Décidément, toutes les initiatives lancées ces derniers temps pour juguler la flambée des prix des viandes blanches se heurtent à la dure réalité d'un marché qui semble échapper à tout contrôle.Le prix du poulet a atteint, hier, à l'Est du pays les 560 dinars le kilo, alors que dans les régions de l'Ouest, il a largement dépassé cette barre. Les abats de volailles ont atteint les 1400 dinars/kg et les escalopes plus de 1000 dinars/kg. Dans les marchés, les clients sont tout simplement horrifiés par cette hausse. Inconcevable que le poulet soit vendu à ce prix, s'insurge-t-on. Quant aux explications avancées pour justifier cette augmentation, les deux maîtres mots sont la cherté des aliments de volailles et la rareté de l'offre. D'après les professionnels du secteur, le marché des viandes blanches à l'Ouest du pays enregistre un grand déséquilibre entre une demande forte et une offre très faible, poussant les commerçants à venir s'approvisionner à l'Est du pays, et provoquer immanquablement une rareté dans cette région. En un mot, nous dira un commerçant, le poulet se fait rare, et son prix a suivi la logique, une hausse sans précédent.
A cela s'ajoute la pression de la demande en ces jours de célébration du Mawlid Ennabaoui, en rapport avec la préparation de plats garnis de viandes blanches, et rouges pour ceux qui ont plus de moyens. Les prix du poulet ont pris leur envol au mois d'août passé, et ils gardent la même tendance haussière pratiquement durant plus d'un mois. Face à cette situation qui a éreinté le pouvoir d'achat des citoyens, le ministère de l'Agriculture a annoncé, le 10 septembre dernier, l'ouverture de l'importation des viandes blanches congelées. Les importateurs de ce produit, publics et privés, avaient jusqu'au 20 septembre pour déposer leurs demandes, avec présentation d'un programme annuel d'importation. Ce qui montre que le recours à l'importation des viandes blanches congelées n'est pas limité, et que les autorités, conscientes des fluctuations permanentes des prix du poulet, avec des hausses de plus en plus fortes, sont décidées de combattre cette augmentation des prix en noyant le marché national avec le poulet congelé, dont le prix sera à coup sûr abordable, aux alentours de 300 dinars/kg, selon certaines indiscrétions. Mais, d'ici l'arrivée de cette viande blanche congelée, le poulet va encore voler plus haut.
La cherté des prix des aliments de volailles a contraint plusieurs petits éleveurs, qui garantissaient au marché un certain équilibre de la demande et l'offre, ont mis la clé sous le paillasson. Non seulement le prix des aliments de volailles est hors de portée des petits aviculteurs, mais le poussin s'est également envolé, avec des prix qui ont été multipliés par 10 (de 20 dinars, le poussin est passé à 200 dinars ces derniers temps).
En somme, rien ne permet aux petits aviculteurs de tenir la route. Chose qui a placé le marché entre quelques mains puissantes, qui imprègnent au marché leur diktat, selon certains avis. Et, on espère seulement que ce ne sont pas les mêmes qui vont se greffer à la liste des importateurs de viandes blanches congelées.
Les spéculateurs, cernés par une lutte sans merci lancée par les pouvoirs publics dans les domaines où ils trouvaient un terrain fertile, s'adaptent aux conditions en se cherchant de nouvelles débouchées juteuses et sous la couverture de la sacro-sainte règle de l'offre et la demande.
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Posté Le : 27/09/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Z
Source : www.lequotidien-oran.com