Algérie

En attente d'une décision politique sur le rachat à 51 ou à 100%: Le feuilleton Djezzy se poursuivra en 2012



Le très long feuilleton du rachat de Djezzy par l'Etat algérien dans le cadre de l'exercice du droit de préemption va connaître une rallonge en 2012.

L'année 2011 avait commencé avec le mandat donné par l'Etat algérien au cabinet Shearman and Sterling LLP France pour l'accompagner dans l'opération d'acquisition de Djezzy. On pensait, sur la foi de déclarations officielles, que Shearman and Sterling allait livrer en mai 2011 son estimation de la valeur de Djezzy. Le calendrier était trop optimiste. Pour procéder à une telle évaluation, le cabinet devait accéder à des informations d'entreprise ce qui ne s'est pas avéré facile. Orascom Telecom Holding, passée entre les mains de Vimplecom avec le rachat de Wind Telecom, entendait, comme toute entreprise, avoir des garanties de non-divulgation des informations fournies. C'est ce qu'on appelle la «clause de confidentialité». C'est une formalité classique dans une opération d'acquisition. L'échange d'information reste tributaire de la signature de cet accord de «Non diclosure agreement». Or, pour des raisons liées sans doute aux tensions existantes entre Orascom et le gouvernement algérien, cet accord de confidentialité n'a pas été encore conclu. Ce sera fait «probablement avant la fin de l'année» a déclaré jeudi, le ministre des Finances, Karim Djoudi dont le département à la charge -le mot est de mise- du dossier Djezzy. Certains experts notent que la clause de confidentialité ne retarde pas l'évaluation de l'entreprise Djezzy mais retarde l'entrée en négociation pour la cession.

UNE DECISION POLITIQUE, UN COUT FINANCIER

Cette négociation sur le fond de sujet -le coût de Djezzy- devrait donc commencer en 2012, si le calendrier esquissé par le ministre des Finances est respecté. «Pour ce qui concerne l'accord de confidentialité, les choses sont quasiment terminées. C'est un accord nécessaire pour l'ouverture de la data room qui fournit des informations sur les indicateurs de gestion d'OTA (Orascom telecom Algérie)», a indiqué Djoudi. Une fois cet accord conclu, les deux parties passeront à l'étape suivante, à savoir la signature d'un protocole d'intention (memorandum of understanding) qui définit les modalités et conditions convenues pour la vente d'OTA. «Une fois que nous aurions signé l'accord de confidentialité, nous allons pouvoir conclure un mémorandum of understanding qui présentera les modalités de vente de Djezzy et les conditions de mise en Å“uvre de cette opération». Reste la grande question: l'Etat algérien qui a montré qu'il était fermement décidé à exercer le droit de préemption introduit par la loi de finances complémentaire 2009, le fera-t-il par une prise de participation à 100% ou à 51%. A cette question, Karim Djoudi, n'a pas apporté de réponse. «Je n'ai rien dit dans ce sens» a-t-il répondu à une question sur le sujet. C'est sans doute la seule réponse possible.

L'option du rachat de Djezzy est une décision politique qui a un coût financier. L'option d'un rachat de 51% qui laisserait à Vimplecom le management d'OTA est un compromis qui permet aux autorités algériennes de respecter leur choix politique tout en redonnant à l'économie ses droits. Il est évident que l'arbitrage ne sera pas fait par Karim Djoudi. Ce sera sans doute à la présidence de trancher en 2012 entre 51 et 100%.




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