Algérie

En attendant le poulet congelé



Au cinquième jour du Ramadhan, la viande à Constantine est toujours inabordable pour les bourses modestes qui, au vu des prix qui sont encore élevés, se rendent encore une fois compte que les promesses sont restées des promesses. Ainsi, dans les principaux marchés de la ville, hier, aussi bien les viandes rouges que les blanches affichaient des prix inaccessibles. C'est donc vers « Souika », quartier populaire, que les clients aux revenus assez faibles, se dirigent. Mais là aussi c'est le coup de massue : le veau était proposé à 600 DA, le kg, alors que le mouton caracolait à 800 et 900 DA le kg, pour les morceaux de premier choix. Le poulet, pour ce qui le concerne et malgré sa réputation d'être la viande des familles humbles, se voyait pousser des ailes et était cédé, à pas moins de 300 DA le kg.

 Aux grands marchés de Boumezzou (place de la Brèche) et des frères Bettou (dans l'ancien quartier de Saint Jean), les prix des viandes rouges autant que blanches (poulet et dinde), sont pratiquement intouchables. Et, pour une fois et contrairement à la tradition bien ancrée maintenant, que le marché de Saint Jean, quartier résidentiel oblige, qui a de tout temps affiché des prix plus chers de quelques dizaines de dinars, par rapport à celui de Boumezzou (situé au centre-ville et drainant une clientèle relativement plus populaire), les prix des produits en question étaient alignés. Ainsi le veau avec os se vendait à 700 DA le kg et plus, alors que le poulet était cédé à 340 DA le kg. Et ce qu'il y a lieu de remarquer, c'est qu'au cinquième jour du mois de carême, « il n'y a pas trace du fameux poulet congelé, tant promis pour «inonder » les marchés et agir dans le sens d'une baisse de son prix», dira une vieille femme. Celle-ci, qui était visiblement venue pour en acheter, mais qui repartait complètement déçue de ne point en avoir trouvé au marché. Cependant l'information faisant état de l'arrivée, tout dernièrement, de la viande congelée d'Inde, se colportait de bouche à oreille. En effet, quelques bouchers à Souika, la vendait depuis seulement avant-hier et à au prix de 520 DA le kg, soit beaucoup plus cher que les 400 DA le kg, annoncés. Malgré cela, il y avait du monde et certains annonçaient «tenter l'expérience » de cette viande venue de si loin, tout en pestant sur le prix «toujours assez cher pour le citoyen moyen».




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