Le PDG de Sonatrach a confirmé que des négociations sont en cours avec l'espagnol Naturgy sur certaines clauses des contrats gaziers en raison de la baisse actuelle des prix du gaz.Toufik Hakkar a toutefois indiqué qu'au cas où aucun accord n'est pas trouvé d'ici la fin du mois de juillet, date limite des négociations prévues dans le contrat, Sonatrach ne craignait pas d'aller à l'arbitrage international .
Le patron de Sonatrach, qui s'exprimait vendredi en marge d'une visite de travail à In Amenas (Illizi), a estimé que l'arbitrage international n'était pas une «fatalité», mais plutôt «une des solutions consacrées dans les contrats permettant de régler les contentieux».
Au sujet du déroulement des négociations, le PDG de Sonatrach révélera que les deux parties avaient déjà mené neuf réunions de négociations, à la demande de Naturgy qui entend revoir à la baisse les prix du gaz au vu de la situation actuelle du marché de l'énergie.
Il soulignera cependant que chaque partie est en droit de faire valoir ses droits, soulignant le caractère conjoncturel de la baisse actuelle des prix du gaz, tout en relevant le rôle de l'Algérie en tant que fournisseur de gaz de l'Europe. «Ce n'est pas pour un différend conjoncturel que nous irons vers la rupture de ces relations», a notamment déclaré Toufik Hakkar.
Le PDG de Sonatrach s'est montré confiant quant aux chances de notre pays de faire valoir ses droits, au vu de la teneur des contrats négociés, rappelant que Sonatrach avait déjà eu gain de cause par le passé dans ce genre de procédures et qu'elle «ne craignait pas cette démarche à laquelle elle ira en position de force».
Il assurera : «Nous avons notre mot à dire et nous avons nos cartes à faire valoir en cas de recours à l'arbitrage international», rappelant que les contrats gaziers, signés sur des durées allant jusqu'à trente ans, prévoient une certaine flexibilité permettant de réviser les quantités fournies, ainsi que les prix.
Il expliquera que «les clauses sont révisées systématiquement tous les deux à trois ans pour permettre aux deux parties de s'adapter aux nouvelles données du marché», et à chacune d'elles de «défendre ses intérêts économiques et ses acquis».
Le PDG de Sonatrach déclarera que l'Algérie, à travers Sonatrach, constitue un «partenaire fiable» de l'Espagne en matière de fourniture du gaz naturel, même si les relations entre entreprises passent par «des hauts et des bas», mais dans tous les cas «nous sommes des partenaires, nous envisageons de continuer ces relations, et je ne pense pas arriver à la rupture du contrat entre Sonatrach et Naturgy».
A propos de la volonté de Naturgy de réviser à la baisse les prix, le responsable a indiqué que «la raison de la demande sont les difficultés de l'économie espagnole, la crise sanitaire, ainsi que le gaz américain qui gagne du terrain en Europe, ce qui a provoqué un excédent de l'offre, entraînant une baisse des prix».
Il a, dans ce sens, fait remarquer que les prix du gaz étaient arrivés à moins d'un dollar/m3, alors qu'ils étaient autour de 8 à 10 dollars/m3.
Le PDG du groupe Sonatrach a rappelé, en outre, que «les relations avec les sociétés espagnoles en termes de commercialisation de gaz dépassent les cinquante ans», notant que Naturgy est un partenaire de Sonatrach dans le Med-Gaz (Gazoduc reliant l'Algérie à l'Espagne) et que Sonatrach a pu racheter les parts de cette société espagnole dans le Med-Gaz, ce qui montre, «une volonté des deux parties de préserver leurs bonnes relations».
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Posté Le : 14/06/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zhor Hadjam
Source : www.elwatan.com