Algérie - Revue de Presse

En attendant le 1er septembre



Le gouvernement a décidé, samedi, au moins d’alléger la charge douanière et fiscale qui alourdit les prix de certaines denrées comme l’huile de table et le sucre, avec cette précision qu’une telle mesure déjà qualifiée d’exceptionnelle, sera temporaire. C’est-à-dire qu’elle n’est valable que jusqu’au 31 août prochain. Huit mois exactement. Et après, dira-t-on, puisque jusque-là, les prévisions des spécialistes se sont avérées fondées, que d’ici cette date, les cours internationaux ne risquent pas de baisser. Ou encore que la tendance à la hausse enregistrée depuis maintenant des années ne fléchira pas.
Il fallait effectivement faire face à l’urgence, encore qu’une telle situation était largement prévue et il s’est trouvé même des voix pour y mettre garde. Une voix parmi tant d’autres ne recommandait rien d’autre que la défiscalisation de ces produits, ce qui a été fait avec des mois, sinon quelques années de retard. Mais même si cela avait été fait dans des délais rapprochés, cela aurait-il suffi, sachant que l’économie mondiale allait connaître un très profond bouleversement avec le recours de plus en plus grand au biocarburant ' La substitution aux carburants traditionnels n’allait pas se produire du jour au lendemain et il en est de même des énergies renouvelables, mais cela – le rapport de l’ONU en la matière aidant – constitue un signal fort. Aux Etats pétroliers pour se préparer à une concurrence de taille, le biocarburant issu du travail de la terre, une ressource inépuisable et qui protège l’environnement. Et à tous les autres pour prendre en compte une donnée tout aussi nouvelle, elle-même découlant de ce qui précède, qui est le rétrécissement des superficies agricoles consacrée aux produits alimentaires. Il y en aura moins sur le marché et ils doivent faire avec et par conséquent trouver d’autres moyens pour assurer la couverture des besoins alimentaires.
Qu’en est-il de l’Algérie et plus précisément comment se porteront les prix de ces produits dès le 1er septembre ' Les spécialistes parlent de structure des prix et, dans le cas présent, que sera la part des taxes douanières et fiscales ' Y aura-t-il rétablissement des taxes qui viennent d’être suspendues, ou bien alors ce délai de huit mois sera-t-il suffisant pour envisager et appliquer une autre politique, justement pour éviter une autre vague de mécontentement et préserver le pays de nouveaux incidents qui marqueraient alors ce qu’on appelle communément la rentrée sociale '
Le signal est en effet suffisamment fort pour ne pas être traduit en mesures pratiques et obliger l’Etat à aller chercher ailleurs les ressources qui pourvoient à son fonctionnement. C’est à lui de rechercher et de puiser dans de nouveaux gisements fiscaux, pour reprendre le langage des spécialistes, afin d’assurer la solidarité nationale et la paix sociale.
Tout en assurant les différents équilibres sans s’en prendre aux habitudes alimentaires des Algériens. Cela n’a pas été fait et c’est tant mieux, car la crise nécessite des remèdes autrement plus efficaces que les discours. Le gouvernement a du pain sur la planche, car septembre c’est juste après l’été. C’est pour très bientôt.


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