Algérie

En attendant le mutant...


Pour peu que les chiffres officiels communiqués chaque jour par le ministre de la Santé soient exhaustifs, la tendance des contaminations au coronavirus affiche une décrue significative. Il n'en demeure pas moins que la proportion des décès en relation avec le nombre des hospitalisés reste importante comparativement aux situations prévalant dans le reste du monde.Une réalité qui prouve le manque de moyens indispensables pour une prise en charge efficace de nos malades. La compétence avérée de nos médecins et leur abnégation ne peuvent suppléer à toutes les carences ancrées dans nos hôpitaux. Le ministère de tutelle et qui porte pompeusement l'autre mission de la Réforme hospitalière n'a apporté aucun changement aussi bien dans les structures que dans la gestion des ressources humaines.
Le constat est connu de tous et depuis des décennies sans pour autant oser franchir le pas et concrétiser les attentes autant des professionnels de la santé que, bien sûr, des malades. Les vagues successives des contaminations ont fort bien démontré la fragilité de nos structures de soins à prendre en charge le flux incessant de malades.
Le gel de l'activité des autres services hospitaliers n'a pas pu garantir, comme attendu, une place aux seuls contaminés par le coronavirus. Beaucoup de ces citoyens ont été renvoyés chez eux avec tous les risques qu'ils font encourir à leurs proches en raison de la promiscuité, très répandue dans le foyer des Algériens. A ce manque d'espace s'ajoutent les indispensables moyens médicaux d'urgence vitale.
Le cas de l'oxygène a défrayé la chronique cet été. Seule la mobilisation citoyenne, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, a pu sauver des vies en mobilisant des moyens nécessaires pour le bon fonctionnement des structures de soins. Aujourd'hui qu'on est au creux de la vague de cette pandémie, nos responsables seront-ils prêts à affronter une autre déferlante dont les scientifiques n'écartent pas la survenue avant l'hiver prochain.
Pour l'heure, tous les efforts se concentrent sur la réussite de la campagne de vaccination. Il s'agit de la seule arme disponible en ces temps de crise capable de lutter contre le virus tout en espérant l'éradiquer en atteignant une immunité collective. A présent que le vaccin est disponible en quantité appréciable, il y a lieu de s'attaquer à des mentalités encore prisonnières d'un fatalisme rigoriste.
Elles sont pour beaucoup dans le déni de la vaccination. Un travail de sensibilisation doit mobiliser toutes les énergies sans minimiser le rôle des mosquées qui représentent un lieu d'écoute privilégié pour certaines franges de la société. L'allégement des mesures de prévention prises récemment par les pouvoirs publics, particulièrement la réouverture des espaces publics d'attraction, de pratique de sport et autres bibliothèques, associé à la décrue des cas de contamination quotidiens risquent fort d'encourager les citoyens à la baisse de vigilance dans le respect des gestes barrières. En l'absence d'une nouvelle stratégie de lutte contre la maladie mobilisant des moyens à la hauteur de la menace de la nouvelle vague et son variant Mu supplantant tous les vaccins disponibles, il n'est pas aisé de se sentir en dehors de tout danger.
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