La colère, de nouveau?
Le bilan est lourd. Plusieurs infrastructures ont été incendiées et la préfecture fait état de 80 policiers blessés. Pendant deux jours, les émeutes ont gagné en intensité avant de s?apaiser dans la nuit de mardi à mercredi grâce à l?impressionnant dispositif de sécurité mis en place par le gouvernement. Paris : De notre bureau La préfecture du département a évoqué une soirée « beaucoup plus calme » que celle de lundi à Villiers-le-Bel et dans les communes limitrophes, seulement marquée par « quelques feux de poubelles et quelques dizaines de véhicules incendiés ». Comme en 2005, la police s?est empressée d?innocenter ses membres pour la collision et impute toute la responsabilité aux deux jeunes motards qui n?auraient pas respecté le code de la route ni porté de casques. Or, les habitants insistent sur une enquête impartiale qui serait menée non par la police des polices mais par un juge d?instruction indépendant. La communication semble impossible entre les forces de l?ordre et les jeunes de ces quartiers tant la méfiance est grande. La version policière est accueillie au mieux avec scepticisme. Ce qui fait dire aux observateurs que ce calme apparent paraît trop précaire pour parler d?un retour à la normale. « La situation est beaucoup plus calme que les deux nuits précédentes mais tout cela reste, on le sent bien, fragile et il faut une force de dissuasion importante sur le terrain pour empêcher que se reproduise ce qui s?est passé la nuit dernière », confirme le Premier ministre. Sur le plan politique, la facture risque d?être lourde. Devant les hésitations et la cacophonie ou, au contraire, le mutisme de ses ministres, le président français s?est saisi du dossier dès son arrivée de Chine mercredi matin. Les familles des victimes qui avaient décliné son invitation se sont finalement rendues à l?Elysée. Nicolas Sarkozy se veut ferme avec les émeutiers. Azouz Begag, ancien ministre délégué à la Promotion de l?égalité des chances, l?accuse d?avoir semé la haine dans les banlieues lors de la campagne présidentielle. « Cela fait 25 ans que le feu couve, mais le candidat de l?UMP à l?élection présidentielle a jeté des bidons d?essence sur cette poudrière avec sa sémantique guerrière. Les jeunes des banlieues ont très bien compris qu?ils avaient été utilisés comme des appâts au bout du crochet électoral de Nicolas Sarkozy. Tout ça pour racler 5% de voix au Front national. Et lorsque l?on sème la haine, on récolte la tempête », s?indigne Azouz Begag. En 2005, Nicolas Sarkozy, alors candidat à l?Elysée, avait parlé de « racaille » en désignant les jeunes. Et il avait promis de nettoyer les cités au « Kärcher ».
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Posté Le : 29/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rémi Yacine
Source : www.elwatan.com