Algérie

En attendant la tenue du conseil syndical la semaine prochaine : Les travailleurs de la Radio menacent



Les employés de la Radio mettent la pression sur la direction générale de l'ENRS afin de la pousser à honorer ses engagements relatifs à la révision des salaires. Grogne à l'Entreprise nationale de la radiodiffusion sonore (ENRS) ! Les journalistes et les travailleurs de l'entreprise ne veulent plus patienter. Ils exigent une revalorisation, dans l'immédiat, de leurs salaires jugés « misérables ». « Les travailleurs de l'APS et ceux de l'ENTV ont obtenu des augmentations conséquentes. Mais les employés de la radio sont ignorés. Pourtant, nous faisons tous partie du secteur public. Pourquoi alors cette ségrégation ' », lance un membre du syndicat de l'entreprise qui a requis l'anonymat. Devant cette situation, les travailleurs de la Radio nationale semblent vouloir prendre leur destin en main. Ils veulent mettre la pression sur la direction générale de l'entreprise afin d'honorer ses engagements relatifs à la révision des salaires. A cet effet, une assemblée générale des employés des différentes chaînes a été organisée, hier, au siège la radio. « L'unique point inscrit à l'ordre du jour de cette AG est l'augmentation des salaires. Les travailleurs ont proposé plusieurs actions, dont le recours à la grève et la fixation d'un délai à la direction pour revoir la grille des salaires », souligne encore notre source. Toutefois, aucune décision n'est prise à l'issue de cette réunion. « Le conseil syndical tiendra, au courant de la semaine prochaine, une réunion extraordinaire pour arrêter les actions à mener. Nous ne reculerons pas », indique encore le syndicaliste. A l'origine de cette protestation, expliquent des journalistes de la Radio que nous avons contactés, « le recours exagéré de la direction de l'entreprise à des promesses qui ne se concrétisent jamais ».Selon eux, la direction a signé avec le syndicat de l'entreprise un PV dans lequel elle s'engage à résoudre définitivement la question des salaires. « C'était en mars dernier. Quatre mois après, rien n'a été décidé », déplorent nos interlocuteurs. Ces derniers relèvent également les inégalités en matière de rémunération. « Le salaire moyen à la radio ne dépasse pas les 30 000 DA (pour un journaliste qui a 6 à 7 ans d'exercice). Il y a aussi des chefs de rubrique qui exerce le métier depuis 20 ans et dont les salaires ne dépassent pas les 50 000 DA. En revanche, des directeurs ont droit à des primes trimestrielles et annuelles. N'est-ce pas là une aberration ' », s'interrogent également certains journalistes de la Radio nationale. Khelladi : « J'espère résoudre la question avant la fin de l'année »Contacté, le directeur général de la Radio nationale, Toufik Khelladi, affirme « être le premier à demander la révision des salaires ». « C'est un problème que j'ai moi-même soulevé. Sa résolution nécessite, toutefois, un assainissement global de la Radio nationale. Il n'y a pas uniquement les chaînes nationales. Il faut compter également les 46 stations locales. Donc le problème concerne des milliers de travailleurs », déclare-t-il. Le premier responsable de la Radio nationale rappelle, dans ce sens, la réunion tenue en mars dernier avec le syndicat et le contenu de l'accord signé. « En concertation avec le conseil syndical, nous avons fixé trois objectifs : le premier porte sur la contribution à la résolution de la question des salaires. Le second concerne la révision de la nomenclature des postes de travail à la Radio pour l'adapter à la numérisation. En dernier, nous nous sommes entendus sur la résolution du problème des cachetiers », précise-t-il.Et d'ajouter : « J'ai un grand espoir d'aboutir à une solution sur la question des salaires avant la fin de l'année. » Au sujet de la comparaison faite avec les rémunérations à l'APS, Toufik Khelladi s'explique. « J'étais dans la commission chargée de la question des salaires à l'APS. La revalorisation des salaires est intervenue après quatre ans de préparation », soutient-il. Pour rappel, la revendication salariale des travailleurs de la Radio ne date pas d'aujourd'hui. Au temps de l'ancien DG, Azeddine Mihoubi, plusieurs demandes ont été introduites. Des journalistes de Radio El Bahdja ont même organisé des grèves pour obtenir quelques dinars de plus. En vain. Il faut dire également que sur le plan financier, la Radio reste à la traîne. Les subventions de l'Etat ne viennent qu'au compte-gouttes. En revanche, l'ENTV, principal instrument de propagande du pouvoir, reçoit annuellement le double des subventions accordées à la Radio qui compte plus d'une cinquantaine de chaînes, dont certaines produisent des programmes de qualité.


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