Algérie

En attendant, ils voguent par centaines



Je comprends à peine ce qu'il débite : «Ce virus a bon dos. Avant la pandémie, notre vie était déjà triste à en mourir... Pas de cinéma, pas de théâtre, plus de musique depuis que des fidèles opportunistes ont décidé de faire la prière du îcha dans les espaces réservés aux concerts. Pas de culture. Pas de sorties. Tu te fais arrêter si tu vas dans la nature avec ta fiancée. Il n'y a rien que le vide sidéral qui nous emporte vers la drogue, la folie ou l'extrémisme.»Il se tait, tire sur son mégot et me lance à vive voix : «Et après ça, tu trouves bizarre que je prenne la barque pour aller chez ceux qui ont décidé de ne pas mourir. De VIVRE !»
M. F.


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