Photo : Riad
Par Amar Rafa
Le 13e Congrès du Front Polisario, qui s'est ouvert jeudi dernier à Tifariti, (territoires libérés), a été marqué par un discours d'ouverture de son secrétaire général, Mohamed Abdelaziz, mettant en exergue la conjoncture marquée par «l'accélération du rythme des changements sur le plan international, mais aussi par une prolifération des groupes armés qui a été constatée dans la région du Grand Sahara durant ces dernières années». Rappelons que cette importante manifestation, à savoir le congrès, qui verra l'élection d'une nouvelle direction nationale du Polisario et d'un nouveau secrétaire général, a été précédée par une opération spectaculaire d'enlèvement de trois humanitaire européens - deux ressortissants espagnols, dont une femme, et un ressortissant italien - dans le camp de réfugiés de Rabouni (Tindouf), sous contrôle du Polisario, dans la nuit du 22 octobre dernier. Cet enlèvement, qui aurait été perpétré par des terroristes qui, par la suite, auraient pris la direction du territoire malien, a été le début d'une grave polémique entre les deux parties, sahraouie et malienne. L'on pensait que cette affaire était close, mais voilà que les autorités sahraouies annoncent l'arrestation, par les services de sécurité de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), d'un groupe de personnes, dont des individus impliqués directement dans l'enlèvement des trois ressortissants européens à Rabouni (camp de réfugiés à Tindouf). Le président du Parlement sahraoui a expliqué qu'il s'agit d'un groupe constitué de personnes impliquées dans le crime organisé, précisant, toutefois qu'«ils agissaient pour le compte d'une organisation criminelle inconnue jusqu'ici». Khatri Eddouh a souligné que l'organisation terroriste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) «n'avait pas revendiqué cet acte terroriste». L'enlèvement a été revendiqué par un groupe présenté comme dissident d'Aqmi, jusqu'alors inconnu. En réaction à cela, le Mali s'est insurgé contre cette opération menée sur son territoire par le Polisario en vertu du droit de poursuite. «Le Mali n'acceptera plus la violation de son intégrité territoriale par le Front Polisario», a affirmé un ministre malien, ajoutant que «la personne tuée et celles enlevées n'ont rien à voir avec les ravisseurs des otages européens enlevés à Tindouf». Le ministre malien, qui a affirmé exprimer «la colère» de son gouvernement face «aux fausses accusations répétées du Polisario contre le Mali», a estimé que les responsables de ce mouvement feraient mieux «de balayer devant leur porte». «Qu'ils anéantissent la branche d'Aqmi qui a pris corps chez eux, au lieu de nous faire la morale», a-t-il dit. Cette déclaration d'un officiel malien tend, à l'évidence, à semer le doute dans les esprits, en épousant les thèses marocaines dont les man'uvres dilatoires visent à discréditer la lutte que mène le Polisario pour son autodétermination et l'indépendance en assimilant les Sahraouis à Aqmi. Si l'on convient que le terrorisme n'a épargné aucun pays, il n'est un secret pour personne que le terrorisme dépasse les Etats, et ne se reconnaît dans aucun pays. Les éventuels Sahraouis qui pourraient y verser ne représentent pas spécialement le Polisario, tout comme ceux du Mali ou d'ailleurs qui sont déchus de leur nationalité. L'on ne peut que s'interroger sur le sens à donner à ces assertions, dénuées de tout fondement, au vu de la conjoncture, si elles ne participent pas au travail de dénigrement et d'isolement auquel fait face le Polisario, au moment où sa cause est en train de gagner sur les plans international et diplomatique.
A. R.
11 personnes arrêtées par le Polisario pour enlèvement
Onze personnes impliquées dans l'enlèvement de trois coopérants européens fin octobre, dans l'Ouest de l'Algérie, ont été arrêtées par les services de sécurité du Polisario, a déclaré le ministre de la Défense sahraoui, Mohamed El Bouhali, cité vendredi par l'agence algérienne APS. Le groupe, agissant au sein d'un réseau de crime organisé, a été arrêté à 90 km au sud du camp de réfugiés de Dakhla et à 150 km au sud-est du camp de Hassi Rabouni, et un membre de ce groupe a été abattu après avoir résisté à l'interpellation, a précisé le ministre sahraoui en marge du 13e Congrès du Polisario à Tifariti. L'arrestation d'un premier groupe composé de 10 personnes a eu lieu, il y a dix jours, a souligné M. El Bouhali à la presse. Les trois coopérants - un homme et une femme espagnols et une Italienne - avaient été enlevés, le 23 octobre dernier, dans les camps de réfugiés sahraouis d'Algérie de Hassi Rabouni, qui abrite le siège du gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) près de Tindouf (Sud-Ouest algérien).
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Posté Le : 17/12/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com