S'il y a un petit satisfecit en ce qui concerne la création d'emplois au
niveau national, une déception est, par contre, affichée en ce qui concerne la
création d'emplois à l'échelle locale et dans les endroits et communes reculés.
Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh
a voulu bousculer les responsables locaux, entreprises, élus, société civile…
afin qu'ils prennent des initiatives en matière de création de l'emploi et le
développement de la PME. Saisissant l'opportunité de la tenue du séminaire
international sur «l'appui au développement des initiatives locales de
l'emploi», le ministre du Travail a rappelé que le développement économique
commence «d'abord par le développement local. Mais ce sont les initiatives
allant dans le sens de la création de l'emploi qui font, le plus souvent,
défaut», a expliqué le ministre, à l'ouverture du séminaire. Alors que
d'énormes potentialités attendent d'être exploitées, les responsables locaux
semblent se confiner dans une sorte d'inaction alors qu'il leur est dicté de
concrétiser, à leur échelle, sur le terrain, la politique de l'Etat en matière
de développement économique. Le constat est peu reluisant et les initiatives
locales sont rares et insignifiantes, constate le ministre. Les plans relatifs
à la lutte contre le chômage et la création d'emplois de 2001-2004 et celui de
2005-2009, insistent sur le volet «initiative» et celui de son corollaire la
«formation», mais il semblerait que le rythme va à une très faible cadence.
S'agissant de la formation le
ministre, perplexe, fait le constat «qu'il serait difficile de trouver, par
exemple, un coffreur qualifié. Un exemple qui peut s'étendre à tous les
métiers. Et de poursuivre, «ce n'est pas à l'autorité centrale de s'immiscer
dans les affaires qui concernent les localités» a-t-il insisté. Il rappelle
dans le même sillage, que «l'Etat trace la politique générale de l'emploi en
donnant les moyens matériels pour la création de postes via les différents
dispositifs (ANSEJ, ANEM, CNAC.) Et aussi celle de l'investissement dans le
cadre d'un partenariat».
Vu les maigres résultats obtenus,
le ministre veut lancer une série de rencontres avec les concernés
(responsables locaux, entreprises élus etc.), afin de les sensibiliser sur la
question.
Le séminaire qui s'est ouvert
hier à Zeralda et qui se poursuivra jusqu'au 6 janvier, sera l'occasion, pour
la partie algérienne, de bénéficier de l'expérience espagnole en matière de
développement local. Une expérience qui serait riche en enseignements.
Le président de la Fondation
espagnole du développement local (CIRENE), a indiqué dans son intervention, que
l'initiative locale est «un sujet qui occupe tout le monde, dans tous les
pays.» Toutefois, dira-t-il, une politique générale de l'emploi ne suffit pas,
il faut qu'elle soit accompagnée par l'investissement local.
Pour ce qui est de la croissance
économique, Tayeb Louh a fait état d'un taux annuel de 9,3%, hors
hydrocarbures. En 2005, il était de 6%. Le chômage, lui, a baissé de 10,2 en
2009 à 10% en 2010, selon le ministre qui se réfère aux chiffres de l'Office
national des statistiques. En 2010, 500.000 postes de travail ont été créés par
les différents dispositifs. Selon une enquête de l'ONS, en 2010 le secteur
privé a offert 57,9% des postes d'emploi. Le secteur public a, quant à lui,
créé 42,1 %. Louh a annoncé que les activités gelées par les dispositifs de
création d'emplois ont été de nouveau, autorisées et ce, à compter de janvier
2011, sauf pour l'activité des élevages ovin et bovin, dans les zones
frontalières qui restent frappées de gel.
Posté Le : 04/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah-Eddine K
Source : www.lequotidien-oran.com