Algérie

En 1984, El Gueddafi avait recruté 24 000 mercenaires de différentes nationalités



Il nous fait un parfait cours d’histoire de cette région avant de nous faire étalage de la situation qui prévaut en Libye. «Les révolutionnaires contrôlent tout l’Ouest. Sa population à majorité Berbère n’est pas partisane d’El Gueddafi, mais elle a peur parce qu’elle est mal vue par la communauté arabe omniprésente. Les familles berbères ont rejoint le Sahara, et au même moment El Gueddafi tente de rallier ce qui reste de la population en offrant à ses partisans une prime mensuelle de 500 DA en plus de la gratuité du carburant et promis 60 DA à chaque famille qui en fait de même. Aujourd’hui, Zaouia compte 10 000 révolutionnaires qui font une véritable guerre de quartiers avec les partisans d’El Gueddafi.» Il est convaincu qu’à Zaouia, rien ne manque. Il n’y a aucune pénurie. Les provisions alimentaires et pharmaceutiques existent en quantité suffisante, mais El Gueddafi a fermé les sources d’approvisionnement pour étouffer économiquement la ville et «la nettoyer» des révolutionnaires. «Les situations sanitaire et alimentaire sont catastrophiques et personne ne peut faire entrer les dons pour un bon bout de temps. (…) Il ne lui reste que Zaouia et Nalout qui lui échappent, puisque même les Touareg soutiennent les révolutionnaires, mais vivent dans des régions où il n’y a pas d’enjeux, c’est-à-dire le pétrole ou les richesses du pays. Personne ne cherche après eux. Installés dans des bâtiments, des snipers tuent toute personne soupçonnée d’avoir un lien avec les révolutionnaires, alors que les mercenaires organisent des chasses à l’homme pour les tuer. Samedi dernier, des snipers ont tué d’une balle à la tête un commandant d’une katiba, proche des révolutionnaires. Lundi, la population a été carrément privée du gaz,  alors que des explosifs ont été déposés dans l’usine de phosphate après qu’un commandant d’une des plus importantes katibas, proche d’El Gueddafi, a été tué par les révolutionnaires. Ce qui est certain, c’est que les armes et les munitions circulent en quantités très importantes», raconte Ahmed. Les mercenaires, dit-il, proviennent de tous les pays et sont chargés par El Gueddafi de la «sale besogne». «En 1984, ils étaient 24 000. Ils ont été mobilisés de force et entraînés dans des casernes sur le maniement des différentes armes. Il y avait des Algériens, Tunisiens, Marocains, Nigériens, Maliens, Tchadiens, Libanais, Nigérians, Congolais, Sénégalais, Somaliens, Egyptiens, Soudanais et les a utilisés pour alimenter ou attiser une bonne partie des rebellions qui ont secoué l’Afrique, mais aussi renforcer les rangs de certaines organisations terroristes. Il leur a donné des papiers, un bon salaire, une maison et leur a accordé de nombreuses facilités pour vivre en Libye en toute quiétude jusqu’à ce qu’il les envoie en mission quelque part», souligne Lassioued. Il déclare être convaincu qu’El Gueddafi ne quittera pas le pouvoir aussi facilement. «Il a bien dit qu’après lui, la Libye ne sera que destruction et mort. D’ailleurs, selon des informations de la région, il aurait placé des explosifs tout autour des installations pétrolières de Briga et il peut les faire exploser à n’importe quel moment pour provoquer une tragédie», dit-il. Selon lui, le dirigeant libyen est capable de tout. «En 2009, il avait exécuté 1200 personnes à Benslim. Elles vivaient en exil au Maroc, en Algérie et en Tunisie, avant qu’il ne les exhorte à rentrer au pays en leur promettant une meilleure vie. Je dis que c’est un tyran qui n’a aucune pitié ni intelligence», relève-t-il. Et de conclure : «Les révolutions en Tunisie et en Libye ont montré que les gouvernements ne peuvent diviser les peuples. N’oublions pas que nos aïeux ont soutenu et aidé les révolutions contre le colonialisme, alors nous, nous ne pouvons pas agir autrement que comme nos arrière-grands-parents.»
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