Algérie

Emploi et investissements



Emploi et investissements
Opérer un découpage administratif sans mettre en ?uvre en parallèle des mesures d'appui à l'investissement et à la création d'emplois n'aura pas d'effet positif en matière de développement local.L'Algérie qui a connu depuis l'indépendance deux découpages administratifs, passant de 15 wilayas en 1964 à 31 en 1974, puis à 48 en 1984, n'a pas réussi à impulser à travers les différentes régions du pays la dynamique de développement souhaité. Ni à réduire les écarts socio-économiques.«Malgré les efforts en faveur du développement de certains territoires par la promotion de l'investissement et les mesures incitatives à la création et l'extension des entités économiques, le rythme imprimé au développement des territoires défavorisés reste insuffisant pour rattraper le retard cumulé au cours des dernières décennies», note d'ailleurs le rapport du CNES sur le développement local 2011. L'investissement privé reste toujours limité à quelques exemples de réussite.Les mouvements de protestation déclenchés ces dernières années par les chômeurs du Sud montrent également l'ampleur des disparités régionales. Des disparités que le gouvernement tente d'effacer en promettant de relancer l'investissement au Sud via l'Agence nationale de développement de l'industrie (ANDI) à travers une batterie de mécanismes et de mesures incitatives. Mais aussi en créant de nouvelles filières universitaires et dans la formation professionnelle (tourisme, hydrocarbures, agriculture?).Or, sur le terrain, pas de concrétisation. Les pouvoirs publics se sont pourtant engagés à lancer un plan Marshall pour le Sud. Mais l'administration ne joue pas le jeu, surtout quand les chefs-lieux de wilaya sont souvent favorisés par rapport aux daïras et communes en s'accaparant de plus importantes parts en termes de services publics. Si le Comité national pour la défense des droits de chômeurs (CNDDC) dénonce dans ses différentes manifestations «le terrorisme administratif», le Conseil national consultatif (CNC) des PME parle de «freins à l'investissement».Car, en dépit des facilitations pour la création de micro-entreprises, le nombre de PME reste faible au Sud par rapport au Nord. «Les entreprises du Sud subissent les affres de la bureaucratie», regrette à ce sujet le président du CNC, Zaïm Bensaci, appelant à lever tous ces blocages dans le cadre du redécoupage annoncé. Reconnaissant la particularité et la complexité de l'acte d'investir au Sud, M. Bensaci appelle à accompagner ce processus administratif par la mobilisation de moyens à tous les niveaux.Il citera l'exemple de la formation. «Trouver une main-d'?uvre qualifiée au Sud n'est pas facile. Pour cela, il y a lieu de jouer sur la formation particulièrement», dira t-il. Mais de manière plus générale «aller vers une décentralisation à tous les niveaux en impliquant tous les secteurs, mettre en place un réseau de facilitation regroupant tous les acteurs», insistera-t-il. Une proposition qui dépend de l'intersectorialité et la multidisciplinarité. Or, sur ces questions, beaucoup reste à faire.




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