Emploi : L'ANEM fait le plein

A l’antenne se trouvant en face du lycée Hamou Boutlélis, le tableau est édifiant: un semblant de parking a été aménagé, où les voitures s’entassent presque et où une foule de personnes, toutes sur le qui-vive, attend son tour. «Doucement mais sûrement, on voit se dessiner le même scénario que celui des demandeurs de logements qui pointent à partir de 2 heures du matin à la wilaya d’Oran», nous dit, l’air ironique, un des jeunes qui se trouvait sur place. Tout d’abord, il est impératif pour le postulant de se «débrouiller» la fameuse carte bleue, cette carte étant octroyée après entretien. Ensuite, une fois cette carte bleue en main, le candidat saura peu ou prou quels sont les secteurs d’activités plus à même de lui correspondre. Et, de là seulement, jugeant son dossier complet, l’agence l’orientera vers une entreprise spécifique. «Mais le problème», nous dit l’un des jeunes, «c’est que, quand bien même on nous indique l’entreprise qui doit nous embaucher, cette dernière nous somme de patienter et cette attente peut durer des mois ; parfois même, elle refuse de nous adhérer». Un autre, pour sa part, regrette l’application de la loi 04-19 qui oblige les demandeurs d’un emploi à passer par l’ANEM. «Il eut été tellement simple si on se présentait, avec nos diplômes, directement aux entreprises où on veut travailler. Malheureusement, les entreprises réclament le bulletin de l’ANEM. De ce fait, nous sommes obligés de subir, pendant des jours et des jours, cette cohue!» Au niveau de la Direction Régionale, on ne se risque à nous donner un chiffre officiel sur le nombre exact de demandeurs d’emplois, nous précisant seulement que tous ces postulants ne sont pas systématiquement au chômage. Quant aux fameuses cartes bleues que le candidat est appelé à se procurer auprès de  l’agence, elles ne sont autres que des bulletins de présentation, et non de placement. «Le 04-19 ne nous donne pas le monopole de l’emploi. Notre travail est tout simplement l’intermédiation entre les employeurs et les demandeurs ; en somme, on ne fait que de la prestation de service».