Les plus hauts responsables de l'Etat étaient là
Du Palais du peuple au cimetière d'El Alia, en passant par l'itinéraire symbolique, la rue Didouche-Mourad et l'avenue de l'ALN, les Algériens étaient nombreux à venir rendre un ultime hommage à leur troisième président.
C'est à 15 heures que la dépouille du président Chadli Bendjedid atteint le cimetière d'Al Alia où il reposera aux côtés d'un autre ex-président, Ahmed Ben Bella.
Les membres de la famille du président Chadli Bendjedi, ainsi que de nombreuses personnalités qui ont occupé des postes de responsabilité tout au long de plus d'une décennie pendant laquelle il était au sommet de la pyramide du pouvoir, étaient présents pour lui rendre un dernier hommage. Ils étaient tous rassemblés au cimetière d'El Alia aux côtés d'anciens moudjahidine et d'anonymes. Le président Abdelaziz Bouteflika et l'ancien président du Haut Conseil d'Etat, Ali Kafi, avaient accompagné la dépouille de Chadli et ont assisté à la cérémonie des funérailles. Tout le protocole digne d'un chef d'Etat était déployé. Une haie d'honneur composée des membres de l'ANP a rendu les honneurs et 21 coups de fusils ont été tirés. Les rites religieux ont aussi été respectés: prière et récitation de la Fatiha. Puis c'est à Mohamed Chérif Abbas qu'a échu le devoir de prononcer l'oraison funèbre.
Le tout devant des chefs d'Etat et de représentants de pays étrangers ainsi que des membres du corps diplomatique. France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Venezuela étaient parmi les nations d'Europe et d'Amérique ayant délégué leurs ambassadeurs.
Des personnalités de haut rang étaient aussi parmi celles qui sont venues présenter leurs condoléances. Il y avait le président de la Rasd, Mohamed Abdelaziz, les ministres tunisien et marocain des Affaires étrangères respectivement Rafik Abdesslam et Saâd Eddine El Otmani. D'autres délégations de pays arabes comme celle du Qatar étaient également parmi celles ayant pris part à la cérémonie. De nombreux ambassadeurs ont représenté les autres pays arabes.
Pour les responsables algériens, plusieurs d'entre eux qui exercent de hautes fonctions au sein de l'appareil d'Etat étaient présents: le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ainsi que les présidents de l'APN et du Sénat. Les officiers supérieurs de l'Armée et des autres corps de sécurité étaient aussi parmi les personnalités à avoir accompagné le président à sa dernière demeure. De nombreux anciens ministres et chefs de gouvernement ont également fait le déplacement pour assister aux funérailles du président Chadli. Ils ont fait des déclarations à la presse dans lesquelles ils ont retracé le parcours du moudjahid puis du responsable ayant occupé des postes militaires importants avant d'accéder à la fonction suprême au sein de l'Etat. L'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a souligné que «Chadli a été critiqué injustement». Ali Benflis, Sid Ahmed Ghozali, Mouloud Hamrouche et Mokdad Sifi ont tous été chefs de gouvernement sous Chadli ou après sa démission et ils ont tous tenu à lui rendre hommage. C'est le cas aussi d'anciens ministres comme Ahmed Taleb El Ibrahimi. Ils gardent de lui le souvenir d'un homme sage et affectueux avec ses collaborateurs. Ils ont également décelé en lui un bâtisseur d'abord aux côtés de Houari Boumediene puis lors des années pendant lesquelles il a eu à assumer les plus hautes charges de l'Etat. Parmi les personnalités ayant exercé des fonctions en compagnie de Chadli, seul Khaled Nezzar a tenu à garder le silence. «Il y a vingt ans que je ne suis plus au pouvoir et je n'ai pas de déclarations à faire», a-t-il dit.
Tous les anciens chefs de gouvernement et les ministres ont été d'accord pour dire que Chadli avait toujours comme préoccupation le bien-être des citoyens.
Hamrouche a souligné les qualités humaines du président faisant de lui un être humble et compréhensif. Hamrouche a précisé qu'il n'était pas facile pour un quelconque responsable de l'époque de succéder à Boumediene mais que Chadli a pu se hisser à la hauteur de cette responsabilité. Hamrouche a concédé que Chadli aurait pu commettre quelques erreurs à partir de 1988 mais qu'il était doué d'un sens politique et d'une aptitude à saisir la complexité des dossiers. Pourtant, rien ne se faisait selon un plan préétabli à l'époque, a-t-il ajouté. Ghozali a témoigné du fait que Chadli était très affecté par les événements d'Octobre 1988 et qu'il allait déposer sa démission lors du Congrès du FLN qui s'est tenu juste après.
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Posté Le : 09/10/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ahmed MESBAH
Source : www.lexpressiondz.com