Algérie

En attendant Genève-2



En attendant Genève-2
Le doute plane toujours sur la faisabilité de la conférence dite Genève-2 pour tenter de trouver une solution au conflit qui déchire la Syrie depuis maintenant trois années.La confusion existe même concernant les dates du déroulement de cette rencontre qui provoque une tension extrême avant même son déroulement. La conférence de paix devrait s'ouvrir le 24 janvier à Genève et non le 22 comme ressassé par les médias internationaux. Cependant au delà de la date c'est la réunion elle-même qui reste improbable tant la controverse demeure à son extrême.De nombreux experts et hommes politiques doutent fortement de sa tenue tenant compte de la situation en Syrie et la division dans le camp de l'opposition. La question de la représentation à la conférence Genève-2 est aujourd'hui l'élément principal dans les échanges entres les différents acteurs. Certains groupes d'opposants déclarent d'ores et déjà ne pas accepter les résultats induits par ladite Conférence. Quelque soit ses résultats. Une posture étonnantedans l'explosif contexte actuel. L'inconséquence de la nébuleuse formant les groupes de l'opposition semble faire écho au désordre actuel sur leterrain. Pour l'expert russe Semen Bagdasarov spécialiste de l'Asie Centrale et du Proche-Orient «l'opposition unie n'existe pas du tout en Syrie. La Coalition nationale des forces d'opposition et révolutionnaire est divisée même au niveau de ses dirigeants politiques. De plus, il n'existe derrière elle aucune force armée réelle sur le terrain. La Coalition s'appuyait à un moment donné sur l'ASL mais elle est déjà défaite». La Coalition a tenu sa dernière conférence les 6-7 janvier dans la ville d'Istanbul sans avoir réussi à élaborer une position commune, ni à fixer la liste des délégués qui devaient la représenter à Genève. Des tentatives d'unification de la représentation sont perceptibles.Mais les chances de succès restent incertaines. Aujourd'hui l'activité sur le terrain tend à ne pas échapper à une tendance : aller à Genève-2 avec le maximum d'atouts possibles. Pour les observateurs, les combats entre les groupes «modérés» et les combattants d'Al Qaïda qui font rage en ce moment dans le nord de la Syrie, son explicables par la tentative de créer, du moins en apparence, un nouveau paysage parmi l'opposition qui ferait consensus pour une délégation unifiée à Genève.Les contradictions sont cependant telles que la question du calendrier devrait se poser. A quelques jours de l'événement la possibilité du report de la conférence n'est pas à écarter. Les différentespostures sont tellement divergentes entre les acteurs du conflit qu'il faudrait davantage de temps pour arriver à un minimum de consensus rendant uneréunion possible. Aujourd'hui la représentation de l'opposition pose problème. Les groupes armés sur le terrain répondant aux multiples commanditaires et diverses influences refuse toujours de dialoguer avec le régime qu'ils combattent sur le terrain. Etonnante posture lorsque l'on sait que l'absence d'un acteur principal du conflit ne peut que condamner la Conférence avant même sa tenue.De là à accuser certaines partie de vouloir atomiser la conférence et faire perdurer le conflit il n'y a qu'un pas. Cette position de défiance tend àdécrédibiliser les groupes armés aux yeux de l'opinion mondiale et confirme les accusations de constituer des outils dans les mains de certaines puissances agissantes dans la région. Les principaux acteurs et médiateurs, c'est-à-dire la Russie et les Etats-Unis, insistent sur la tenue de la Conférence dans les délais fixés. La posture volontariste des deux puissances risque cependant de ne pas durer. Cette position changera en rapport avec les événements sur le terrain syrien et l'absence de position commune des différentes fractions de l'opposition.Il est aujourd'hui patent que les efforts diplomatiques pour faire cesser le bruit des armes semblent tourner en rond.Le conflit syrien dure depuis trois longues années. Une longévité qui ne fait que confirmer la nature distincte de cette guerre de celles vécues durant les bouleversements dans d'autres pays arabes.M. B.




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