Algérie

En attendant les moyens financiers


En attendant les moyens financiers
Le public pense qu'hormis l'organisation de manifestations circonstancielles et sporadiques, la projection de films, ces dernières années, se fait de manière parcimonieuse, quand ces lieux mythiques ne sont pas simplement détournés de leur vocation. « Les salles sont souvent fermées et, lorsqu'elles sont ouvertes, on nous propose des ?uvres qui n'intéressent aucunement le grand public, parce que les ?uvres filmiques projetées sont médiocres », affirme un groupe d'étudiants rencontrés à la salle El Hilal. Un avis partagé par beaucoup d'adeptes du septième art. Les collectivités locales qui gèrent certaines salles ne partagent pas ce point de vue et soulignent, contrairement à ce qui se dit ici et là, les efforts qu'elles ne cessent de fournir pour faire de ces espaces plus qu'un espace culturel, une fenêtre ouverte sur le monde et une rampe de lancement pour le débat d'idées. L'Assemblée populaire communale d'Alger-Centre, à travers sa cellule de communication, soutient mordicus que les salles qui dépendent d'elle sont opérationnelles à longueur d'année, où sont projetés des sketchs pour enfants, des films universels ou qui traitent de notre histoire, surtout à l'approche des dates anniversaires du déclenchement de la révolution algérienne et de l'indépendance. Nacer Eddine Zenasni, P/APC de Sidi M'hamed, affirme, lui aussi, que sur les deux salles que gère sa collectivité, Sierra Maestra et l'Afrique en l'occurrence, une seule seulement (La salle l'Afrique) n'est pas fonctionnelle en raison d'un problème technique. L'édile communal explique que le responsable de ladite salle est nommé par intérim parce qu'il est au même temps directeur du centre culturel Azzedine- Medjoubi que gère une autre Epic. « C'est pour cette raison qu'au début de l'actuel mandat, nous avons voulu mettre en place une seule Epic pour la gestion de la salle et du centre culturel en question. Ce n'est pas encore fait, mais nous comptons le faire incessamment », explique le maire qui relève en outre le manque flagrant de moyens financiers qui freine considérablement le fonctionnement de ces deux salles. Le même responsable reconnaît également l'absence de compétence en matière de gestion de ce genre d'espace. « Nous faisons fonctionner la salle Sierra Maestra avec les moyens du bord. Aussi souhaitons-nous une aide de la part du ministère de la Culture pour une meilleure gestion », fait-il savoir. M. Zenasni soulève aussi la question relative au matériel dont disposent les deux salles.La cinémathèque, une relance effectiveLa cinémathèque propose aux cinéphiles, depuis sa réouverture, un programme aussi riche que varié. Son directeur, Lyes Semiane, affirme qu'elle a mis en place un programme régulier réparti à travers l'ensemble de son réseau. « Les dix-huit salles du répertoire de la cinémathèque, dont neuf fonctionnelles, reçoivent un programme au temps opportun. La réouverture des salles, trois en tout, à savoir celle de Batna, Annaba et Constantine, était prévue pour le mois écoulé, ce qui permettra aux cinéphiles de pouvoir renouer avec le septième art. Il précise que la réouverture de ces salles était prévue pour le premier du même mois de novembre mais les difficultés rencontrées par certains entrepreneurs chargées de leur réhabilitation sont à l'origine de ce retard. « Les entrepreneurs qui se sont chargées de la restauration des salles en question se sont engagés par écrit pour l'achèvement des travaux bâtiments au plus tard le 20 octobre dernier ». Le premier responsable de la cinémathèque ajoute que celle-ci, à travers son réseau de salles réparties sur le territoire national, a mis en ?uvre, dans le cadre de la célébration du cinquante-neuvième anniversaire du déclenchement de la guerre de libération, une grille consacrée exclusivement aux festivités commémoratives de cette date symbolique qui a changé le cours de l'histoire. M. Semiane précise, par ailleurs, que la capitale a fait exception pour la simple raison qu'il y a eu, depuis le 16 novembre passé, les journées internationales du cinéma d'Alger organisées en collaboration avec le ministère de la Culture et l'association « A nous les écrans ». Cette manifestation, qui s'est déroulée du 16 au 20 du mois en cours à la cinémathèque d'Alger a drainé la foule des grands jours. Le directeur de la même institution indique, par ailleurs, qu'« on devait continuer avec l'organisation des journées du film européen. Nous n'avons pas obtenu la programmation cinématographique en temps voulu, comme c'était convenu avec notre partenaire Cirta film, à savoir le 31 octobre passé ». Cette manifestation a été annulée pour des raisons de timing et de confection du programme destiné aux salles du répertoire de la cinémathèque. Il existe, pour rappel, quelque 385 salles de cinéma sur le territoire national, dont 296 appartiennent aux assemblées populaires communales, soit 77% du parc national. Le ministère de la Culture en possède 63, soit un taux de 16,30%. Le secteur privé, lui en possède 24, soit 6,70%. Sur les 385 salles, soixante-quinze seulement sont fonctionnelles. En pourcentage, 22% uniquement du parc cinématographique national fonctionne, tandis que la majorité des salles, soit un taux de 77% du parc, sont fermées pour diverses raisons. 75 salles sont ouvertes mais ne sont pas exploitées convenablement, d'où la décision du ministère en question de les récupérer. Certaines salles de cinéma sont tout simplement détournées de leur vocation première et sont devenues des salles de fêtes ou des restaurants, affirme une source proche du ministère de tutelle, qui précise que cette situation constitue une violation de la réglementation culturelle et fiscale.


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