Algérie

En attendant l'informatisation du service: Pénurie d'imprimés d'extrait de naissance à l'état civil



Les imprimés de l'extrait de naissance n°13 se font rares dans de nombreux secteurs urbains de la commune d'Oran, a-t-on constaté en fin de semaine dernière. Le rush quotidien de centaines de citoyens sur les services de l'état civil de la mairie à cause de l'approche de la rentrée sociale a épuisé les stocks de plusieurs secteurs urbains de la ville notamment à El Makkari (ex-St Eugène), Haï El Badr (ex-Eckmühl) et El Mokrani.

Des centaines de demandeurs de l'acte de naissance n°13, document incontournable pour tous les dossiers administratifs, se trouvent ainsi dans la tourmente. Nombreux ont été contraints de se rendre dans plusieurs secteurs urbains pour retirer ce document.

Le plus préoccupant est que cette pénurie des imprimés de l'extrait de naissance semble s'installer dans la durée, ce qui peut provoquer, avec la forte demande dans cette période de l'année, un épuisement des stocks de tous les services de l'état civil de la mairie. «Les services de l'état civil sont débordés depuis un mois par le flux quotidien des demandeurs de documents administratifs. Les stocks des imprimés de l'extrait de naissance n°13 commencent à s'épuiser dans plusieurs secteurs urbains. Nous avons été forcés de recourir aux réserves des autres secteurs pour maintenir opérationnels tous les services de l'état civil de la mairie. Cette pénurie est en fait causée par des problèmes dans l'approvisionnement au niveau de la wilaya», confient des sources autorisées à la mairie d'Oran.

Un responsable de la mairie, qui a requis l'anonymat, renvoie toute la responsabilité sur les services de la wilaya, lesquels, d'après lui, donnent des quotas en dessous des besoins réels de la plus grande commune du pays. «Le problème n'est pas spécifique à Oran, mais concerne toutes les grandes villes du pays. La rupture dans l'approvisionnement des services de l'état civil est provoquée par une panne technique dans la seule imprimerie chargée de l'impression de ces imprimés au niveau national», précisent les mêmes sources. Ces problèmes d'approvisionnement ont été aggravés par la forte demande sur ce document nécessaire pour les réinscriptions des élèves et des jeunes étudiants ainsi que pour l'inscription des nouveaux bacheliers. Ce document est aussi une pièce indispensable pour les demandeurs d'emploi et les candidats aux concours de recrutement.

Dans les secteurs urbains concernés par cette pénurie, les arguments des préposés aux guichets n'arrivent aucunement à apaiser les esprits des citoyens. «Les responsables de l'état civil auraient pu prendre leurs dispositions», lance, en colère, ce citoyen. Et d'enchaîner : «c'est toujours le pauvre citoyen qui est pénalisé par ces pénurie récurrentes».

Mais la véritable origine de ce problème est à rechercher dans l'échec de l'informatisation de l'état civil de la commune d'Oran. On se souvient de la publicité faite autour de cette opération qui a fait couler beaucoup d'encre. L'opération avait même commencé, mais n'avait pas fait long feu. Apparemment, beaucoup d'enjeux étaient… en jeu, plusieurs «forces» ont fini par s'annihiler mutuellement et personne, finalement, n'a pu obtenir le marché. Depuis, les choses ne se sont pas améliorées d'un iota à l'état civil, au contraire. Et dire qu'avec l'informatisation, les agents n'auront plus à remplir les imprimés à la main et n'auront même plus besoin d'imprimés. Il suffit d'un logiciel et d'une bonne imprimante, et le tour est joué. Il faut dire que dans certaines wilayas… ça existe !

 Mais, en attendant la disponibilité de ce document, les citoyens prennent leur mal en patience. Outre cette pénurie des imprimés de l'extrait de naissance n°13, de nombreux citoyens se plaignent des tracasseries bureaucratiques pour le retrait de l'extrait d'acte de naissance n° 12 S, une pièce maîtresse dans le nouveau dossier du passeport biométrique. En dépit des promesses des responsables de la commune, certains demandeurs attendent parfois plusieurs semaines avant d'obtenir ce «fameux» document. Certains demandeurs pressés payent parfois jusqu'à 2.000 dinars à des «intermédiaires» pour retirer ce document. La tension sur le service de l'état civil de la mairie d'Oran a en fait encouragé de nombreux individus à s'autoproclamés «entremetteurs» pour profiter de la détresse des citoyens. Ce réseau s'appuierait sur des relais qui ont leurs entrées dans les rouages de l'administration. Ces «intermédiaires», qui s'installent aux abords du siège de l'état civil, profitent de complicité à l'intérieur des services. Il suffit de faire la demande de n'importe quel document pour voir ces «entremetteurs» à l'Å“uvre. Ils peuvent se faire établir n'importe quel papier en deux temps trois mouvements.




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