Chances - Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, a estimé, lors d'un point de presse animé hier, que la qualification au Mondial 2014 était difficile, mais pas impossible.
A deux jours du grand rendez-vous contre le Bénin, prévu ce mardi au stade Mustapha- Tchaker de Blida (20h30), comptant pour la troisième journée du groupe 8 des éliminatoires de la Coupe du monde 2014, le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, avait, hier, rendez-vous avec la presse à la salle des médias du stade du 5-Juillet. Il faut dire que cette conférence de presse était attendue d'autant qu'il s'agissait d'abord de la première depuis l'échec de la CAN-2013 et ensuite du fait que Halilhodzic en avait assez sur le c'ur pour passer à l'offensive. Et ce fut le cas puisque le technicien bosnien, une fois n'est pas coutume, n'a pas hésité à déballer pas mal de choses et afficher son amertume par rapport à ce qui s'est passé récemment dans l'entourage de la sélection nationale. «Cessons l'hypocrisie», lancera Halilhodzic, avant d'enchaîner : «Depuis le mois de janvier, j'ai beaucoup travaillé et fait des analyses. J'avoue que j'ai trop protégé mes joueurs, mais désormais je n'accepte plus les comportements de certains. Il y a de la manipulation et c'est toujours la faute à l'entraîneur lorsque les choses vont mal. Après la CAN, j'ai eu une période de doute et j'ai été étonné du soutien de beaucoup de supporters d'où ce sentiment de ne pouvoir désavouer le peuple algérien». Puis de poursuivre : «quand je lis certains articles de presse, je trouve que c'est dégueulasse ce qu'on écrit. Même certains journalistes menacent les joueurs de les critiquer s'ils ne leur donnent pas d'informations», ose celui qui n'a pas eu souvent des relations idéales avec les gens de la presse. Sur le match contre le Bénin, Halilhodzic a déclaré qu'il s'attend à «un grand match en matière de générosité et de combativité, surtout après l'échec de la dernière CAN. Je m'attends à une réaction de la part de mes joueurs car il s'agit d'un examen de maturité. Il faut que la déception de la CAN fasse mal aux joueurs pour qu'ils puissent mieux réagir et retrouver ce gnac et cette grinta qui feront leur force. On a tendance à s'enfermer dans nos opinions au moment où les autres travaillent et progressent. Le Bénin est un sérieux test et il n'y a plus de petites équipes. D'ailleurs, cela me fait mal lorsque je me rappelle que quand nous préparions le match contre les Togolais, ces derniers jouaient au water-polo dans leur piscine !». Halilhodzic poursuit : «nous n'avons pas une grande équipe. Même la Côte d'Ivoire, que l'on dit que c'est une grande équipe, n'a rien gagné. Les grandes équipes sont celles qui gagnent des titres. Nous, nous n'avons pas d'Adebayor, ni de Drogba voire Sessegnon, mais notre force est collective. A la CAN, on s'est vu trop beaux, il est temps de tirer les leçons de cette participation et de retrouver notre humilité et générosité». Le patron des Verts veut offrir une victoire aux supporters algériens. «Dans la morosité ambiante du football algérien, je veux une victoire rassurante, avec de l'application, de l'acharnement et de la conviction. Je fais tout pour que cette équipe progresse et je me pose chaque jour la question : qu'est-ce qui lui manque pour être encore plus forte '», avant d'ajouter qu'«en cas d'échec, il ne faut pas chercher d'excuses». Halilhodzic aura ainsi tout dit avant d'affronter les Ecureuils du Bénin.
Le constat
«Je suis triste et inquiet pour le football algérien»
Le sélectionneur national a profité de ce passage pour s'exprimer sur l'élimination de l'équipe nationale des U20 de la CAN-2013 et surtout du Mondial de la catégorie qu'organisera la Turquie en juin prochain. «J'ai suivi attentivement la sortie de l'équipe des U20, et j'ai pu mesurer la désillusion du football algérien à travers cette élimination. Nous avons envoyé un message d'encouragement à la sélection des U20 avant son match contre le Ghana, mais la différence avec les autres équipes a été nette. Prenez l'Egypte, elle est tellement meilleure ; le Bénin, lui, ne méritait pas de perdre. Rappelez-vous des Olympiques et des U17 et posez-vous des questions. J'ai toujours en tête cette image de ces trois joueurs qui avaient quitté le banc lorsque l'équipe avait encaissé un but !». Pour Vahid, la solution réside dans le travail. «Le foot algérien a besoin de beaucoup de travail. Je ne suis pas pessimiste, mais réaliste et objectif sur les choses que je vois. Quand je dis qu'on n'est pas une grande équipe, parce que nous n'avons pas de joueurs qui disputent les matchs de la Champions League ou que le joueur algérien ne travaille pas assez, on me tombe dessus. Ah ! Parce que je suis étranger. Mais je suis tellement libre que je dis la vérité». Halilhodzic n'hésitera pas à avouer : «Je suis triste et inquiet pour le foot algérien. La responsabilité est partagée entre les dirigeants, les techniciens et les joueurs. Vous aurez d'autres colères et d'autres désillusions, et il est donc temps de réagir».
La réponse
«Il n'y a ni malaise ni rébellion au sein de l'équipe»
En réponse à certaines questions de journalistes, Halilhodzic a indiqué qu'il n'y avait «ni malaise ni rébellion au sein de l'équipe». Il dira : «Je ne comprends pas lorsque vous dites (vous les journalistes) que tel joueur veut jouer pour la sélection et qu'il en est fier, ensuite vous insinuez le contraire. Je peux vous assurer, qu'hier, les joueurs ont déclaré que l'ambiance était excellente au sein du groupe». Lors de ce point de presse, Halilhodzic parlera des joueurs, qui pour avoir changé de club, avaient la tête ailleurs, faisant allusion à Foued Kadir certainement lors de la dernière CAN-2013 et dont le transfert à l'Olympique de Marseille est sujet aujourd'hui à débat du côté de la Cannebière. Soucieux de la vie du groupe et de la gestion de certains joueurs, il expliquera pourquoi il a convoqué des éléments qui ne jouent pas. «Certains joueurs, je les ai convoqué pour autre chose. Il y a par contre des joueurs qui ne veulent pas rester sur le banc, alors j'évite des les convoquer. Voyez ce qui se passe dans le championnat algérien, plusieurs entraîneurs souffrent à cause des attitudes capricieuses de leurs joueurs. Mais soyez tranquilles, dans mon discours avec les joueurs je leur dis la vérité. Il y a un discours pour les journalistes, et il y a un autre pour le vestiaire et que vous ne connaissez pas. Prenez mercredi passé, on a eu une discussion musclée, car moi je me remets en cause». A la question de savoir si des joueurs comme Metref ou Matmour, qui ont refusé de venir ou de marquer une pause, seraient rappelés un jour, Halilhodzic restera évasif : «Il ne faut pas généraliser, chaque joueur est un cas. Maintenant, quand un joueur refuse de venir, quelle sera la réaction du reste du groupe à son encontre s'il est de nouveau convoqué '»
Le fait
«Avec Djabou et Brahimi, il y aura de la concurrence»
S'agissant des changements qu'il apportera à l'équipe lors du match contre le Bénin, le sélectionneur national paraît satisfait de la venue de nouveaux joueurs, en l'occurrence Saphir Taïder, Yacine Brahimi, Nabil Ghilas et Hamza Koudri. Avec cet apport, la concurrence sera rude, notamment par rapport à certains postes. «Avec le retour du petit Djabou et l'arrivée de Brahimi, un joueur comme Boudebouz aura une sérieuse concurrence. Ces joueurs vont certainement apporter un plus à l'équipe. Quand vous prenez un joueur comme Brahimi, c'est un élément qui peut ramener une touche technique et une solution en attaque. Sérieusement, j'attends beaucoup de ces nouveaux. Je pense également que notre jeu sera plus attractif, plus offensif, gagnera en volume et sera certainement plus efficace ce mardi». Par ailleurs, Halilhodzic a évoqué le cas de Hassan Yebda qu'il appelle régulièrement pour prendre de ses nouvelles et de s'interroger sur les blessures répétitives dont il souffre depuis un moment. Il parlera des exigences du football moderne et qu'aucune équipe ne peut être à l'abri d'un faux pas, comme ce fut le cas pour l'Espagne, il y a deux jours, face à la Finlande (1 à 1), en éliminatoires du Mondial 2014. Durant les dix-huit mois qu'il a passé à la tête des Verts, Halilhodzic en tire des choses positives. «Nous avons marqué 27 buts en 16 matchs, mais lors de la CAN nous avons vu nos faiblesses et nos limites. Je reste néanmoins optimiste car beaucoup de joueurs m'ont donné satisfaction et ce que j'ai vu à l'entraînement me réjouit. La construction d'une équipe, ce n'est pas seulement le terrain. En cinq jours de stage, on travaille bien, mais après chacun revient dans son club et je ne suis pas sûr que chaque joueur poursuive le travail comme je le conçois».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 24/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Salah Bey
Source : www.infosoir.com