Algérie

Employabilité : Bientôt des clubs de recherche d'emploi dans les universités



Employabilité : Bientôt des clubs de recherche d'emploi dans les universités
Après le Projet d'appui au secteur de l'emploi en Algérie (PASEA), déployé au début de l'été 2012 et clôturé fin mars 2016, par l'Agence nationale de l'emploi (Anem) dans le cadre d'une coopération algéro-européenne ayant nécessité la mobilisation de 15,3 millions d'euros, dont 14,1 millions au titre de la contribution européenne, c'est l'Organisation internationale du travail (OIT) qui a depuis pris le relais.En effet, 16 formateurs de l'Anem, ayant déjà bénéficié du programme PASEA, dont une représentante de l'agence de Annaba, ainsi que 6 universitaires, sélectionnés à l'échelle nationale, devraient être initiés aux procédés modernes pour hisser leurs compétences aux standards internationaux en matière de recherche d'emploi, d'employabilité et d'entrepreneuriat. «Nous venons de terminer une formation d'une semaine, à l'université de Bejaïa, sur les techniques de recherche d'emploi. La deuxième étape porte sur l'installation de clubs de recherche d'emploi au niveau de trois universités pilotes : Tlemcen, Biskra et Béjaïa.
L'opération devrait, à moyen terme, s'élargir à d'autres universités», nous a indiqué l'un des stagiaires. Financé par le Royaume-Uni, le projet intitulé «De l'université au monde du travail» a été lancé en septembre 2016 et devrait s'étirer sur 31 mois, et ce, en partenariat avec les ministères du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) et l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). La finalité étant de «réduire l'inadéquation entre les compétences des diplômés universitaires et les exigences du marché du travail en améliorant les compétences des étudiants et des diplômés, en particulier sur la recherche d'emploi et les compétences entrepreneuriales, et en renforçant les capacités des universités et autres acteurs institutionnels en charge de l'organisation et de la stimulation du marché du travail tels que l'Anem, la Cnac et l'Ansej».
Si le Programme européen PASEA s'était intéressé aux diplômés de la formation professionnelle et aux jeunes chômeurs sans niveau d'instruction, l'OIT a choisi, quant à elle, de mettre le cap sur les diplômés de l'enseignement supérieur en sous-emploi, une priorité absolue eu égard au manque criant d'adéquation entre leur formation et les besoins en compétences des entreprises : «Les relations formelles entre les universités et les entreprises demeurent encore trop peu développées : certaines universités ont commencé à piloter des centres de carrières qui établissent des liens entre les entreprises et les universités, à travers les Bureau de Liaison Entreprise-Université BLEU, mais ils sont encore petits et leur portée demeure limitée», estiment les experts de l'OIT. Les jeunes, toujours d'après cette Organisation, «choisissent souvent des filières universitaires avec des perspectives d'emploi limitées et sont peu outillés pour réussir leur recherche d'un emploi salarié». D'où l'implication massive des entreprises publiques et privées, des organisations patronales et de travailleurs qui, insistent les mêmes experts, «ont tous leur rôle à jouer pour soutenir et faciliter l'intégration des diplômés universitaires dans le marché du travail, y compris les contrats de travail subventionnés ou le soutien au démarrage d'entreprise (par les dispositifs Ansej et Cnac».

Système d'information
Aussi, l'amélioration de l'information sur le marché du travail et l'orientation académique que cherchent à atteindre, d'ici à fin mars 2018, l'OIT et ses partenaires algériens sont susceptibles de profiter aux élèves du secondaire dans la mesure où, mieux informés, ils seront en mesure de prendre les bonnes décisions sur la formation ou l'éducation à choisir. L'OIT a, au passage, salué les «efforts entrepris par l'Algérie pour ouvrir et généraliser l'accès à l'enseignement supérieur au cours des dernières décennies, la population étudiante est passée en quatre décennies d'un peu plus de 12 000 à près de 1,3 million en 2014». Ce qui accentuera encore plus la pression sur le marché du travail. Marché où, aux yeux des experts européens du PASEA, «les débouchés existent, mais le manque de coordination communicationnelle entre les différents intervenants sur ce marché limite la visibilité de tout un chacun». C'est d'ailleurs en vue d'y remédier qu'avaient été mis au point puis activés depuis l'an dernier des Systèmes d'information (SI) «modernes» et «performants» au niveau des structures de l'administration du ministère du Travail et sur tout le réseau de l'Anem.
Servir de base en vue d'instaurer le même langage descriptif de l'emploi auprès des différents acteurs du marché de l'emploi et de la main-d'?uvre : ministère du Travail, employeurs, demandeurs d'emploi, universités, conseillers de l'Anem, Office national des statistiques (ONS) est, par ailleurs, l'objectif recherché à travers l'instauration récente de la Nomenclature algérienne des métiers et emplois (NAME). Un référentiel susceptible d'«aider à identifier les besoins en formation, de définir des profils d'offres et de demandes d'emploi, d'élargir les champs de pistes de professionnels accessibles aux personnes confrontées à une mobilité professionnelle», nous expliquait Larbi Bendifallah, expert en Systèmes d'information auprès de l'UE. Inspiré du modèle français, Référentiel opérationnel des métiers et emplois (ROME), ce nouvel instrument est, pour mémoire, le fruit d'une convention conclue entre l'Anem et son homologue Pôle-emploi. A ce jour, la Name où à ce jour ont été répertoriés plus de 3000 types d'emplois, pourrait être d'un apport indéniable pour les jeunes diplômés ne trouvant pas d'annonces correspondant à leur profil, ainsi que pour les Organismes privés agréés de placement (OPAP).


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