Le procureur de la République près le tribunal de Boudouaou a requis 3
ans de prison fermes contre 5 manifestants et 2 ans fermes contre 23 autres
pour les chefs d'accusation «attroupement, destruction de biens publics, coups
et blessures». Le verdict est mis en délibéré pour le 8 novembre prochain. Ce
réquisitoire a été jugé sévère par des dizaines de personnes qui se trouvaient
dans la salle mais aussi par des centaines d'autres qui suivaient le procès de
l'extérieur du tribunal. Au moins 25 témoins ont été entendus, lors de ce
procès, qui a duré plus de 5 heures. Les victimes, pour la plupart des
gendarmes blessés dans les manifestations, ont également apporté leurs
témoignages mais n'ont pu identifier explicitement leurs agresseurs parmi les
28 manifestants qui se trouvaient au box des accusés. Dans son réquisitoire le
procureur s'est adressé aux accusés leur reprochant d'avoir usé de moyens non
pacifiques pour exprimer leurs revendications. «On ne lance pas des blocs de
pierres contre les forces de l'ordre et on ne détruit pas les biens publics
quand on veut se faire entendre», dira-t-il. Les accusés ont tous rejeté les
accusations portées contre eux précisant qu'ils sont étrangers à ces
agressions. Certains gendarmes qui se trouvaient dans la salle et qui portent
encore des signes de blessures, ont souligné avoir été frappés et agressés par
des dizaines de jeunes gens, exhibant des certificats médicaux délivrés par le
médecin légiste. Certains gendarmes ont éprouvé des difficultés à identifier
leurs véritables agresseurs. C'est ce qui a fait dire à un avocat de la défense
que les agresseurs ne sont pas dans cette salle. La défense a surtout axé son
intervention sur la misère sociale que vit la population de Benmerzouga «ni
routes, ni eau, ni gaz, dans une localité située à quelques kilomètres du siège
de la wilaya»', indique un avocat qui a tenu les autorités locales pour
responsables du pourrissement de cette situation «Comment se fait-il qu'un
simple problème de raccordement de gaz, à la portée de n'importe quel
responsable, se soit transformé en une affaire pénale?» s'est interrogé un
avocat.
Pour rappel les 28 accusés ont
été arrêtés à la suite des manifestations qu'a connues, la semaine dernière, la
localité de Benmerzougua dans la commune de Boudouaou où 15 gendarmes et 10
civils ont été blessés. Les manifestants, pour la plupart des habitants de
cette localité, avaient bloqué plusieurs axes routiers dont la RN5 pour exiger
l'achèvement du projet d'alimentation en gaz de ville de leur cité et la
réfection des ruelles devenues impraticables à cause de travaux abandonnés.
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Posté Le : 27/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : O M & K R
Source : www.lequotidien-oran.com