Algérie

Emploi à Boumerdès



Emploi à Boumerdès
En ces temps de crise, où le taux de chômage dépasse les 10,29% à Boumerdès, il existe une situation paradoxale de 17 000 offres d'emploi refusées par les demandeurs au niveau de la wilaya.A l'ANEM de Boumerdès, un tableau des motifs de refus a été dressé. Il fait ressortir le BTPH comme premier secteur concerné par ces refus, avec 11 052 offres dédaignées, selon un bilan de novembre 2016. Depuis, ce chiffre a sensiblement augmenté. La sous-rémunération en serait la principale cause. Il est vrai que des jeunes nous ont fait part des conditions de paiement extrêmement vulnérables. Parfois, la paie tombe après sept mois de travail, quand l'entrepreneur tient ses promesses. Il y a aussi une rareté de certains spécialistes de métiers du bâtiment, comme les maçons. D'autres raisons sont imputables au régime de travail, à l'éloignement, ou encore à la nature du contrat (CDD). Un autre secteur souffre du refus : il s'agit de l'industriel, avec plus de 1830 offres déclinées.Pour les mêmes raisons que le secteur précédent, auxquelles il faut ajouter la préférence de travailler dans le public «par souci de sécurité de l'emploi», selon l'explication d'un chômeur. Enfin, et contrairement aux croyances, le secteur des services trouve de moins en moins de preneurs, avec 1723 refus. Il y a également le secteur de l'agriculture, avec un faible chiffre, mais la cause est imputable à l'anarchie que connaît le secteur, où les fellahs ne possèdent aucun statut juridique autorisant la possibilité d'une carte bleue de l'Agence de l'emploi.Les propriétaires terriens sont trop occupés à assainir leur situation foncière avec l'Office des terrains agricoles (OTA). D'où l'impossibilité de déclarations assujetties à la Sécurité sociale ou à la Casnos. Donc, contrairement aux idées reçues, le fellah algérien se situe plutôt, et malgré lui, dans l'informel, et ne peut en l'état actuel des choses bénéficier d'une quelconque protection sociale. Il a seulement droit à la carte de fellah, tout juste bonne à s'inscrire à la Chambre de l'agriculture. Le jour où il pourra s'organiser en entreprise, on pourra parler d'un début de structuration du secteur agricole en Algérie.Au premier trimestre 2017, 1304 placements ont été menés dans le domaine industriel, contre 875 dans le BTPH et 670 dans les services. Toutefois, l'agriculture reste le parent pauvre, avec seulement 80 recrutements.Ces chiffres sont à relativiser, tant le circuit de l'emploi reste tributaire de pratiques marginales érigées en système. L'informel a encore de beaux jours devant lui.


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