Algérie

En campagne préélectorale



En campagne préélectorale
Pour présenter son programme électoral pour la prochaine législature, le parti islamiste a tenté un coup destiné à émerveiller aussi bien ses adhérents que ses concurrents. C'est au cours d'un meeting dans une salle du Palais des congrès de Tunis, plein comme un ?uf que le parti islamiste a présenté son programme. Ce n'est pas tant le contenu qui a retenu l'attention, mais plutôt la forme choisie pour le présenter. Une mise en scène digne des grandes manifestations a été concoctée pour ouvrir la tribune aux orateurs qui s'y sont succédé. Ils ont fait preuve de présence sur la tribune pour parler aux assistants en un langage accessible dans l'espoir de les convaincre du bon choix du programme exposé. Même le passage du témoin entre les divers orateurs était fait avec professionnalisme comme si les organisateurs du meeting avaient de longues années d'expérience en communication. De ce côté-là, la barre a été placée très haut. Voilà pour la forme. Côté programme, les dirigeants du parti islamiste se sont partagé les rôles. Politique et idéologie ont été confiées au président Rached Ghannouchi et au vice-président Abdelfattah Mourou. Celui-ci s'est évertué à mettre en relief les principales caractéristiques de l'Islam condamnant, au passage, le terrorisme considéré comme illicite par l'islam sunnite auquel s'attachent les Tunisiens. Quant au discours de Ghannouchi, il semblait destiné plus à ses détracteurs des autres partis politiques qu'aux adhérents de son parti. C'était un rappel d'un chapelet d'actions menées par Ennahdha pour éviter, au pays, l'explosion, voire la guerre civile. Son vocable préféré était "consensus". Le mot est revenu, à plusieurs reprises dans sa bouche pour affirmer le caractère "modéré" de son parti. De ce point de vue, il n'a pas été avare en louanges envers les autres en y associant la centrale syndicale. "Les Tunisiens font un peuple uni et ceux qui, l'an dernier, ont cherché à le diviser au plan religieux ont échoué" grâce, a-t-il dit, à la conjugaison des efforts de tous, comme le confirme l'adoption de la Constitution par 94% des voix. A propos du terrorisme, il a affirmé que son parti y voit un danger pour l'Etat dont la continuité est "à nos yeux, une priorité". Quant au programme du parti, il ne diffère en rien des ceux de tout parti politique engagé dans une campagne électorale. Il promet monts et merveilles. Politiquement, Ennahdha se propose d'édifier un Etat fort et démocratique qui respecte les libertés individuelles dans le cadre de la loi. Les forces armées et de sécurité bénéficieront d'un soutien inconditionnel et la justice sera indépendante. Volet économique, on promet l'assainissement du climat des investissements dans le cadre de la lutte contre le chômage et la pauvreté, la bonne gouvernance, l'orientation des investissements vers une production à haute valeur ajoutée et l'intégration de l'économie tunisienne dans l'économie régionale et mondiale. Le programme précise que l'inflation sera maintenue au taux de 4% alors que celui de la croissance sera de 6% durant les cinq prochaines années. Les experts du parti islamiste parlent, aussi, de la restructuration du secteur bancaire pour orienter les investissements vers la petite et moyenne entreprise qui constitue 80% du tissu industriel tunisien.




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