Algérie

Emotion et douleur


Emotion et douleur
Le spacieux appartement, situé à Chéraga, à Alger, que Ghania Yacef a attendu durant près de 10 ans, et qu'elle n'a pas eu le temps d'habiter, n'a pu contenir jeudi dernier le grand nombre de personnes qui ont voulu lui rendre un dernier hommage en ce jeudi bien ensoleillé.Amassée dans les escaliers, dans un appartement mis à disposition de la famille par les voisins, mais aussi dehors sur l'esplanade de la résidence, la foule était trop importante pour trouver place. Jeunes et moins jeunes se succèdent dans une chaîne interminable pour voir son visage une dernière fois à travers la petite lucarne du cercueil drapé de l'emblème national.A côté, faisant preuve d'un courage exceptionnel, la mère de la défunte regarde défiler les personnes qui lui présentent leurs condoléances. Tantôt elle enlace l'aînée des trois filles de Ghania, âgée d'à peine 12 ans, à laquelle elle fait l'effort de sourire, tantôt elle reste de marbre, mais les larmes sur son visage trahissent la douleur qui l'étreint.L'ambiance est très lourde. Les collègues de Ghania n'arrivent pas à croire à cette disparition. En moins d'un mois, le cancer qu'elle développait lui a rongé les organes et son transfert en France ne lui a pas été utile, à part soulager ses douleurs avant de partir. Elle aurait tellement voulu revoir ses filles, dont la plus jeune n'a que 2 ans, mais elle a rendu l'âme au moment même où elles arrivaient sur le sol français.Dehors, sur l'esplanade de la cité, un chapiteau a été dressé pour accueillir la foule nombreuse entre anonymes et personnalités connues, comme des artistes, des journalistes de la presse écrite et audiovisuelle, mais aussi d'anciens ministres, à l'image de Fatiha Mentouri, Nouria Djaafar,Bendjaballah, et l'ex-sénatrice Zohra Drif, qui ont tenu à présenter leurs condoléances à Khalida Toumi, ex-ministre de la Culture, la s'ur du mari de Ghania. De nombreux cadres du RCD, mais aussi du PT (à leur tête Louisa Hanoune, secrétaire générale du parti) étaient également présents.La veille, la dépouille mortelle était arrivée à Alger en fin d'après-midi. Au salon d'honneur, de nombreuses personnes l'attendaient et, parmi elles, les ministres de la Communication, M. Kaouane, des Affaires étrangères, M. Messahel, de la Jeunesse et des Sports, M. Ould Ali, ainsi que Zouaoui Benamadi, responsable de l'Autorité de l'audiovisuel, le directeur général de la radio et Lakdar Benturki.Ghania Yacef a eu droit à un hommage très particulier, elle qui s'est dévouée depuis son très jeune âge à la radio, mais surtout aux personnes vulnérables, comme les femmes et les jeunes en détresse, au militantisme et à sa famille. Elle était très appréciée aussi bien par ses collègues que par ses auditeurs très nombreux à son enterrement. Personne ne croyait à son départ définitif vers l'au-delà, elle qui ne se plaignait jamais. Son parcours a été exceptionnel et sa mort aussi brutale que douloureuse.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)