Algérie

Emprunt obligataire de la societé de leasing MLA: l'opération "momentanément ajournée" (Bourse) Finances



L'emprunt obligataire devant permettre à la société de leasing Maghreb Leasing Algérie (MLA) d'entamer le processus conduisant à son introduction à la Bourse d'Alger est "momentanément ajourné", a-t-on appris lundi auprès de la Société de gestion de la bourse des valeurs (SGBV). "MLA devait lancer un emprunt obligataire destiné au grand public. L'opération est momentanément ajournée du fait que la société n'a pas réuni toutes les exigences en termes de sûretés, imposées par l'autorité du marché. Une fois ces sûretés déployées, elle pourra lancer son emprunt obligataire", a indiqué à l'APS le directeur général de la Bourse d'Alger, Mustapha Ferfera.
La spécificité de cet emprunt est que pour la première fois, une telle opération financière devait être adossée à une garantie financière inconditionnelle, irrévocable et à première demande", avait précisé la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob) lorsqu'elle avait attribué son visa pour la notice d'information présentée par MLA pour l'émission de cet emprunt obligataire.
Cette garantie financière devait être accordée par la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale, à hauteur de 50%, et des deux banques BNP Paribas El Djazair et HSBC à 25% chacune.
Cette garantie financière présente des avantages par rapport aux sûretés réelles (hypothèques) utilisées jusque-là pour les emprunts obligataires, notamment sur le plan de leurs procédures de constitution et de réalisation en cas d'incident de remboursement , avait expliqué la Cosob, ajoutant que cela devrait permettre de rehausser la qualité des émissions obligataires en Algérie .
Cette garantie devait permettre la mise en 'uvre des nouvelles dispositions de la LFC 2009, relatives à l'obligation de financement des entreprises privées de droit algérien au niveau local, a souligné M. Ferfera.
Ouverture du capital: nécessité de lever les contraintes réglementaires
Cependant, en dépit de l'ajournement de l'emprunt obligataire, MLA a réaffirmé son engagement à ouvrir son capital, sous réserve de lever les contraintes relatives à la réglementation bancaire.
"La société a réaffirmé son engagement à le faire, toutefois, il faudrait réaménager la réglementation bancaire, particulièrement l'article 94 de l'ordonnance 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit", a affirmé Ferfera.
Selon le premier responsable de la Bourse d'Alger, cette disposition, exige que tout échange d'actions concernant le capital d'une banque ou d'un établissement financier, doit passer impérativement par un accord du Conseil de la monnaie et du crédit, tandis que la cotation sur le marché est une opération libre et à n'importe quel moment il peut y avoir des transactions.
Cette condition, a-t-il poursuivi, "entrave la dynamique du marché", soulignant la nécessité d'opérer "une révision qui s'adapterait à la fois aux orientations de l'autorité monétaire, mais aussi aux besoins des établissements financiers et bancaires à l'effet de mobiliser leurs capitaux sociaux et en même temps permettre une meilleure transparence et une meilleure gouvernance de ces établissements".
Dans le cadre du plan de réforme du marché financier national, des recommandations ont été formulées en ce sens par les experts internationaux et les acteurs nationaux du marché associés.
"Les responsables de la banque centrale qui étaient membres de plusieurs groupes de travail et comités techniques, sont conscients de la nécessité de revoir, éventuellement, certaines dispositions de cette réglementation dans le respect du système financier bancaire et de renforcer les pratiques de bonne gouvernance et de transparence au sein des banques", a-t-il relevé.
Concernant la constitution, par appel public à l'épargne, d'une filiale de la compagnie Salama Assurances destinée à assurer les activités d'assurances de personnes (vie), "la société mère est en train de finaliser l'évaluation du projet".
"C'est une opération inédite dans l'histoire du marché financier algérien", a fait remarquer M. Ferfera, ajoutant que la société "tente de faire une évaluation assez objective et assez exhaustive du projet à l'effet de proposer les actions à un prix raisonnable et rationnel".
Le DG de la bourse d'Alger a affirmé, par ailleurs, que la possibilité d'autoriser des étrangers non résidents à racheter des actions émises par des entreprises algériennes en bourse "n'est pas à l'ordre du jour".
"Pour l'instant les étrangers non résidents ne sont pas en mesure d'intervenir sur le marché. Il faudrait que la réglementation régissant le contrôle de change soit revue pour permettre à ces investisseurs d'intervenir", a-t-il fait remarquer.
Il a estimé que l'économie algérienne recèle des potentialités "très importantes" en termes de liquidités d'épargne et pourrait dans un premier temps se contenter des ressources financières existantes pour animer le marché et financer les besoins de l'économie.
Cependant, la présence d'investisseurs étrangers "serait très souhaitable à moyen et long terme à l'effet d'apporter un soutien à la liquidité du marché", a-t-il soutenu.
S'agissant de la cession au grand public du droit de préemption revenant à l'Etat dans le cas de cession en bourse des participations des actionnaires étrangers, M. Ferfera a affirmé que "l'Etat algérien préserve toujours ce droit".
"Le gouvernement à travers le ministère de l'industrie peut renoncer à ce droit au profit d'investisseurs nationaux et dans le cadre des opérations boursières transparentes. Pour le moment, c'est de l'appréciation au cas par cas", a-t-il ajouté.


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