Il y a une semaine, l'équipe nationale de handball offrait un nouveau sacre au sport algérien. Un titre continental que la discipline attendait depuis 18 ans. Il faut dire qu'au niveau des sports collectifs, l'Algérie n'a pas vraiment brillé ces dernières années. Cette consécration est venue nous rappeler qu'il n'y avait pas que le football qui pouvait faire chavirer les c?urs et faire vivre des sensations fortes. Elle est venue nous rappeler aussi qu'il n'y avait pas de sports mineurs ni moins attrayant quand c'est le drapeau national qui est hissé haut et que «Qassaman» est entonné fort. Une politique de deux poids deux mesures que l'Etat doit revoir mettant les disciplines qui brillent sur le même piédestal. Il est clair qu'aujourd'hui, le sport roi bénéficie d'un traitement particulier et de certaines «vertus» en dépit des mauvaisesperformances qui commencent à s'empiler au fil des saisons. La salle Harcha-Hassan a été le théâtre de la victoire du c?ur, celle d'hommes, joueurs et techniciens qui ont bravé et surmonté tous les obstacles pour redonner au sport national en général, et au handball en particulier, de nouvelles lettres de noblesse.Quelques mois à peine après la seconde qualification consécutive en Coupe du Monde de football, la petite balle algérienne a écrit une nouvelle page du sport national plongeant le peuple algérien dans la joie et l'allégresse. L'Algérie reprend sa place, celle d'un champion, qu'elle a décrochée à six reprises et qu'elle a quitté à cause de nombreux facteurs. Cependant, les immenses potentialités et la bravoure de ses enfants lui ont offert une nouvelle virée sur le toit de l'Afrique. Retrouver le lustre d'antan et celui d'une nation qui a toujours su relever les défis, tous les challenges, même dans les moments difficiles et sur fond de crise, et qui a toujours enfanté de grands champions. Une performance valorisé par Mohamed Tahmi, ministre de la Jeunesse et des Sports qui a tenu à rappeler que : «cette belle victoire signe le retour de la petite balle algérienne sur la scène africaine». Un retour oui, mais une résurrection qui doit être pérennisé en mettant certains moyens et surtout les personnes qu'il faut à la place qu'il faut afin d'assurer la continuité.La petite balle veut une plus grande attention«Ca fait 18 ans qu'on attend cette consécration. Nous avons gagné malgré une préparation perturbée. L'Algérien est connu, il joue avec le c?ur. On veut plus de considération pour le handball algérien», a lancé Hichem Kaâbache imité par son compère Rahim Abdelkader qui a, lui aussi, profité de l'occasion pour lancer un appel : «Personne n'attendait une victoire algérienne. Je suis extrêmement heureux, je ne peux même pas parler, je ne le réalise même pas. C'est une nouvelle génération de joueurs qui arrive, j'espère qu'elle va rester, il faut aider ce sport, il n'y a pas que le football. Vive le handball et vive l'Algérie». Dans les déclarations de notre sept national, quelque part, y a toujours eu un appel pour accorder à ce sport un peu plus de considération. Le handball et la sélection nationale viennent donc bousculer la hiérarchie des priorités et mettre les responsables du mouvement sportif du pays devant la réalité : le jeu à onze est en péril avec un potentiel gâché et mal géré. Celui à sept, bien que dans une passe transitoire, a fait une ascension aussi surprenante que sensationnelle.La petite reine se fait de la placeDans un mois, l'Algérie des sports aura un nouveau rendez-vous non moins important : le Grand Tour d'Algérie cycliste (GTAc). Dans ce royaume, la petite reine aussi se fait de plus en plus de place avec cet évènement qui n'est, ni plus ni moins, que la plus grande course en Afrique et dans le monde arabe. Les récentes performances de nos cyclistes à l'échelle continentale et arabe annoncent une montée en puissance de nos cyclistes. Relancé en 2011, le TAC devenuaujourd'hui le GTAC avec une lettre «G» qui reflète la dimension et la grandeur que ce rendez-vous, devenu incontournable, a pris. La relève des Benzine et Hamza commence à pointer le bout du nez. Le travail accompli par la Fédérationalgérienne de cyclisme (FAC), présidée par Rachid Fezouine, est en passe de porter ses fruits. La seconde place qu'occupe l'Algérie au classementcontinental du mois de janvier de l'Africa Tour, publié par l'Union cyclisteinternationale (UCI), en est une preuve formelle. L'équipe algérienne a préservé la seconde place du classement général avec un total de 209,01 points, derrière l'Erythrée, leader du classement avec 248,34 points et l'Afrique du Sud (179,01). A l'occasion de l'installation de la commission d'organisation du GTAC 2014, le 16 décembre dernier, M. Tahmi n'a pas manqué de souligner que : «Le Grand Tour d'Algérie-2014 aura une dimension internationale avec lepassage à 22 étapes, ce qui demande une organisation rigoureuse. Cette compétition sportive et touristique constitue pour l'Algérie un évènement prioritaire pour les pouvoirs publics». La petite reine semble avoir trouvé une oreille attentive pour sa pérennisation en attendant de se faire plus de place dans le calendrier des dates sportives à retenir.Pas de fumée sans footParmi les dates attendues, le 17 juin 2014. Celle du premier match de notre équipe nationale de football au Mondial brésilien. Du jeu à onze on ne pourra retenir que les récentes bonnes performances des Verts et leur brillante qualification en Coupe du Monde. Il a beau être le sport qui suscite toutel'attention de l'Etat, le sport le plus populaire en Algérie comme partout dans le monde, derrière les résultats trompe l'?il des Verts, se cache un championnat en constante recherche d'un professionnalisme décrété mais dont les bases restent fragiles. Au niveau de nos clubs, la représentativité à l'échelle continentale tourne souvent à la simple figuration. En outre, les clubs n'arrivent plus à produire de talents comme c'est le cas dans lesdisciplines précitées. De moins en moins de qualité, de moins en moins de résultats, mais des subventions continuent à pleuvoir pour venir plonger un peu plus le sport roi, qui fait jalouser les autres disciplines et qui palpe beaucoup trop d'argent, dans une dépendance et une machine à billets qui le paralyse au lieu de l'aider à construire son empire comme ça se passe ailleurs. Le constat actuel devrait interpeller les responsables du sport algérien. L'équité de l'intérêt et de soutien s'impose comme une solution sage pour permettre la progression de toutes les disciplines. Ce sont les performances et la représentation à l'échelle africaine et universelle qui doivent dicter les priorités.M. T.
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Posté Le : 01/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Moahmed Touileb
Source : www.latribune-online.com