Algérie

En attendant sa mise en concession: De l'argent pour l‘extension du terminal à conteneurs



Alors que l'option de concession du port d'Oran a été retenue au cours de cette année par la tutelle, en l'occurrence la SGP Sogeports, la même enceinte portuaire bénéficiera, dans le cadre du présent quinquennat, d'une opération d'extension du terminal à conteneurs, un projet auquel ont été alloués 11 milliards de dinars.

 C'est ce qu'a appris hier l'APS auprès de la wilaya d'Oran, dont la source précise que l'extension s'effectuera sur une superficie de 54 hectares, répartie en deux phases, à savoir celle qui sera achevée en 2013 et concernant 23 ha, alors que la seconde, d'une surface de 31 ha, ne sera livrée qu'en 2017.

 A noter la réalisation d'un nouveau quai de 600 mètres de long, édifié sur 24 hectares de terre qui seront conquis sur la mer. Le nouveau quai sera équipé de deux grues géantes pour conteneurs d'une capacité de 30 boîtes par heure chacune. selon l'étude réalisée en 2005. Une fois achevé, le terminal, qui sera doté de plusieurs autres infrastructures, dont un nouveau quai, pourra accueillir annuellement 1 million de conteneurs.

 Rappelons que l'actuel terminal, érigé sur une superficie de 12 ha et 750 mètres linéaires, est doté d'une capacité d'accueil de 4.600 conteneurs et dispose de cinq postes d'accostage. Concernant le projet de partenariat en concession annoncé en décembre 2009 par Fayçal Khelil, le président du directoire de la société de gestion et des participations des ports (Sgp-Sogeports), un projet qui engobe également le management, à l'instar des ports d'Alger, de Djendjen et de Béjaia, est inscrit au programme du ministère des Transports ainsi que de la Sgp-Sogeports et que cette opération ne sera « ni une privatisation ni une cession de cette infrastructure portuaire, mais plutôt une concession sous forme de partenariat en respect pour les nouvelles règles régissant les investissements directs étrangers dans le cadre de la Loi de finances complémentaire 2009, en vertu desquelles la participation de la partie algérienne doit être majoritaire dans la société mixte qui sera réalisée entre l'entreprise du port d'Oran et ses futurs partenaires dans ce projet ».

 M. Khelil avait alors précisé que « le profil de tout candidat à ce partenariat, ainsi que les conditions qu'il devra réunir dans la formulation de son offre, seront traités et il appartiendra au Conseil des participations de l'Etat (CPE) de décider du projet de partenariat le plus conforme aux objectifs fixés par la partie publique algérienne ».

 La concrétisation de ce projet sera la troisième du genre après les deux accords de concession qui avaient été signés en novembre 2008 entre chacune des deux entreprises portuaires d'Alger et de Djendjen et le groupe émirati DP World, après des négociations entamées en 2005. Ces deux accords de partenariat ont permis au groupe DP World de bénéficier d'un contrat de management des deux sociétés concessionnaires créées au niveau des deux ports, et ce pour une durée de 30 ans, avec un engagement d'investir dans un premier temps un montant de plus de 100 millions d'euros sur les cinq premières années. Dans le même contexte, l'Entreprise portuaire de Béjaia avait été la première à réaliser un partenariat de terminal à conteneurs, dont le management a été confié à une société spécialisée de Singapour (Portek) dans le cadre d'une concession accordée par le ministère des Transports pour une durée de 20 ans.

 Depuis l'annonce de ce partenariat, des spécialistes en gestion de terminaux à conteneurs ont affiché leur intérêt pour le port d'Oran et notamment les Espagnols qui ont multiplié les propositions de partenariat. Les Ibériques ont été les plus concrets en proposant, dans le cadre de la réalisation du futur terminal à conteneurs, une formation en Espagne au profit du personnel du port d'Oran, leur objectif étant de prendre part à la première phase d'extension de l'enceinte portuaire qui devra être livrée avant 2013. Les représentants du terminal à conteneurs du port de Barcelone, premier partenaire commercial de l'EPO, se sont déclarés lundi « disposés » à contribuer pour hisser le port d'Oran à un niveau international dans le cadre d'un partenariat durable. Les Espagnols semblent désormais presser de conclure un accord durable avec l'EPO. Sachant que la concurrence sera rude, ils tiennent énormément à développer des relations avec Oran pour le projet d'extension du port.

 Plusieurs responsables locaux avaient mis en évidence, à maintes reprises, que l'intérêt d'un partenariat durable avec les Espagnols demeure dans le développement d'une autoroute maritime entre les deux rives de la Méditerranée. « Il serait intéressant de développer ce qu'on appelle maintenant, et ce qui est à la mode, des autoroutes de mer avec l'Espagne. C'est ça notre ambition avec les Espagnols : c'est de créer ces fameuses autoroutes de mer de manière à avoir justement des conséquences sur le trafic. Notre objectif n'est pas seulement l'importation, mais c'est surtout le développement de l'exportation à court et moyen terme de manière à équilibrer entre les deux flux», avait indiqué à l'époque le DG du port d'Oran.

 Concernant la situation des échanges avec l'Espagne, le DG du port d'Oran avait précisé que les échanges avec l'Espagne sont au top niveau et, durant les cinq dernières années, ils ont été en évolution croissante. Pour le trafic global qui transite par Oran, il est de l'ordre de 28% avec l'Espagne sur les 4,6 millions de tonnes qui transitent par le port d'Oran. Celui-ci travaille avec plusieurs ports espagnols comme Algesiras, Valence et Barcelone. Plus du tiers des échanges avec l'Espagne, soit 40%, se font avec le seul port de Barcelone, avait signalé le même responsable.




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