Algérie

Emmanuel Noubissié Ngankam s'interroge sur l'un des défis majeurs de l'Algérie



Emmanuel Noubissié Ngankam s'interroge sur l'un des défis majeurs de l'Algérie
Le représentant résident de la Banque mondiale en Algérie constate que "s'il est une seule chose sur laquelle la classe politique, toutes tendances confondues, et les élites algériennes sont d'accord, c'est l'impérieuse nécessité de changer de cap économique"."L'un des défis majeurs, sinon, peut-être, le plus grand auquel doivent faire face les dirigeants algériens, est la mise en ?uvre des réformes économiques plusieurs fois annoncées, mais jusque-là différées", estime M. Emmanuel Noubissié Ngankam, représentant résident du groupe de la Banque mondiale en Algérie, dans une analyse publiée dans la dernière édition de La lettre d'El-Djazaïr, une newsletter de l'institution. Le représentant résident de la Banque mondiale en Algérie constate que "s'il est une seule chose sur laquelle la classe politique, toutes tendances confondues, et les élites algériennes sont d'accord, c'est l'impérieuse nécessité de changer de cap économique".M. Emmanuel Noubissié a indiqué que "le président de la République est le premier à appeler les réformes de tous ses v?ux. Ce fut le cas encore le 7 mai dernier, lors du premier Conseil des ministres du nouveau quinquennat". Il a déclaré sans ambages, rappelle M. Noubissié Ngankam, que "les pouvoirs publics devront livrer une véritable course contre le temps dans la mise en place des réponses aux attentes de la population notamment la jeunesse, et dans la construction d'une économie diversifiée et compétitive...". "Venant du chef de l'état lors d'un Conseil des ministres, il ne s'agit plus d'un slogan de campagne électorale, mais d'une instruction qui a force injonctive", estime M. Emmanuel Noubissié. Cette injonction, ajoute-t-il, corrobore toutes les déclarations et autres engagements, notamment du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Son instruction 258 du 7 août 2013 à pratiquement tout le gouvernement d'alors sur "la relance de l'investissement et l'amélioration immédiate de l'environnement de l'entreprise et de l'investisseur", résonne encore comme une charge contre l'inertie et l'immobilisme. Mais on serait en droit de se demander quels en ont été les résultats. "Maintenant que la prégnante préparation de l'élection présidentielle et la campagne électorale qui s'en est suivie, sont derrière nous, pourrait-on s'attendre à un début de mise en ?uvre dans le cadre du plan récemment présenté au Parlement '", s'interroge M. Emmanuel Noubissié, relevant que les attentes du secteur privé sont plus que pressantes. "La société civile n'est pas en reste. Alors que le Pr d'économie Abdelhak Lamiri projette ?la décennie de la dernière chance', le think tank Nabni compare l'Algérie au ?Titanic' et prédit son naufrage prochain si les dirigeants ne changent pas de cap. Pour d'autres intellectuels comme le Pr Mohamed Bouchakour, peut-être plus alarmistes, ?la catastrophe a déjà eu lieu et l'Algérie serait en train de sombrer lentement mais inexorablement'", écrit-il. À l'international : "Le FMI comme la Banque mondiale n'ont de cesse de tirer la sonnette d'alarme pour que les choses bougent enfin."Pour M. Noubissié, "une économie dont 98% des exportations, prêt de 70% des recettes publiques, 37% du PIB et 2% (seulement) des emplois, dépendent des hydrocarbures, est une économie dont la vulnérabilité est patente. Une économie qui consacre un peu plus de 30% de son PIB aux dépenses sociales budgétisées et aux subventions indirectes (perspectives économiques en Afrique 2014) et entretient en même temps un taux de chômage des jeunes d'environ 25% est une économie à risque qui ne peut, et ne doit, différer les réformes qui s'imposent". Il ajoute qu'une économie "dont le potentiel est incommensurable, qui revendique environ 200 milliards de dollars de réserves de changes mais qui est classée 153e sur 189 dans le rapport Doing Business 2014, 100e sur 148 dans le rapport mondial sur la compétitivité, 146e sur 178 dans l'index de liberté économique, est une économie qui a des problèmes structurels, qui est peu attractive et peu compétitive". Et pourtant, relève le représentant résident du groupe de la Banque mondiale en Algérie, "les voix les plus autorisées disent être conscientes à la fois des maux et des solutions. Elles ne manquent aucune occasion pour en esquisser les contours, comme ce fut le cas lors de la campagne électorale de la présidentielle". Il conclut que "la lancinante question qui hante l'Algérie est : après les mots et les discours, le temps des actes serait-il venu '".M. R.NomAdresse email




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