Algérie

En deçà et au-delà du degré d’enrichissement



En deçà et au-delà du degré d’enrichissement L’Algérie a fait le choix du nucléaire civil. Il lui était arrivé durant particulièrement la décennie 90 de faire l’objet de l’accusation non fondée de procéder à de recherches nucléaires militaires alors qu’elle n’avait que des réacteurs à faible puissance et qui fonctionnaient sous la surveillance acceptée de l’AIEA. Aujourd’hui, elle est complètement disculpée de cette «intention» et de grandes puissances se proposent, elles-mêmes, de coopérer avec elle dans ce domaine. De la suspicion à la confiance, que de chemin parcouru et surtout que de gages donnés. Le nucléaire fait peur mais fait également la fierté de ceux qui en maîtrisent le processus. La vie et la mort, le développement et les destructions, la santé et le cancer, c’est tout ça le nucléaire. Une partie commune, l’enrichissement. La pomme de grave discorde, le degré d’enrichissement. En deçà, c’est permis pour tous les pays du monde, à condition que ne pèsent pas des suspicions. Au-delà, ce n’est pas permis pour tous les pays, à part ceux qui sont déjà des puissances nucléaires avérées.Sans nul doute que bien des pays aimeraient accéder au Club des puissances nucléaires, ne serait-ce que pour ne plus avoir à faire l’objet de menaces, d’autant qu’ils se rappellent tous, qu’à la réunion tenue aux Etats-Unis en mai 2005 et qui avait regroupé les 188 membres du TNP, l’Egypte et l’Iran qui avaient exigé des Américains qu’ils s’engagent à ne jamais utiliser l’arme nucléaire contre des pays qui n’en possèdent pas, n’avaient reçu aucune réponse qui puisse les conforter. Pourquoi ces exigences ne furent pas énoncées à l’adresse de la Russie et de la Chine? Autrefois, c’était uniquement les Etats-Unis et principalement Israël qui annonçaient que l’Iran, par exemple, poursuivait les recherches pour la fabrication de l’arme nucléaire et s’appuyaient sur leurs services de renseignement qui soutenaient la thèse selon laquelle l’Iran aurait atteint durant, l’été 2004, le niveau de maîtrise scientifique suffisant pour pouvoir commencer à lancer le processus d’enrichissement industriel à partir de l’année 2006 et être en mesure d’acquérir irréversiblement le processus de fabrication de l’arme nucléaire. Aujourd’hui, ce sont pratiquement les pays de l’alliance qui se posent en surveillants «vigilants» de la prolifération, et plus particulièrement lorsqu’il s’agit de l’espace musulman considéré comme une menace pour Israël et de l’espace considéré encore comme aire d’influence de la Russie ou de la Chine. Quels intérêts auraient la Russie et la Chine à s’aligner en tout point sur les positions des Américains qui sont leurs rivaux, lesquels, à la faveur de la lutte antiterroriste et de la mise en œuvre du plan du GMO par la méthode du chaos, sont soupçonnés de refaire unilatéralement le partage de «Yalta» et exclusivement en leur faveur en dessinant une carte mondiale de leurs influences qui intègre le contrôle sur tous les gisements de pétrole et qu’ils s’efforceront de rendre irréversible. L’important est que celle-ci soit dessinée et consolidée avant le retour de la Russie au rang qui était celui de la grande Urss et l’achèvement de la montée en puissance de la Chine. Les pays occidentaux dont les Etats-Unis, s’adonnent à un jeu de poker avec l’Iran en pratiquant sans cesse l’augmentation de la mise. Ils font croire que l’option militaire est sérieusement envisagée, l’Iran fait croire qu’elle ne reculera pas et qu’elle dispose de moyens de riposte, tandis que la Chine et la Russie disent s’opposer à une intervention militaire tout en acceptant des sanctions sans aller cependant à dire ce qu’elles feront en cas d’intervention militaire de l’alliance. Pour le moment, les « choses « sont restées en l’état, malgré que s’alternent des «oui, mais» et des «non, mais», et malgré que les Américains donnent des signaux qui alternent le chaud et le froid.. Les américains, selon ce qui serait une évidence, ne semblent pas décidés à tenter une autre aventure militaire, en Iran cette fois-ci, ne pouvant pas militairement et moralement conduire deux conflits majeurs à la fois, deux conflits non conventionnels pour lesquels ils ne sont pas préparés, même avec le bénéfice d’une participation militaire et financière de l’Union Européenne, mais ils font comme si l’option militaire n’est pas écartée définitivement. Mais, qui, pourrait garantir que l’administration Bush, sachant que les républicains perdront la prochaine élection présidentielle, ne voudraient pas laisser un cadeau empoisonné à leurs adversaires pour investir par anticipation dans l’élection de 2012? Si les risques d’un embrasement dans la région avec des implications sur la sécurité des intérêts américains dans le monde n’étaient pas réels du fait d’un engagement en Iran, les Américains seraient déjà passés à l’action et auraient peut être pu envisager à substituer le forum politico militaire de l’Otan au Conseil de sécurité de l’Onu pour contourner ce dernier. La menace française de confier à l’arme nucléaire une autre mission que celle qui consiste à dissuader contre une frappe de même nature peut être comprise à la fois comme devant exercer une forte pression sur l’Iran dans les négociations sur l’enrichissement et convaincre ce pays que la détermination à aller jusqu’à l’emploi des moyens de force est réelle et fondée, entrant par là encore dans un jeu de poker. Il est connu que les Etats-Unis, pour ce qui concerne l’environnement d’Israël, n’accepteront jamais que les rapports de force dans la région soient inversés ou simplement en équilibre, alors qu’ils sont actuellement très en faveur d’Israël qui est une superpuissance par rapport aux pays de la région. Bien que n’étant pas membre du Conseil de sécurité de l’Onu, Israël y dispose du droit de veto par Américains interposés. Il est également connu qu’Israël a fondé sa doctrine militaire sur l’impérative obligation de ne jamais laisser un quelconque pays de la région avoir les moyens de le menacer dans son existence. N’oublions pas que le principe de la guerre préventive a été appliqué par Israël dans le bombardement de la centrale nucléaire «Osirak» en 1981, donc bien avant que les Américains n’en fassent un concept nouveau qui structure leur doctrine militaire, et que, plus tard, les Israéliens déclaraient avoir regretté de ne pas en avoir fait de même pour les installations nucléaires Pakistanaises. C’est le dilemme pour les pays occidentaux. Sans faire adhérer la Russie et la Chine à des sanctions qui peuvent aller jusqu’à des frappes, le résultat pourrait leur être catastrophique car les risques ne sont pas partagés et leurs interventions entreraient dans le cadre du choc des civilisations. Ne pas intervenir ouvrirait la porte à la nucléarisation d’autres pays et donc à leur remise en cause en tant que puissances faisant de l’emploi des forces armées l’instrument de leurs diplomaties. L’enjeu est trop important, preuve étant qu’au contraire des divisions enregistrées dans le cas de l’Irak, le refus de laisser l’Iran emprunter la voie de sa nucléarisation ne concerne que les membres de l’Alliance atlantique du nord et que ce sont ces pays au sein de l’assemblée de l’AIEA qui avaient exercé des pressions sur Mohamed El Baradai, Directeur général de cette institution internationale, à l’effet de présenter le dossier nucléaire Iranien devant le Conseil de sécurité de l’Onu, ce qui fut fait alors qu’a toujours été ignoré le dossier israélien. La pression continuera donc certainement à s’exercer sur l’Iran avec l’espoir d’un aboutissement de la proposition russe de permettre l’enrichissement de l’uranium iranien sur le sol russe ou de la proposition européenne de prendre directement en charge l’opération d’enrichissement sur le territoire iranien, propositions toutes les deux rejetées par l’Iran, cette deuxième proposition étant assimilée à une opération coloniale. Nous sommes dans un contexte où les Iraniens ont fait monter les enchères, plus particulièrement parce qu’ils savent que sans leur contribution décisive, la paix ne reviendra pas en Irak et les Américains ne se verront pas offrir une porte de sortie honorable, si tant est qu’ils voudront réellement sortir d’Irak sans vair atteint et consolidé leurs objectifs, car il y a bien des objectifs non avoués, ceux avoués s’étant révélés infondés. Quand bien même qu’une opposition soit déclarée à tout ce qui parait comme une démarche entreprise par des pays, surtout musulmans, ou arabes, à l’effet d’accéder à la possession de l’arme nucléaire, toute démarche nécessitant un enrichissement de l’uranium, y compris dans l’objectif d’un usage exclusivement civil, il est utile de prendre en compte qu’il n’existe absolument aucune disposition dans le TNP (traité de non prolifération nucléaire) qui puisse interdire à un pays membre signataire de ce traité de posséder et de développer un programme nucléaire civil. Il est seulement précisé de ne pas transformer ce programme en programme nucléaire militaire, c’est-à-dire de ne pas lui assigner la mission de produire une arme nucléaire. Qu’est ce qui pourrait bien interdire alors à un Etat de se doter de l’ensemble des cycles nucléaires de façon à renforcer la recherche sans toutefois franchir le seuil de sa nucléarisation militaire et ce, depuis l’extraction de l’uranium jusqu’au retraitement du combustible irradié en passant par la maîtrise du processus d’enrichissement. L’article IV du traité de non prolifération donne à tout Etat non nucléaire la possibilité de se doter d’installations et des moyens d’arriver au seuil nucléaire tout en soumettant ses installations au contrôle par des missions d’inspections effectuées par les experts de l’AIEA. Concernant par exemple le cas algérien, les autorités nationales avaient accepté, dès le début de la mise en œuvre du projet, de se doter de réacteurs nucléaires de soumettre les installations à l’inspection régulière ou inopinée des experts de l’AIEA. C’est en vertu de l’acceptation de ce principe qu’aujourd’hui, les principales puissances nucléaires membres du Conseil de sécurité de l’Onu se proposent d’accompagner l’Algérie dans l’approfondissement de la recherche nucléaire à usage civil. Rappelons, une fois encore, que concernant le cas de l’Iran, pour ce qui concerne la face visible des dénonciateurs, le premier Etat à avoir accusé l’Iran d’ «intentionner « de fabriquer l’arme nucléaire a d’abord été Israël qui multiplie les mises en garde à la communauté internationale contre la menace sur la paix et la sécurité internationales que représentera l’arme nucléaire iranienne, Israël étant convaincu que les Iraniens ont acquis la maîtrise de tous les cycles techniques compris dans la fabrication de la bombe atomique. Israël fait même procéder à une «fuite» organisée des informations pour faire croire que ses forces armées vont intervenir en Iran, et ce, pour contraindre la communauté internationale à utiliser les moyens de force pour détruire les installations nucléaires iraniennes avant que le seuil de la fabrication de l’arme nucléaire soit atteint en Iran.


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