La Tribune : A un confrère, vous avez déclaré que «le plafonnement des salaires est impératif pour sauver le professionnalisme», pour ajouter «sauf pour ceux qui veulent nager en eaux troubles». Or, l'affairisme est le n?ud gordien dans le manque de réussite dans la professionnalisation engagée depuis trois années et tant que les pouvoirs publics continueront à venir en secours au club, il n'est que peu probable de redresser la barre. Ne pensez-vous pas que ce sont les staffs dirigeants qui manquent d'imagination, de compétence dans la gestion. En somme de professionnalisme 'K. Madani : Premièrement il est utile de rappeler qu'il s'agit d'abord d'unévénement marquant dans la société algérienne. D'ores et déjà nous pouvons parler d'un événement majeur pour l'ensemble de la société algérienne en général et pour la Fédération algérienne de football en particulier. Ce projet est condamné à réussir au vu des énormes enjeux qui l'entourent ! Qu'entendons-nous par enjeux 'Ce projet (professionnalisation) n'est pas né d'une relation entre l'offre et la demande, il n'est pas né d'un besoin du marché national, ce ne sont pas les actionnaires ni les clubs qui l'ont décidé, ce ne sont donc pas des raisons économiques immédiates qui ont motivé cette décision. Ce projet a vu le jour suite à une décision politique, prise au plus haut niveau de l'Etat et s'inscritlargement dans le cadre de la mondialisation de l'économie. En effet le football obéit à des lois économiques. Ce passage forcé à la globalisation de notre économie présenté avec une finesse relative par le discours officiel est perçu différemment par les différents acteurs chargés de son application. Le discours officiel parle de renaissance...La renaissance qui marque tous les domaines de la vie nationale doit s'étendre au monde du sport. Le champ législatif censé régir le fonctionnement et limiter les contours de ce projet est resté quant à lui très évasif. Ce champ législatif prévoit, entre autres, « ... la prise en charge, par le gouvernement, d'une série de mesures durant les cinq prochaines années, la mise en ?uvre de l'ensemble des normes légales et réglementaires du sport, en vue de rationaliser l'organisation de ce secteur et d'y réhabiliter totalement les règles de morale et d'éthique qui doivent le régir».D'aucuns évoquent la situation de dénuement extrême des clubs lesquels terminent les saisons sur les genoux, endettés, dans l'impossibilité de se préparer pour la nouvelle compétition, d'être estés en justice au motif que le financement public n'est pas à la hauteur de leurs besoins. N'ont-ils pas pourtant le statut de société de société commerciale avant tout. Un statut qui, au-delà de l'aide obligatoire de l'Etat, les condamne à créer leurs propres ressources ' Enfin, ne croyez-vous pas que quelles que soient les projections faites pour asseoir méthodiquement et durablement le football professionnel, le génie des uns (les équipes dirigeantes) et le laxisme des autres (les pouvoirs publics) l'improvisation, l'anarchie ont encore de belles années à vivre malgré l'engagement pris d'y mettre un terme à partir de la saison prochaine 'Au niveau des clubs comme au niveau des équipes nationales, les mêmes règles et les mêmes causes s'appliquent et pour peu qu'on fasse une lecture de cetteréussite, on s'aperçoit facilement que la grande partie de ces pays où le football est quasiment une religion il existe un support de base qui est l'organisation économique libérale qui permet de dégager et de mobiliser des moyens de financement de plus en plus importants pour assurer le maintien de leur niveau de domination et de développement. Qui dit économie libérale comprend que le football (sport spectacle populaire) est adossé à un système économique fort qui obéit à des règles de concurrence et de compétition et qui dégage des sources de financement de plus en plus importantes, c'est le problème fondamental. Pour pousser la réflexion à l'extrême il recèle deux paramètres : paramètre économique, paramètre football pro. Exemple : en Tunisie les clubs pro sont organisés en société d'économie en partenariat avec les collectivités locales. Au Maroc, les clubs parmi les plus populaires disposent déjà depuislongtemps de leurs centres d'entraînement d'où leur indépendance infrastructurelle. Idem pour la Tunisie, l'Egypte. Pour revenir au problème des sources de financement, qui est à mon avis le problème fondamental, qui dit système économique libéral pense obligatoirement à la contrepartie qui est la concurrence. Il y est donc facile de mobiliser des moyens financiers, ce n'est pas le cas dans notre pays pour la simple et unique raison que nous vivons uneéconomie hybride pour ne pas dire encore dirigée et des conditions qui ne favorisent pas, par voie de conséquence, l'émergence de la concurrence, l'émulation. Une économie de ce type ne permet pas l'émergence de flux financiers importants. En même temps, le contexte organisationnel actuel ne permet pas de dégager un autofinancement à travers des recettes très insuffisantes à l'image de celles générées dans les stades. Les autres sources de financement que représenteraient les acteurs économiques, comme les opérateurs de téléphonie mobile, dont les apports restent malgré tout limités.
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Posté Le : 04/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A L
Source : www.latribune-online.com