Algérie

Émeutes = maintien



Il y a indéniablement comme un vent de panique au sein de la Fédération algérienne de football qui s’empressait d’annoncer  mercredi diplomatiquement un changement imminent de système de compétition pour le football national, alors que la dernière journée de seconde division n’avait même pas encore eu lieu. En effet, pressée par une colère grandissante de la rue, sur fond d’émeutes, un peu partout sur le territoire national, et des injonctions politiques, la FAF largue sa bouée de sauvetage pour calmer les esprits et, surtout, contenter tout le monde. Au-delà d’un championnat à blanc qui ne veut rien dire, si ce n’est la “non-compétition”, le but recherché est évidemment   de faire passer plus facilement la pilule d’une révision à la hausse du nombre des clubs de la première division, au détriment des règlements généraux de la FAF. Car, il faut savoir que si un changement de système de compétition dans le monde du football n’est nullement une hérésie, il est clairement stipulé dans les textes réglementaires de la FAF que la démarche doit être annoncée une année à l’avance. Autrement dit, si tel est le souhait de l’assemblée générale de la FAF dont on ne se soucie plus de sa souveraineté, le changement ne peut entrer en vigueur avant l’exercice 2009-2010. Or, la FAF, dans son communiqué publié mercredi soir sur son site Internet, n’a pas omis bien sûr, histoire de mettre tout le monde devant le fait accompli, y compris les membres de l’auguste assemblée générale, de préciser que le changement concerne l’exercice 2008-2009. Du reste, à l’annonce du communiqué de la FAF, des milliers de supporters sont sortis dans les rues d’Oran pour exprimer leur joie, une journée après avoir provoqué des émeutes regrettables à El-Harrach, tout comme à Kouba aussi. Et tout le monde est content. Mais, il ne faut pas aussi avoir la mémoire courte, parce que la démarche de l’actuelle direction de la FAF n’est pas inédite. Elle est en fait le prolongement logique de ce qui a été déjà fait la saison dernière avec la décision de porter le nombre des clubs de DII à 19 clubs, toujours pour la même raison, c'est-à-dire “faire plaisir à tout le monde”. Une décision populiste, synonyme d’une négation de l’esprit de compétitivité. Ce fut en fait le grave précédent qui, aujourd’hui, constitue le fond de commerce de ceux qui ont perdu leurs places en DI sur le terrain de la vérité. Est-il, en effet, nécessaire de rappeler que l’ABoussaâda a actionné la rue pour faire entendre sa voix à travers des émeutes. Désormais, surtout si ce projet de la FAF aboutit, il suffira de mettre la ville en feu pour garder sa place parmi l’élite. Et à suivre cette logique, l’on se retrouvera vite en Algérie avec un championnat à 100 club.


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