Emploi: La CNAC submergée

Depuis l'annonce des mesures d'allègement en matière d'aide à la création d'emplois aussi bien pour le dispositif ANSEJ, ANGEM que la CNAC, l'agence de wilaya de cette dernière est submergée par le nombre important de chômeurs promoteurs âgés de 30 à 50 ans, et qui désirent créer leur propre activité. Ce flux inattendu de demandeurs d'aide à la création d'une affaire a été stimulé par deux éléments clés, nous a indiqué la direction de l'agence de Constantine. Il y a d'abord la mesure de faire sauter le verrou des activités saturées et pour lesquelles les promoteurs ne pouvaient postuler, tant les banques étaient réticentes à leur financement. C'était le cas de l'activité transport de marchandises ou de voyageurs, et qui a été, pendant longtemps, interdite au financement dans le cadre du dispositif CNAC. Depuis le dernier Conseil des ministres, les agences de la caisse ont été instruites pour accepter tout dossier de création d'activité quel que soit le créneau dans laquelle s'insérerait celle-ci. En d'autres termes, tous les projets sont recevables sans référence à leur profit futur. La question n'étant plus de voir s'ils seront rentables à l'avenir, mais plutôt de satisfaire une demande pour aider le promoteur à travailler pour son propre compte. D'autre part, la réduction du montant de l'apport personnel à 1% a été perçu comme un grand encouragement en direction de ces promoteurs, puisque le taux de 10% du montant du projet exigé auparavant comme contribution du chômeur à la création de sa micro-entreprise a été un obstacle majeur, d'où le renoncement de la plupart d'entre eux. Mais il n'y a pas que cela, car le dossier en lui-même a connu un allègement, dès lors que certains documents, comme le casier judiciaire, ne sont plus exigés, ce qui a levé un autre verrou à la démarche créatrice d'activités par les postulants au dispositif de la CNAC. Citons aussi l'annulation de la condition des 12 mois de radiation du registre de commerce au minimum d'un ex-titulaire d'une activité non salariée, mais aussi l'inscription à l'Alem depuis au moins un mois pour les ex-salariés. Il y a lieu de noter que toutes ces mesures ont fait l'objet de simples annonces et que leur officialisation est attendue pour les prochains jours. Mais cela n'a pas empêché les candidats à se présenter en grand nombre aux guichets de la caisse.

 Ainsi, l'agence CNAC de Constantine a enregistré près de 700 dossiers déposés pour le seul mois de février 2011, et reçoit en moyenne plus de 100 futurs promoteurs par jour répartis entre ceux qui sont venus pour information sur les conditions d'accéder au dispositif et ceux qui veulent déposer leur dossier tout simplement. Le personnel, qui n'a pas connu de grands renforts en effectif, subit une charge de travail insoutenable, parfois empreinte d'incidents avec les candidats au dispositif, pressés de voir aboutir leurs démarches administratives au plus tôt. A cela, il y a lieu d'ajouter le traitement des dossiers par le Comité de sélection de validation et de financement (CSVF) qui doit examiner et donner son feu vert à chaque projet, et qui demeure en deçà des exigences du rush enregistré par l'agence CNAC. Ainsi, ce comité, se réunissant une fois par semaine, n'arrive à examiner que 70 à 80 dossiers par séance, ce qui donne un nombre de quelque 300 dossiers traités, d'où un stock de dossiers qui restera en instance et qui s'amplifie au fur et à mesure des dépôts quotidiens.