Algérie

En cas de baisse des prix pétroliers Trois ans de «bonus» pour l'Algérie



Les énormes réserves de devises engrangées par l'Algérie depuis la hausse vertigineuse des prix pétroliers sont assez confortables pour l'économie nationale.  En 2007, l'Algérie a engrangé un peu plus de 54 milliards de dollars de recettes pétrolières, alors que le volume des réserves de change s'est également épaissi. Une situation qui a fait dire, incidemment, au ministre chargé des privatisations, M. Abdelhamid Temmar, qu'en cas de recul du prix du baril de pétrole à moins de 60 dollars, l'Algérie ne devrait pas souffrir des effets de cette dépréciation. A Biskra, il a, notamment, souligné, dimanche, qu'en cas de recul du prix de baril au-dessous de la barre des 60 dollars, «le pays restera pendant 36 mois à l'abri des grandes répercussions négatives d'un pareil recul». Une affirmation qui aura le mérite de faire froncer les sourcils de quelques spécialistes selon lesquels les recettes pétrolières de l'Algérie durant ces trois dernières années permettent d'entrevoir un avenir beaucoup plus serein, en tout cas moins stressant que ces trois années de «vaches maigres». Les cours pétroliers, selon des experts, ont atteint la barre des 90 dollars pour un bon moment, alors que le seuil des 100 dollars serait, pour d'autres experts, un niveau tout à fait acceptable au vu de la situation financière mondiale, marquée par une inflation, de plus en plus importante. Aux Etats-Unis comme en Asie du Sud-Est et en Europe, le gonflement de la bulle financière spéculative a atteint un tel point de non-retour qu'il présage de toutes les crises financières. Cette bulle financière a déjà explosé en 1994, lors de la crise des bons du Trésor mexicain (les fameux Tesos Bonos) où des entreprises américaines avaient fait sortir du pays des milliards de dollars sous forme de bons du Trésor sur le sillage de la crise du peso argentin. Et, plus près de nous, la crise des subprimes donne un aperçu de l'insoutenable fragilité des marchés financiers. Mais, ce qui fait le malheur des uns, fait le bonheur des autres. L'adage est tout aussi vrai dans ce cas de figure où les prix pétroliers d'aujourd'hui, avec des seuils moyens de 90 dollars, équivalent à peine les 35-40 dollars des années 80. Une question d'inflation des prix et de capacité des marchés à absorber leurs propres contradictions. L'Algérie, parce que c'est un pays producteur, engrange à sa manière les contours positifs de cette configuration économique et financière des cinq prochaines années. Et, à moins d'une chute de la croissance mondiale, ce qui serait une absurdité au vu des énormes potentialités de la Chine et du retour en force des dragons asiatiques, avancer une période de 36 mois durant laquelle l'Algérie serait à l'abri des effets pervers de cette crise financière internationale, serait un peu présomptueux, précipité. Des crises financières à l'amplitude d'un séisme ont déjà bouleversé la carte financière des grandes places boursières. Toute la question est de savoir comment affronter une baisse drastique du cours du baril sans toucher aux grands équilibres macro-économiques?


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