagner l'effort engagé par l'Etat pour relancer la production nationale et réduire la facture des importations. Lors d'une visite guidée aux différentes unités de production de l'Eniem, la délégation de l'UGTA s'est enquise des conditions de travail ainsi que des capacités de production de cette entreprise publique qui emploie quelque 2000 ouvriers.En dépit de nombreuses contraintes, notamment financières, l'Eniem garde toujours le cap en matière de qualité de ses produits, mais aussi dans celui de l'innovation. C'est ainsi que cette entreprise a mis sur le marché un nouveau produit qui n'a rien à envier à ceux des pays développés. Il s'agit des cuisinières teintes avec de l'émail en poudre, une première en Afrique. Auparavant, les appareils étaient couverts d'un émail qui dégage, selon les responsables, des produits chimiques très nocifs. L'Eniem se targue aussi de fabriquer pour la première fois en Algérie des réfrigérateurs à énergie solaire avec des panneaux photovoltaïques produits par l'Enie de Sidi Bel-Abbès, destinés notamment aux régions chaudes du pays. Selon les explications fournies sur place par le PDG de l'entreprise, Ouamar Boudiaf, le plus grand problème auquel est confrontée l'entreprise est celui des stocks de produits invendus. Selon ses dires, l'Eniem qui fabrique une quarantaine de produits électroménagers n'arrive pas à écouler un stock de 30 000 unités parce que, explique-t-il, «ce sont des réfrigérateurs quelque peu démodés». Une situation qui n'a pas laissé indifférent le SG de l'UGTA qui a proposé aux responsables de l'Eniem la signature d'une convention de partenariat avec l'Agence nationale à l'emploi de jeunes (Ansej) et l'organisation de ventes promotionnelles. «En signant une convention de partenariat avec des jeunes de l'Ansej, ces derniers pourront ouvrir des show-rooms à travers le territoire national, promouvoir votre produit et assurer le service après-vente. Un espace pourra vous être dégagé à la centrale syndicale pour l'exposition et la vente», suggère-t-il. De son côté, le président de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), Abdelaziz M'Henni, qui accompagnait le SG de l'UGTA, a proposé aux responsables de l'Eniem de penser à investir le marché mondial, en particulier celui de l'Afrique. «En tant qu'opérateurs privés, on peut vous aider à faire des opérations d'exportations vers des pays africains comme le Sénégal, le Cameroun et la Côte d'Ivoire. Vos produits stockés trouveront preneurs dans ces pays où l'on ne donne pas trop d'importance au design, car ce qui les intéresse c'est la qualité du produit», lance le patron de la CIPA à l'adresse du PDG et des représentants syndicaux de l'Eniem. Une suggestion que les deux parties étudieront dans les prochains jours, à l'occasion d'une réunion de travail qui sera organisée à Alger sous l'égide de la Centrale syndicale. Un environnement économique défavorableSi une entreprise comme l'Eniem tient toujours malgré l'impossibilité d'écouler ses stocks, que dire alors des autres entreprises ' Certaines qui ont été jadis des fleurons de l'industrie nationale, comme l'ex-Cotitex de Draâ Ben Khedda qui fut le plus grand complexe textile d'Afrique, sont aujourd'hui réduites à néant. Du coup, c'est toute la région qui en pâtit, d'autant qu'un ensemble de facteurs comme l'insécurité qui gangrène quasiment toute la Kabylie, la bureaucratie rampante, les oppositions de propriétaires terriens, le manque de foncier industriel, font que l'investissement dans cette wilaya est aujourd'hui un vain mot.L'exemple des dossiers en souffrance au niveau du Comité d'aide à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier (Calpiref) de la wilaya est illustratif à plus d'un titre. On apprend, en effet, que plus de 200 projets d'investissement attendent dans les tiroirs. Sur ce nombre global, quelque 157 projets concernent le secteur industriel, 21 celui du tourisme et des services. Ces derniers risquent de ne pas voir le jour de sitôt.Sur un total de 180 dossiers agréés depuis 2010 par le Calpiref, seuls 6 projets sont en cours de réalisation. Des chiffres qui attestent que la wilaya est à la traîne, comparativement à d'autres régions du pays. Une situation qui pousse les investisseurs à investir hors wilaya.Des zones d'activités à l'abandonLe cas des zones industrielles et des zones d'activités est des plus édifiants. La wilaya compte 23 zones d'activités créées depuis plus de 20 ans et qui sont extraites, dans leur grande majorité, du foncier agricole. On notera aussi l'existence d'une zone industrielle opérationnelle, celle d'Aissat Idir d'Oued Aissi, alors que d'autres attendent leur création à Fréha, Timizart, Boubhir, Bouaid, Draâ El Mizan et Tizi Gheniff, dont deux sont en phase avancée, une zone industrielle à Soumaâ qui peine à voir le jour, une zone de dépôts et 17 zones d'activités dont deux sont en phase de création à Boudjima et Azazga. Ces zones totalisent une superficie de 877 hectares pour 1656 lots dont 881 affectés et 737 encore vacants. Toutes les zones d'activité au niveau de la wilaya sont dans une situation qui laisse à désirer.Inoccupées et désertées par les investisseurs, elles sont aussi marquées par une absence quasi-totale de toute viabilisation.Dès lors, ces zones doivent être définitivement assainies sur tous les plans. Même topo en ce qui concerne l'investissement touristique bien que la wilaya compte 8 zones d'expansion touristiques (ZET), implantées à Sidi Khelifa, Azeffoun, Blerouna, Djemaa N'rabt, Zegzou, Abechar, Feraoun et Tigzirt ouest. Aussi, une proposition de création de nouvelles ZET a été faite au ministère de tutelle afin de sauvegarder et rentabiliser ces zones de montage, dont celles d'Azrou N'Thor à Illiltène, de Tizi Oudjaboub à Bounouh, de Tala Guilef à Boghni et celle de Yakourène.Ce qui est déplorable, c'est que même l'investissement relevant du secteur privé est à la traîne.




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