Algérie

En bref...



En bref...
- Les djemaâs sous la colonisationLa défaite de la Kabylie en 1857 et les négociations qui ont lieu entre le maréchal Randon et les tribus ont abouti au maintien des djemaâs. Les structures dirigeantes des villages kabyles n'ont pas été démantelées. Elles continuaient à fonctionner comme par le passé. Cet accord sera remis en cause au lendemain de l'insurrection de 1871.Les djemaâs seront dépouillées de leurs prérogatives et les villages perdront leur autonomie. Pour mieux encadrer les populations, la France coloniale procédera même à la création d'un posté rémunéré, l'«amine el oumana», qui sera en quelque sorte les yeux et les oreilles de la colonisation.«Son rôle doit se borner à renseigner l'autorité française, à transmettre ses ordres et à agir suivant ses instructions», peut-on lire dans le volumineux ouvrage Traditions et coutumes kabyles de Hanoteau et Letourneux. La réactivation des aârchs en 2001 et le fonctionnement actuellement à travers toute la Kabylie de plusieurs djemaâs, prouvent que le processus de neutralisation des structures ancestrales kabyles, mis en ?uvre notamment par les Turcs et les Français, n'a pas trop impacté l'organisation sociale de la Kabylie.- Jmaâ limane, le serment des assembléesLe serment le plus répandu dans les assemblées de village et lors des grandes décisions de la communauté est la formule «Jmaâ limane», que certains se sont vite empressés de rapprocher de l'expression polythéiste «par tous les dieux». En usage dans les réunions des djemaâs, qui sont ouvertes le plus souvent par des prières sur le prophète, cette formule ne saurait avoir aucun lien avec le polythéisme. Elle exprime plutôt un monothéisme pur et reflète l'importance de la foi parmi les montagnards kabyles.Limane, qui veut dire foi, est, en islam, constitué de six piliers obligatoires : la croyance en Dieu, ses anges, ses livres, ses prophètes, au jour du jugement dernier et au destin, qu'il soit favorable ou défavorable. Si l'on mécroit à l'un de ces piliers, la foi est dans ce cas invalide et l'on ne saurait mériter le nom de croyant. C'est pour cela que les Kabyles jurent par «Jmaâ limane», qui signifie tout simplement «par tous les piliers de la foi».


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